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Déjà dans le rouge, l’endettement des ménages thaïlandais poursuit sa course folle

Le ménage thaïlandais moyen a accumulé une dette de 559.400 bahts, en hausse de 11,5% par rapport à l'année dernière, selon une enquête de l'Université de la Chambre de commerce thaïlandaise (UTCC).

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Photo Reuters

"Il s'agit du niveau le plus élevé en plus de 15 ans d'existence de notre enquête", a déclaré Thanawat Polvichai, directeur de l'UTCC, cité par le média Thai PBS.

Environ 80% de la dette des ménages thaïlandais sont dus à des institutions financières et 20% à des usuriers, a précisé l’économiste, qui est également président du Centre de prévisions économiques de l'UTCC.

En février, la Banque de Thaïlande (BoT) avait prévenu que le niveau d'endettement des ménages devait être ramené de 86,9% du PIB fin 2022 à moins de 80% afin de réduire les risques financiers.

Or, la tendance se poursuit dans la direction opposée.

La dette des ménages s’élevait à la fin du premier trimestre de cette année à 90,6 % du PIB, soit 15.960 milliards de bahts, et Thanawat Polvichai prévoit que la dette atteindra son pic l'année prochaine.

Pour autant, même si certains voient là une bombe à retardement pour l’économie thaïlandaise, lui estime que l’endettement des ménages ne représente pas une trop grande menace pour la stabilité économique dans son ensemble du moment que le PIB est en croissance. C’est avant tout au niveau individuel que cela pose problème, selon lui.

L’UTCC pointe parmi les principaux facteurs de l'endettement excessif une forte tendance chez les Thaïlandais à vivre au-dessus de leurs moyens, un manque de discipline budgétaire, des investissements hasardeux et des connaissances financières souvent insuffisantes. 

Même si la question du surendettement en Thaïlande n’est pas nouvelle, le contexte économique ces dernières années a largement contribué à l’aggravation de la situation, particulièrement le marasme causé par la crise du Covid-19, dont le royaume peine à sortir.

L'économie thaïlandaise a connu une croissance de 2,6% l'année dernière, et la BoT prévoit un taux de croissance de 3,6% cette année.

Trois mois après les élections nationales, la Thaïlande n’a toujours pas de gouvernement, alimentant une incertitude politique qui mine encore davantage les perspectives économiques dans un contexte mondial déjà défavorable, et alors que le coût de la vie ne cesse d’augmenter.

Les gens vont rester piégés dans un cycle des faibles revenus au moins jusqu'au début de l'année prochaine, estime Thanawat Polvichai.

Dans le cadre de la campagne électorale ayant precede le scrutin du 14 mai dernier, plusieurs partis ont fait la promesse d’augmenter le revenu minimum de manière substantielle et de mettre en place des moratoires de la dette. Mais pour un certain nombre d’experts économiques, l'augmentation du smic doit s'accompagner d'une augmentation de la productivité et d’un changement d’attitude de consommation.

La clé pour réduire la dette des ménages et augmenter durablement les revenus consiste à améliorer la productivité tout en instaurant une discipline financière, a déclaré au média thaïlandais Somporn Isvilanonda, chercheur principal au Knowledge Network Institute of Thailand.

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