Les autorités thaïlandaises ont déclaré lundi qu'elles avaient obtenu un important approvisionnement de Favipiravir et cherchaient à obtenir de toute urgence l'autorisation de le fabriquer en local.
Le Favipiravir, médicament clé dans le traitement du Covid-19 en Thaïlande qui remplace la chloroquine depuis janvier dans le protocole de soins, ne manquera pas, a tenu à assurer le gouvernement thaïlandais lundi, rapporte le Bangkok Post mardi dans un article intitulé "Governmentt has plenty of favipiravir".
Le ministère thaïlandais de la Santé fournit cet antiviral aux hôpitaux publics et privés du pays depuis plusieurs mois déjà et l’a d'ailleurs placé en haut de la stratégie thérapeutique de soin à la place la chloroquine depuis fin janvier comme le soulignait le mois dernier le Dr Gérard Lalande dans une interview à lepetitjournal.com.
Réduction des symptômes graves
Selon le porte-parole du ministère de la Santé, Anucha Burapachaisri, le Favipiravir est prescrit aux patients atteints de Covid-19 à un stade précoce et a montré une réduction du taux de mortalité en prévenant l'apparition de symptômes graves.
Le protocole de soins de la Thaïlande impose la prise en charge systématique des simples cas d'infection au Sars-Cov-2 comme des patients atteints du Covid-19. Même si le royaume traverse actuellement sa plus forte épidémie depuis l’apparition du virus en janvier 2020, le taux de létalité en Thaïlande (0,39%) reste largement en dessous de la moyenne mondiale (2,1%). Lundi, le pays a enregistré un nombre inédit de décès en une seule journée (31) tandis que le nombre d’infections signalées reste autour des 2.000 cas quotidiens depuis plusieurs jours. Au total, la Thaïlande a déploré 276 décès depuis début 2020, ce qui la place dans le bas du tableau mondial de la mortalité due au Covid-19.
Un hub de production thaïlandais
Anucha Burapachaisri a déclaré que du 26 au 30 avril, près de 800.000 pilules de Favipiravir ont été envoyées aux hôpitaux publics et privés de chaque province qui en avait besoin. Il a ajouté que les hôpitaux privés étaient libres d’importer eux-mêmes des lots de médicaments, soulignant que le gouvernement n’exerçait aucun monopole dans la distribution.
La Thaïlande cherche également à obtenir l'autorisation de fabriquer rapidement l'antiviral elle-même et négocie à l’heure actuelle avec le détenteur du brevet, le groupe japonais Fujifilm Toyama Chemical, tout en préparant le terrain avec des sociétés pharmaceutiques du royaume pour créer un hub de production de Favipiravir thaïlandais.