Réunis pendant deux jours la semaine dernière à l’Université d’Auckland, une vingtaine d’experts ont tenté de dresser une feuille de route pour proposer, dès 2020, une convention régionale reconnaissant des droits à l’océan Pacifique.
181 millions de kilomètres carrés et 714 millions de mètres cubes, soit plus du tiers de la surface du globe et plus de la moitié du volume total de tous les océans… Comment doter le Pacifique, et l’immensité qu’il représente, d’une entité juridique ? Et à quel prix ? C’est à cette équation à plusieurs inconnues qu’une vingtaine d’experts (anthropologues, juristes de l’environnement et spécialistes des cultures autochtones, représentants de WWF, Earth Law Center ou encore Conservation International) venus de Nouvelle-Calédonie, des États-Unis, d’Australie, de France et d’Océanie tentent de résoudre.
Premier d’une longue série, l’atelier « Rights for a living ocean » s’inscrit dans la continuité de la première conférence mondiale des océans, qui s’est tenue l’année dernière à New York. C’est là que l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) de Nouméa avait plaidé devant l’ONU pour la reconnaissance de l’océan Pacifique en tant que personnalité juridique.
En parallèle, l’engagement début novembre du président calédonien à Bali, en Indonésie, lors de la conférence « Our Ocean », pour le classement en réserve naturelle de 200 000 à 400 000 km2 du parc marin, n’a fait que conforter l’IRD dans sa démarche.
« Philippe Germain l’a lui-même rappelé, la Calédonie fait partie de cet ensemble océanien, elle doit jouer ce rôle moteur. »