Thai Airways a obtenu mardi l'approbation du tribunal des faillites pour restructurer une dette de 10,6 milliards d’euros alors que la compagnie aérienne cherche désespérément à se remettre sur pieds.
La décision du tribunal des faillites retire le dernier obstacle à la mise en œuvre du plan de réhabilitation, considéré comme décisif pour le transporteur qui a enregistré l'année dernière une perte record d'environ 140 milliards de bahts (3,7 milliards d’euros).
Dans son ordonnance, le tribunal central des faillites de Bangkok a déclaré avoir approuvé le plan de réhabilitation. Il n'a apporté aucune modification au plan qui avait été approuvé par les créanciers. Une audience avait été reportée après deux plaintes déposées contre le plan par certains créanciers.
Une dette de 10,6 milliards d'euros
"Nous sommes satisfaits de la décision", a déclaré à Reuters Somboon Sangrungjang du cabinet d'avocats Kudun and Partners, qui représente 87 coopératives d'épargne et de crédit.
Un comité de cinq personnes, comprenant le directeur général par intérim de la compagnie aérienne, Chansin Treenuchagron, et son ancien PDG, Piyasvasti Amranand, administrera le plan, qui couvre la dette de la compagnie aérienne de 400 milliards de bahts (10,6 milliards d’euros).
Piyasvasti Amranand a dirigé Thai Airways de 2009 à 2012, période qui correspond aux dernières années durant lesquelles la compagnie aérienne a connu la rentabilité, après quoi, la compagnie a enregistré des pertes presque chaque année.
Les difficultés de la THAI existaient donc bien avant que la pandémie n'immobilise de nombreux vols à travers le monde.
Reprise des vols entre Phuket et l'Europe
Thai Airways a repris ce mois-ci les liaisons entre plusieurs villes européennes et l'île de Phuket, en vue du lancement de la fameuse "Phuket Sandbox" un programme gouvernemental qui prévoit d’accueillir sans quarantaine les touristes vaccinés à compter du 1er juillet.
La compagnie thaïlandaise prévoit de transporter environ un millier de passagers en juillet.
Pour expliquer ses problèmes de compétitivité face à ses concurrents, les analystes mettent en cause les caractéristiques du fonctionnement interne de la THAI.
Professionnaliser la gestion
Rongé par le népotisme et la corruption, le transporteur, qui était détenu en majorité par l'Etat jusqu'à l’an dernier, a en effet été victime d’une gestion très politique depuis plusieurs années. Aujourd’hui, le gouvernement thaïlandais détient une participation de 47,86%.
"Les défis de Thai Airway sont principalement d'ordre institutionnel et liés à son inefficacité. La compagnie aérienne devrait moins compter sur le soutien du gouvernement afin de s’éloigner des influences extérieures et professionnaliser sa gestion", a déclaré Ben Kiatkwankul du cabinet de conseil aux entreprises Maverick Consulting Group.
"Les vols de la "Phuket Sandbox" seront un premier test."
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