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Troisième débat de censure contre le Premier ministre thaïlandais sur fond de manifs

Un manifestant thailandais pose le pied sur la photo du Premier ministre Prayuth Chan-O-ChaUn manifestant thailandais pose le pied sur la photo du Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha
REUTERS/Athit Perawongmetha

Les députés thaïlandais ont ouvert mardi un nouveau débat de censure contre le chef du gouvernement, Prayuth Chan-O-Cha, et cinq autres ministres, alors que la colère monte contre la gestion du Covid.

 

Le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha et cinq ministres de son gouvernement vont devoir se défendre contre une nouvelle motion de censure qui doit être débattue cette semaine. L’ancien général a résisté à deux précédentes motions et devrait survivre sans trop de mal au vote de censure prévu samedi, étant donné la confortable majorité parlementaire dont jouit sa coalition avec 270 sièges contre 212 pour l'opposition.

Néanmoins, il est peu probable que l’issue de ce débat qui a démarré mardi tempère la colère des différents groupes anti-gouvernementaux emmenés par le mouvement jeune qui a secoué le pouvoir l’an dernier par des rassemblements massifs et des prises de position courageuses et inédites.

Après quelques mois d’atonie relative due à une vague d’arrestations de militants dont les leaders, mais aussi à la situation pandémique, les manifestations ont repris du poil de la bête depuis quelques semaines, alimentées par la frustration générale liée à une troisième poussée épidémique persistante qui accentue et prolonge la crise économique.

A tel point que des leaders ont menacé de passer la vitesse supérieure en organisant des manifestations à l'échelle nationale durant le débat de censure.

Les parlementaires de l’opposition accusent l'ancien chef de l'armée et cinq de ses ministres, dont le ministre de la Santé -qui est aussi vice-Premier ministre-, Anutin Charnvirakul, de corruption, de mauvaise gestion économique et de gâcher la réponse gouvernementale à la pandémie de Covid-19.

"Toutes les sept minutes, un Thaïlandais meurt à cause de la mauvaise gestion de la situation du COVID-19", a déclaré le chef de l'opposition Sompong Amornwiwat du parti Pheu Thai en ouvrant le débat, mardi.

"Il y a des pertes économiques de 8 milliards de bahts (210,4 millions d’euros) par jour en raison de la gestion défectueuse et des mesures de confinement qui ont échoué."

Fervent royaliste, Prayuth Chan-O-Cha s’est emparé du pouvoir en 2014 par un coup d'État militaire et s’est maintenu au poste de Premier ministre en 2019 à la faveur d’élections législatives controversées et grâce à un changement de la Constitution préalable lui assurant le soutien des sénateurs. Il est aujourd’hui le chef de gouvernement thaïlandais ayant la plus grande longévité depuis la fin de la guerre froide.

Les manifestations contre lui, qui sont en principe illégales en vertu du décret d’urgence sanitaire interdisant les grands rassemblements, se sont intensifiées ces dernières semaines, malgré des affrontements fréquents, parfois violents, avec la police, qui a déployé des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des canons à eau.

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