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WARU, le film néo-zélandais et l’enfant de tous

Waru Film New Zealand Waru Film New Zealand
Écrit par Charlène Bourlon
Publié le 16 octobre 2017, mis à jour le 18 février 2021

Le 19 octobre, le film néo-zélandais Waru réalisé par huit femmes Maori, sort en salles. Huit histoires courtes de dix minutes retracent le quotidien de différentes femmes maoris liées entre-elles par un seul et même évènement tragique : le décès d’un petit garçon nommé Waru. Lepetitjournal.com a assisté à la projection du film mardi 3 octobre à l’académie des Médias d’Auckland. Retour sur un film qui nous amène à une prise de conscience sans égale sur le sujet évoqué : l’abus des enfants en Nouvelle-Zélande.

LA NAISSANCE DE WARU 

Après 28 ans d’attente, la réalisation d’un long métrage, en l’occurence Waru, voit le jour grâce à huit femmes (réalisatrices, actrices et écrivaines) de communauté Maori. Elles se rassemblent pour évoquer l’abus des enfants. Sujet délicat, tabou et osé mais qui sonne comme une évidence pour Katie Wolfe, l’une des réalisatrices :

« Vous savez, la Nouvelle-Zélande est un magnifique pays de part ses paysages, sa culture sportive mais tout pays a ses propres problèmes ! Ici, la maltraitance des enfants possède les statistiques les plus élevées au monde. Aujourd’hui, nous avons deux choix : soit l’ignorer, soit l’affronter ! Waru nous guide vers le bon chemin : celui de trouver des solutions ! En tant que femme Maori, c’est un devoir ».

Un devoir qui a débuté sur une île où les réalisatrices se sont consacrées à l’écriture pendant cinq jours consécutifs. Chaque histoire était par la suite exposée auprès des unes et des autres via une plateforme. Une mission qui présentait un réel challenge en terme d’organisation et de cohérence. Mais la plus grande difficulté était de se rapprocher au maximum de la réalité. « Pour réaliser ce film, vous devez être une femme Maori ! » affirme Katie Wolfe.

Kiritapu, jeune journaliste maori risque de perdre son métier en dévoilant la vérité.
Kiritapu, jeune journaliste maori risque de perdre son métier en dévoilant la vérité.

 

L'ENVERS DU DÉCOR 

Le côté sombre de la Nouvelle Zélande est subtilement présenté ; la mise en situation d’actes violents est absente. L’ambiance est juste déstabilisante. Le tournage est basé sur du plan séquence, aucun découpage n’est présent. Une seule musique est utilisée à un moment clé de l’histoire. Tous ces éléments ont l’unique but de troubler le spectateur et de le préparer à une éventuelle séquence insoutenable.

L’environnement de chaque femme est représenté par leur quotidien où la vie n’est que routine et devient un enfer. Comment un drame comme le décès d’un enfant peut-il toucher ces femmes ? Chacune vit à sa manière la mort du petit garçon en essayant de la surmonter. Institutrice, journaliste, femme de tribu, qu’importe le statut en société, les sentiments de culpabilité et d’impuissance reviennent systématiquement. L’interprétation des actrices est divine. La charge émotionnelle est crescendo au fil des histoires. Subitement, le temps peut s’arrêter dans l’une des huit situations. Le spectateur devient acteur, plus particulièrement lors des dix dernières minutes.

Le message transmis est fort. Son interprétation vous donne le premier rôle : « Regardez, jugez mais agissez ! »

VERS LA BONNE DIRECTION

Pour le spectateur, le film parle, l’attire, l’amène à s’interroger et surtout à le convaincre de défendre cette cause, même si la communauté Maori est largement plus ciblée. C’est une mise à nue de la société actuelle. Elle reflète les affaires successives qui se produisent depuis des années et encore aujourd’hui en Nouvelle-Zélande. Pour rappel, la plus gravissime reste le décès du petit garçon maori Moko en 2015 qui a récemment pris fin au tribunal.

La mobilisation est présente aussi bien sur le plan international que national. Le film a été ovationné lors du Festival international du film à Toronto : « Les gens sont très émus par l’histoire, en retour il y a une vraie réponse sincère. » se réjouit Katie Wolfe. Un impact qui peut être signe d’engagement sincère au niveau mondial sur le plan humain et politique afin de diminuer au maximum la perte de (jeunes) nouvelles vies.

Pour visualiser le trailer : 

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Charlène Bourlon
Publié le 16 octobre 2017, mis à jour le 18 février 2021

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