La Grèce s’apprête à franchir une étape décisive dans la protection de ses écosystèmes marins. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a annoncé cet été, lors de la 3ᵉ Conférence des Nations Unies sur les océans (UNOC) qui s’est tenu à Nice, le lancement de la procédure légale pour la création des deux premiers parcs marins nationaux.


Deux parcs marins en mer Ionienne et dans les Cyclades
Selon Mitsotakis, ces nouveaux espaces protégés seront situés en mer Ionienne et dans les Cyclades méridionales, en mer Égée. « Avant la fin du mois, nous entamerons le processus juridique afin de créer deux nouveaux parcs marins nationaux, première étape d’une série d’initiatives à venir », a-t-il déclaré. L’objectif affiché est clair : protéger la biodiversité et restaurer des écosystèmes menacés.
Le Premier ministre a précisé que ces zones bénéficieront de technologies de surveillance de pointe et d’une gouvernance collaborative avec les ONG, afin d’assurer une protection efficace.
Dépasser les objectifs du “30×30”
Cette initiative s’inscrit dans l’engagement global du “30×30”, adopté en 2022 par près de 200 pays, qui vise à protéger 30 % des océans d’ici 2030. Avec ces nouvelles mesures, Athènes affirme dépasser largement ce seuil avant l’échéance fixée.
Mitsotakis a annoncé l’interdiction du chalutage de fond dans l’ensemble des parcs marins grecs et la création de zones totalement interdites à la pêche, représentant 10 % des eaux territoriales. Il a également mis en avant le rôle des communautés locales, citant l’exemple d’« Amorgorama », une initiative de pêcheurs de l’île d’Amorgos qui instaurent des zones sans pêche pour favoriser la régénération des espèces.
Soutien international et dimension géopolitique
La conférence a également été marquée par l’intervention d’Emmanuel Macron. Le président français a souligné le lien entre préservation des océans et souveraineté nationale, appelant à défendre fermement l’intégrité territoriale de la Grèce et de Chypre.
« Si nous voulons protéger nos zones économiques exclusives, lutter contre la pêche illégale et soutenir la science, nous devons être intransigeants face aux menaces qui pèsent sur la souveraineté de nos alliés ». Le chef de l’État a par ailleurs appelé à intégrer la protection des océans dans les stratégies européennes de sécurité et de défense.
Une stratégie maritime ambitieuse
Avec cette annonce, Athènes envoie un signal fort : la protection de la Méditerranée n’est plus seulement une question environnementale, mais aussi une priorité stratégique et européenne. Alors que seulement 2,7 % des océans mondiaux sont aujourd’hui réellement protégés, la Grèce entend jouer un rôle moteur en matière de préservation et de gouvernance durable des espaces marins.




























