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UNESCO - Tensions entre la Thaïlande et le Cambodge autour de la danse Khon

Écrit par Lepetitjournal Bangkok
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 16 février 2018

La Thaïlande a annoncé vouloir inscrire au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO la danse Khon, une nouvelle qui a déclenché l’ire des Cambodgiens qui se sont déchainés sur les réseaux sociaux.

La Thaïlande a proposé que la danse khon, une danse traditionnelle où les démons de couleurs portent des masques, soit inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco. “Nous avons choisit la danse khon parce qu’elle représente parfaitement la culture thaïlandaise” expliquait le ministre de la culture Veera Rojpojchanarat au Bangkok Post la semaine dernière.

Une nouvelle qui a suscité l’indignation sur les réseaux sociaux au Cambodge. Les internautes reprochant à la Thaïlande de vouloir s’approprier une danse khmer, Lakhon Khol. La star cambodgienne de télévision Chorn Chanlakhena a ainsi commenté sur sa page Facebook : “Lakhon Khol appartient aux khmers depuis des temps anciens. Lakhon Khol n’appartient pas à la Thaïlande. Si vous aimez et que vous voulez supporter la danse Lakhon Khol, partagez ce post ainsi le monde entier saura que les vraies origines de cette danse sont au Cambodge et non en Thaïlande”.

Le premier ministre cambodgien Hun Sen a également partagé un commentaire sur Facebook en disant que le gouvernement se préparait à déposer une demande pour inscrire le Lakhon Khol sur la liste de l’Unesco.

De son côté le gouvernement thaïlandais essaye depuis lundi de tempérer ce désir d’inscrire la danse khon.

Enregistrer la danse khon au patrimoine culturel ce n’est pas la même chose que d’enregistrer un droit de propriété mais nous voulons préserver la culture. D’ailleurs l’Unesco ne s’ pas à ce que des propositions de cultures similaires fassent partie de la liste de l’Unesco” a commenté le ministre de la culture au journal The Nation.

Il cite également l’exemple de la Corée du Nord et du Sud qui avait chacune de leur côté demandé à inscrire au patrimoine de l’Unesco le plat “kimchi”.

Basée sur l’épopée mythologique de Ramayana, un texte hindouiste écrit au 3ème siècle avant JC, cette danse traditionnelle des masques est présente dans différentes versions relativement similaires au Laos (Pra Lak Pra Ram), en Thaïlande (Khon) et au Cambodge (Lakhon Khol). Les trois pays revendiquant chacun l’origine historique de cette danse.

Des pays peuvent avoir des cultures différentes et similaires qui peuvent être échangées parmi les peuples à travers l’histoire. La mythologique de Ramayana existe dans différents pays”, conclut le ministre de la culture de Thaïlande.

Ce n’est pas la première fois qu’un contentieux divise la Thaïlande et le Cambodge sur l’héritage historique et culturel des deux nations.

En 2003, l’Ambassade de Thaïlande à Phnom Penh avait été incendiée par une foule furieuse et plusieurs entreprises thaïlandaises installées au Cambodge saccagées après qu’une actrice thaïlandaise avait affirmé qu’Angkor Wat était thaïlandais.

Le temple de Preah Vihear situé sur la frontière est l’objet de tensions depuis plusieurs décennies entre les deux royaumes. En 2008, le Cambodge a néanmoins obtenu l’inscription du temple hindou du 11e siècle au patrimoine mondial de l’UNESCO.

(http://www.lepetitjournal.com/bangkok) mercredi 8 juin 2016
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Publié le 7 juin 2016, mis à jour le 16 février 2018

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