Le ministère thaïlandais de la Justice a pris des mesures pour permettre d’accélérer la production de la chirette verte, une plante bien connue en Thaïlande approuvée en juillet pour traiter le Covid
Le ministère thaïlandais de la Justice a demandé dimanche au Bureau de l'Office de contrôle des stupéfiants (ONCB) de réparer une machine à fabriquer des amphétamines pour faire produire aux détenus des prisons des comprimés de Fah Talai Jone (Andrographis paniculata ou chirette verte en français) afin d’éviter une pénurie, rapportait dimanche le journal thaïlandais en langue anglaise The Nation.
La Thaïlande a approuvé fin juillet l’utilisation de la Fah Talai Jone dans le traitement des malades du Covid afin de multiplier les armes pour lutter contre le Covid-19. Contrairement à certains pays qui ont tout misé sur le vaccin anti-Covid-19 malgré les doutes sur son efficacité face aux variants, allant jusqu’à interdire aux médecins de ville de prescrire des traitements disponibles, la Thaïlande n’a jamais cessé de mener des recherches sur l’utilisation de traitements existants pour soigner le Covid-19.
La chirette verte est une plante utilisée en médecine traditionnelle chinoise contre les états grippaux pour ses effets anti-inflammatoires, immunostimulants et fébrifuges. Son utilisation pour traiter certaines infections respiratoires est reconnue par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
99,02% des prisonniers malades du Covid-19 rétablis
La Thaïlande a commencé à mener des recherches cliniques sur cette plante dès le mois de février 2020, et en décembre dernier que son utilisation a été autorisée par le ministère de la Santé dans le cadre d’un programme pilote de traitement à un stade précoce du Covid-19.
Puis le 27 juillet, le gouvernement a approuvé l’usage élargi de la plante après que des essais sur 11.800 détenus présentant des symptômes légers a révélé que 99,02% d'entre eux s’étaient rétablis, rapportait encore The Nation en juillet.
Cité par le journal en langue anglaise dimanche, le ministre de la Justice, Somsak Thepsuthin, a dit attendre de la part de l’administration pénitencière qu’elle produise la plante et conditionne autour de 4 millions de capsules Fah Talai Jone sur le seul mois d’août.
La Fah Talai Jone avait déjà été prescrite lors de l’épidémie de SARS en 2003-2004, rappelle le Dr Sheng Zhong Wang, spécialisé en médecine chinoise à Chiang Mai, et elle est également conseillée pour traiter la grippe ou encore la fièvre chikungunya. Toutefois, le ministère de la Santé rappelait en avril que la plante n’est pas efficace à titre préventif et qu’une utilisation supérieure à 7 jours peut avoir des effets négatifs sur les reins.
De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé ces jours-ci le début d’essais cliniques sur trois médicaments antipaludiques et anti-inflammatoires pressentis pour traiter le Covid.