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Après le déni, l’appel désespéré du gouverneur de Bangkok face au smog

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Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 1 février 2019, mis à jour le 18 février 2019

Le gouverneur de Bangkok a lancé un appel à l'aide jeudi pour lutter contre le smog toxique qui enveloppe la capitale, alors que le déploiement de drones n’a pas vraiment convaincu les habitants de Bangkok.

La ville est recouverte d'un nuage de pollution depuis plusieurs semaines, suscitant des critiques de la part de la population vis-à-vis de la réponse du gouvernement, dont l’attitude a d'abord consisté à minimiser le problème avant de fermer soudainement les écoles.

Les autorités ont cherché à provoquer des pluies artificielles, à pulvériser de l’eau au sol depuis des passerelles pour fixer les micro-polluants et ont même exhorté les gens à ne pas brûler de l'encens en vue du Nouvel An chinois. Des soldats ont également été déployés pour inspecter des usines à travers le pays. Jeudi, des drones ont aspergé de l'eau pour alourdir les particules microscopiques nocives connues sous le nom de PM2,5 - un stratagème qui laisse sceptique et suscité les sarcasmes sur les réseaux sociaux thaïlandais.

Le gouverneur de Bangkok, Aswin Kwanmuang, a aggravé le sentiment de frustration général en appelant "tous les secteurs" à trouver une solution.

"Je ne sais pas tout, alors j'invite tout le monde à aider", a-t-il déclaré jeudi, en réponse aux questions des journalistes sur l'efficacité des drones. "Si nous ne faisons rien, les gens nous reprocheront de ne prendre aucune mesure."

Son appel intervient un jour après qu’il a déclaré Bangkok "zone de contrôle", et fait fermer des centaines d'écoles jusqu'à vendredi et en annonçant l'interdiction des véhicules au diesel et les feux de toutes sortes en ville. Les contrevenants encourent trois mois de prison assortis d’une amende.

Le smog persistant est dû aux gaz d'échappement, aux brulis et à la pollution causée par les usines.

Le chef de la junte, Prayuth Chan-O-Cha a appelé les habitants de Bangkok à faire du covoiturage et demandé à l'armée de "contrôler" les usines dans les 76 provinces. "Je demanderai à l'armée d'aller vérifier chaque usine... et de me faire rapport directement", a déclaré le Premier ministre.

"Les gens se sont plaints que je ne fais pas ceci, que je ne fais pas cela, et les enfants toussent à en s'en faire sortir le sang."

Le nuage nocif sur Bangkok amène, contraint et forcé, le gouvernement à prendre "des mesures décisives", a déclaré la coordinatrice régionale de l'ONU pour l'environnement pour les produits chimiques, les déchets et la qualité de l'air, Kakuko Nagatani-Yoshida.

Selon elle, une solution à court terme aurait pu consister à stopper les usines les plus polluantes, mais elle estime qu’à terme "les usines devront passer à une technologie plus propre et que la combustion à ciel ouvert des déchets doit être arrêtée".

Arrestation pour fausse information

Les autorités restent crispées face aux inquiétudes grandissantes suscitées par le smog et la réaction risible du gouvernement, d’autant que la situation commence à dominer le débat politique et susciter des inquiétudes quant à son impact sur le tourisme en pleine haute saison.

La police thaïlandaise a annoncé jeudi l'arrestation d'un homme qui aurait publié des "fausses informations" en ligne en affirmant qu'une femme était morte en raison des microparticules.

Inculpé en vertu de la loi sur les crimes informatiques, Wattana Pitanwattanathitikul, âgé de 36 ans, risque jusqu'à cinq ans de prison s’il est reconnu coupable.

"Ce message a non seulement provoqué la panique au sein de la population, mais cela pourrait également entraîner des pertes économiques en termes de tourisme", a déclaré le porte-parole de la police, le colonel Siriwat Deephor.

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