La Fédération des industries thaïlandaises (FTI) a lancé cette semaine un nouveau message d’alerte au gouvernement vis-à-vis des risques économiques liés à son projet d’augmenter le smic à 400 bahts.
Cité par l’Agence France Presse, le vice-président de la FTI, Isares Rattanadilok Na Phuket, a indiqué que plus de 360 usines, totalisant plus de 9 milliards de bahts en investissements, auraient déjà fermé leurs portes depuis le début de cette année en raison du ralentissement économique couplé à l’augmentation des couts de l’énergie, entraînant la perte de plus de 10.000 emplois.
Et selon lui, dans un tel contexte, le projet du gouvernement d’augmenter le smic journalier à 400 bahts (plus de 10 euros) au 1er octobre pourrait entrainer 700 fermetures supplémentaires d'ici la fin de cette année.
Le parti au pouvoir, le Pheu Thai, avait fait campagne l’an dernier sur ses habituelles promesses populistes sensationnelles, promettant notamment une augmentation du salaire minimum à 600 bahts d'ici 2027, soit un quasi doublement du smic pour certaines provinces.
Actuellement, le smic thaïlandais oscille entre 330 et 370 bahts par jour, après une hausse de 2,37 % consentie en décembre dernier et mise en application en janvier.
Elever encore le smic à 400 bahts représenterait une nouvelle augmentation de 8% à 20%, selon les provinces.
Le projet du gouvernement rencontre l'opposition de dizaines d’organisation professionnelles et d’affaires thaïlandaises, dont la Chambre de commerce thaïlandaise et la Fédération des industries thaïlandaises, qui pointent toute une série de risques dont notamment ceux liés à l’inflation, à la chaîne d’approvisionnement ou encore à la compétitivité à un moment économiquement difficile.
Le mois dernier, la présidente de la JFCCT (Joint Foreign Chamber of Thailand) avait prévenu dans une lettre à la Chambre de commerce thaïlandaise que relever le smic avant d’améliorer la productivité risquait de miner l’économie car cela revenait simplement à augmenter le coût des produits sans valeur ajoutée.