Les commerces qui ont rouvert à Bangkok lundi après plusieurs semaines de fermeture de leurs locaux ont dû mettre en place des dispositifs tout à fait inhabituels mais qui pourraient durer pour répondre aux normes imposées par les autorités qui tiennent à prévenir une hypothétique nouvelle vague de coronavirus.
Ici, un restaurant a installé des cloisons de fortune en film plastique entre chaque table - à laquelle un seul client peut s’asseoir pour garantir la distance entre les personnes.
Là, un salon de coiffure a pris des airs de clinique médicale, les capillicultrices coiffées d’une charlotte plastique portant visière de protection et masque facial sans oublier la blouse.
Aussi surréaliste que cela puisse paraitre dans un pays où le nombre de morts sur les routes ou encore ceux de la pollution atmosphérique (plus de 60 décès en moyenne par jour respectivement) ne suscitent que très peu d’ardeur de la part des autorités, ce genre d’ambiances apocalyptiques risque bel et bien devenir la norme pendant un certain temps dans la capitale thaïlandaise où les affaires reprennent tout juste.
En janvier, la Thaïlande avait été le premier pays après la Chine à signaler un cas du nouveau coronavirus qui s’est par la suite propagé dans le monde, infectant 3,5 millions de personnes et tuant un peu plus de 250.000 personnes.
Jusqu’ici le royaume a signalé en quatre mois 2.987 cas et déploré 54 décès.
Après plus d’un mois de fermeture des écoles, centres commerciaux et autres établissements accueillant du public, les autorités ont décidé la semaine dernière d’autoriser sous conditions la réouverture de certains types de commerces à la faveur d’une baisse significative des cas de coronavirus.
Mais même si le nombre de nouveaux cas est très faible depuis plusieurs jours, les fonctionnaires préviennent que la réouverture doit s’effectuer avec précautions pour éviter une nouvelle vague de l’épidémie.
Au restaurant Hanji, qui sert de la cuisine taïwanaise, des écrans en plastique ont été installés entre les tables conformément aux préconisations du gouvernement de placer les clients à deux mètres l'un de l'autre.
"C'est un peu bizarre d'entrer et de trouver du plastique partout", avoue Soranan, un jeune employé de bureau.
Mais il dit comprendre le besoin de sécurité.
"Cela peut faire bizarre au début mais ça demande du temps, je pense que les gens vont s'y habituer et cela va devenir normal un jour ou l’autre", dit-il.
Le copropriétaire thaïlandais du restaurant, Ittinun Trairatanobhas, explique avoir réalisé lui-même avec son personnel les cloisons avec du film et des tuyaux en plastique.
"Nous suivons toutes les règles que le gouvernement a imposées et que la ville de Bangkok a distribuées (...) Est-ce que cela va prévenir le COVID-19, nous ne pouvons pas vraiment le dire", avoue le patron du restaurant.
Dans un autre quartier de Bangkok, une coiffeuse du salon Zahara travaille équipée de rien de moins que de lunettes de protection, un masque en tissu, une visière de protection, une charlotte en plastique et une blouse plastifiée !
"C'est tellement bon d'être de retour au travail, mais maintenant, avec l’accoutrement que nous devons porter, nous avons l'impression d'être des médecins", confie Ponpimon Meantaggi.