La crise économique sans précédent que traverse la Thaïlande en raison de sa politique sanitaire est aggravée par le conflit russo-ukrainien qui pèse sur le pouvoir d’achat et les exportations
La crise russo-ukrainienne affecte les échanges commerciaux de la Thaïlande, fabricants et consommateurs subissant les effets indirects de la hausse des prix du pétrole qui font monter l'inflation, a annoncé dimanche le gouvernement, tandis que le secteur privé a d’ores et déjà revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022.
La volatilité du rouble russe a amené les entreprises thaïlandaises à ralentir le flux de leurs échanges commerciaux pour limiter les risques de fluctuation des prix, suivant la tendance mondiale, tandis que le prix du pétrole brut a dépassé les 100 dollars le baril, a déclaré le ministre du Commerce, Jurin Laksanawisit, cité par le Bangkok Post.
Le ministre a assuré que le gouvernement était mobilisé pour limiter autant que possible la flambée des prix en activant et en renforçant les mécanismes de contrôle existants.
La semaine dernière déjà, le Comité mixte permanent du commerce, de l'industrie et de la banque (JSCCIB), avait déclaré que ses prévisions de croissance pour 2022, estimées précédemment entre 3 et 4,5%, avaient été abaissées à 2,5-4,5%.
Le JSCCIB a toutefois maintenu ses prévisions de croissance des exportations à 3-5%, estimant que la Russie et l'Ukraine ne font pas partie des principaux marchés des exportateurs thaïlandais.
Après avoir accusé une contraction record de 6,2% en 2020, le PIB de la Thaïlande a gagné seulement 1,6% de croissance en glissement annuel en 2021. Il s’agit de l’une des plus mauvaises performances de la région, principalement due à la politique chaotique du gouvernement qui continue d’imposer des mesures sanitaires strictes pour contenir la propagation d’un coronavirus pourtant bien moins virulent, et ce alors qu’une partie de la population plonge inexorablement dans une détresse financière, matérielle et sociale que les chiffres macro-économiques ont de plus en plus de mal à masquer.