Symbole culturel d’Athènes, l’Odéon d’Hérode Atticus fermera après l’été pour une restauration de trois ans, privant la capitale grecque de son théâtre antique le plus prestigieux.


Un joyau antique au cœur d’Athènes
Adossé au flanc sud-ouest de l’Acropole, l’Odéon d’Hérode Atticus est l’un des joyaux architecturaux d’Athènes. Construit en 161 avant notre ère par l’homme politique et philanthrope romain Hérode Atticus en mémoire de son épouse Aspasia Annia Regilla, ce théâtre antique en pierre fermera ses portes à la fin de la saison estivale pour un chantier de restauration qui devrait durer au moins trois ans.
Une scène mythique pour les plus grands artistes
Lieu emblématique de la vie culturelle athénienne, l’Odéon, souvent surnommé « Herodion » par les Grecs, a accueilli depuis des décennies les plus grands noms de la scène musicale internationale. De Luciano Pavarotti à Frank Sinatra, en passant par Coldplay et Maria Callas, tous ont foulé sa scène, offrant des soirées inoubliables sous les étoiles. Des légendes grecques comme Mikis Theodorakis et Manos Hatzidakis y ont également marqué l’histoire, tout comme, plus récemment, la chanteuse Marinella.
Un coup dur pour le festival d’Athènes et d’Épidaure
L’annonce de sa fermeture a suscité une vive émotion, notamment auprès des spectateurs fidèles de l’Athens Epidaurus Festival, dont l’Odéon est depuis toujours le cœur battant. « Quand on pense à la scène culturelle athénienne, on pense au festival et à l’Herodion », rappelle Katerina Evangelatos, directrice artistique du festival depuis 2019. La ministre de la Culture, Lina Mendoni, a précisé que la durée des travaux pourrait évoluer en fonction des problèmes détectés lors des études préparatoires, mais qu’aucune réouverture ne serait envisageable avant trois ans.
Un monument chargé d’histoire
Avec sa façade monumentale à trois niveaux et sa capacité de cinq mille places, l’Odéon a traversé les siècles. Détruit par les Hérules en 267, il fut restauré dans les années 1950 grâce à un travail méticuleux utilisant le marbre pentélique, redevenant alors le principal écrin du festival d’Athènes, qui se tient chaque année de mai à octobre. Sa fermeture forcera désormais les organisateurs à repenser le lieu central de cet événement phare, dans l’attente du retour de ce symbole intemporel du dialogue entre l’Antiquité et la scène contemporaine.


























