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La Grèce introduit une nouvelle taxe afin de lutter contre le surtourisme

Face à la pression croissante du tourisme de masse, la Grèce franchit un pas décisif vers une gestion plus durable de son attractivité. Depuis le 1er juillet 2025, une nouvelle taxe a été imposée à chaque passager de croisière débarquant sur plusieurs de ses îles les plus visitées, dans le but de préserver l’environnement fragile et le patrimoine culturel du pays.

Croisière en GrèceCroisière en Grèce
Écrit par Mounir Moujoud
Publié le 8 août 2025, mis à jour le 11 août 2025

Santorin et Mykonos en première ligne

Avec plus de 1,3 million de passagers de croisière débarquant chaque année sur des îles comme Santorin et Mykonos, la surcharge touristique est devenue un enjeu critique. L’été dernier, ces destinations emblématiques ont connu des épisodes de surfréquentation majeurs, engendrant des pénuries d’eau, des embouteillages permanents et une saturation des infrastructures locales.

La nouvelle mesure prévoit une taxe de 20 euros par passager durant la haute saison (du 1er juin au 30 septembre) pour ces deux îles. Pour les autres ports grecs, le montant variera selon les périodes : 1 euro en basse saison (du 1er octobre au 31 mai), 3 euros en mi-saison (avril, mai et octobre) et 5 euros en pleine saison estivale.

 

Une stratégie nationale pour un tourisme durable

Cette taxe s’inscrit dans une stratégie gouvernementale plus large, qui vise à freiner les effets destructeurs du surtourisme et à favoriser une répartition plus équilibrée des flux touristiques sur l’année. Les revenus générés permettront de renforcer les infrastructures locales, d’atténuer les effets environnementaux du tourisme de masse et de financer des projets de préservation du patrimoine naturel et architectural.

Les autorités précisent que la taxe sera collectée directement par les compagnies de croisière, intégrée au prix final payé par les voyageurs. Elle ne devrait donc pas apparaître comme un coût additionnel visible sur les factures individuelles, mais représente un ajustement financier significatif : la seule redevance de 20 euros pourrait générer jusqu’à 45 millions de dollars par an, selon les chiffres de la saison précédente.

 

Réduire la pression estivale, encourager le hors-saison

En instaurant une fiscalité différenciée selon les saisons, le gouvernement cherche aussi à encourager un tourisme hors des périodes de pic, plus respectueux des capacités locales. Une telle mesure devrait inciter les croisiéristes à revoir leurs itinéraires et permettre une meilleure répartition des flux touristiques sur l’année.

Cette décision illustre un changement d’approche dans la gestion du tourisme en Grèce, de plus en plus soucieuse de trouver un équilibre entre attractivité économique et protection de son territoire. Elle pourrait par ailleurs inspirer d’autres destinations méditerranéennes confrontées aux mêmes défis.

 

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