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Pour les chambres étrangères, la Thaïlande doit élever sa productivité avant le smic

La Joint Foreign Chamber of Thailand alerte sur le fait que relever le smic sans accroître la productivité risque de miner l’économie, et suggérant notamment de faciliter le travail des étrangers.

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Dans une lettre du 15 mai envoyée au président de la Chambre de commerce thaïlandaise, Sanan Angubolkul, la présidente de la JFCCT, Vibeke Lyssand Leirvåg, a fait part des inquiétudes exprimées par les membres des chambres de commerce étrangères vis-à-vis du projet du gouvernement d’augmenter d’ici octobre le salaire minimum en Thaïlande à 400 bahts par jour. Actuellement, le smic thaïlandais oscille entre 330 et 370 bahts par jour, après une hausse de 2,37 % consentie tout récemment, en octobre dernier. 

Le parti au pouvoir, le Pheu Thai, avait fait campagne l’an dernier en promettant une augmentation du salaire minimum à 600 bahts d'ici 2027.

Le gouvernement précédent avait déjà augmenté le salaire minimum de 5,02 % en 2022.

Elever le smic à 400 bahts représenterait une nouvelle augmentation de 8% à 20%, selon les provinces.

Le projet du gouvernement rencontre sans surprise l'opposition de plusieurs dizaines d’organisation professionnelles et d’affaires thaïlandaises, dont la Chambre de commerce thaïlandaise et la Fédération des industries thaïlandaises, qui pointent toute une série de risques dont notamment ceux liés à l’inflation, à la chaîne d’approvisionnement ou encore à la compétitivité à un moment économiquement difficile, rapportait la semaine dernière le journal The Nation.

 

Faciliter la circulation des compétences étrangères en Thaïlande

L’économie n’est pas prête pour un salaire minimum national de 400 bahts/jour ", prévient dans sa lettre la chef d’entreprise norvégienne qui préside la JFCCT depuis 2022 après avoir œuvré comme vice-présidente, et vit en Thaïlande depuis 1989.

Inévitablement, les augmentations de salaires et les politiques concernant le salaire minimum doivent aller de pair avec des gains de productivité (…) Autrement, l’économie paie simplement plus cher pour la même tâche, ce qui contribue alors à l’inflation, mais pas grand-chose d’autre ", souligne celle qui est aussi la fondatrice et PDG de Felicia Design, un fabricant de bijoux haut de gamme en Thaïlande. 

Appelant le gouvernement à déployer des mesures incitatives pour aider les entreprises à développer les compétences de leurs employés, Vibeke Lyssand Leirvåg cite un récent rapport de la Banque mondiale de février 2024 selon lequel le manque de compétences basiques ferait baisser le PIB du pays de 20 %.

Selon la présidente de la JFCCT, la Thaïlande aurait également tout à gagner à faciliter le travail des étrangers dans le royaume. Elle appelle dans sa lettre à une réforme sur les conditions d’obtention des permis de travail et des visas, ainsi qu’à une révision du visa de résident longue durée pour les compétences étrangères.

Le développement de la main-d’œuvre doit combiner formation et perfectionnement des travailleurs thaïlandais avec une circulation plus libre des compétences étrangères. L’apport de compétences étrangères contribue au perfectionnement de la main-d’œuvre ainsi que le transfert de savoir-faire ", indique la présidente de la JFCCT qui représente 34 chambres de commerce étrangères en Thaïlande et quelque 9.000 entreprises membres.

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