L'ex-chef de la police thaïlandaise, à l'image de "monsieur Propre" anti-corruption, a pris la tête jeudi de la fédération nationale de football, après la suspension de l'ancien patron, empêtré dans des scandales.
Agé de 61 ans, Somyot Poompanmoung a été élu avec 62 voix sur 72. A la retraite depuis quelques mois, il a mené une campagne tambour battant avec le soutien de Vichai Srivaddhanaprabha, propriétaire milliardaire du club anglais de Premier League Leicester.
Il succède à Worawi Makudi, qui fut pendant des années l'un des hommes les plus influents de la Confédération asiatique, avant d'être finalement rattrapé par plusieurs scandales.
Membre pendant 18 ans du comité exécutif de la Fifa, il est depuis octobre 2015 interdit d'exercer toute activité dans le football en raison d'une violation du code d'éthique.
En juillet dernier, il avait également été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour avoir trafiqué les listes de membres désignant le président de l'Association nationale de football en 2013, de façon à assurer sa victoire.
Selon des médias britanniques, il faisait également partie des cinq personnes faisant l'objet d'une enquête de la commission d'éthique dans le cadre de l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022.
Dans l'incapacité de se représenter, il a soutenu le principal opposant à Somyot, l'ancien entraîneur de l'équipe nationale thaïlandaise Charnvit Pholchivin, qui a finalement recueilli quatre votes.
Pour de nombreux observateurs, les querelles au sein de la puissante fédération de foot est le reflet des oppositions politiques du pays dirigé par une junte militaire après un coup d'Etat en mai 2014.
Somyot, qui avait été nommé à la tête de la police après la prise de pouvoir de l'armée, est pressenti pour entrer en politique, une fois que la démocratie aura été restaurée dans le pays et des élections programmées.