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Vaccins, traitements, la recherche avance vite

Vaccin COVID-19 AP-HP Pasteur Sanofi Vaccin COVID-19 AP-HP Pasteur Sanofi
Science Photo Library/AFP
Écrit par Bernard Frontero
Publié le 21 avril 2020, mis à jour le 21 avril 2020

La pandémie du coronavirus a fait plus de 141.000 morts dans le monde, dont près de 70% en Europe, continent le plus touché. Les États-Unis sont le pays ayant enregistré le plus de décès (33.633), devant l'Italie (22.170), l'Espagne (19.314) et la France (17.920). Depuis le début 2.127.873 cas ont été confirmés dans le monde, dont plus de la moitié en Europe et plus de 664.200 aux États-Unis, pays où la pandémie progresse le plus rapidement.

"Il y a toutes les raisons de penser qu'un vaccin va être développé"

Le nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu'une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant désormais plus que les cas nécessitant une prise en charge hospitalière.                                                                                                                                                                                                                                   

"Il y a toutes les raisons de penser qu'un vaccin va être développé". C'est l'intime conviction d'Alex Kahn, président de la Ligue nationale contre le cancer, a t’il déclaré sur LCI ce lundi 13 avril. En France, comme ailleurs dans le monde, la course au vaccin bat son plein depuis que le génome du SARS-CoV-2 a été séquencé en entier par l'Institut Pasteur. Pour l'heure il n'existe pas de vaccin contre le Covid-19, des équipes de recherches - une trentaine de start-up et entreprises - s'activent, aux quatre coins de la planète, pour mettre au point LE vaccin, qui pourrait stopper l'épidémie.

Douze vaccins sont à l’essai, deux en phase d’essais cliniques

A ce jour, il n'existe pas de vaccin ni de traitements contre le coronavirus et il ne devrait pas en sortir un rapidement. Cependant, 12 vaccins sont à l’essai, validés par l’EMA, l’European Medicines Agency, l’agence européenne des médicaments, dont deux sont déjà en phase d'essais cliniques.

En Italie «un vaccin pourrait arriver en un temps record»

En Italie, pays le plus touché d’Europe avec 20.465 morts depuis le début de la pandémie et ou avait été isolé le virus, dans un laboratoire de Rome, le 2 février dernier, des scientifiques Italiens et Britanniques de l’Irbm Science Park, une société italienne de biotechnologie fondée en 2009 à Pomezia, dans la région de Rome qui avaient déjà mis au point le vaccin contre Ebola, espèrent un premier essai dés fin septembre si les essais cliniques sur les patients s’avéraient concluants

Selon le docteur Alberto Villani, président de la société italienne de pédiatrie, "le vaccin pourrait arriver en un temps record. Le temps habituel pour un vaccin est de l’ordre de 2 à 3 ans, mais ici, il sera considérablement raccourci".

Mais l’Italie n’est pas le seul pays sur les rangs

En France Sanofi et en Grande-Bretagne GSK se sont associés

« Afin de remédier à la pandémie actuelle », deux géants du vaccin, à savoir le numéro 1 mondial le Britannique GlaxoSmithKline (GSK) et le numéro 4 mondial, le Français Sanofi «vont combiner leurs technologies innovantes pour développer un vaccin contre le Covid-19», ont-ils indiqué ce mardi 14 avril dans un communiqué, «le candidat-vaccin devrait être disponible au deuxième semestre 2021, en cas de succès, une mise à disposition du vaccin d’ici le deuxième semestre 2021 ».

L’Université d’Oxford sur les rangs

Un vaccin contre le Covid-19 pourrait être prêt dès septembre, selon une vaccinologue britannique de l'Université d'Oxford. La Dre Sarah Gilbert, professeure en vaccinologie à l'Université d'Oxford, a indiqué samedi au Times qu'il est en cours d'élaboration. Sarah Gilbert, professeur dans ce centre, a déclaré que l'échéance de septembre peut être respectée si "tout se passe parfaitement. Personne ne peut donner de garanties, personne ne peut promettre que cela fonctionnera et personne ne peut donner une date définitive, mais nous devons faire tout ce que nous pouvons. nous pouvons comme nous pouvons. " La vaccinologue a déclaré que son équipe était actuellement en pourparlers avec le gouvernement britannique afin d'entamer la production du vaccin dès que possible.

Feu vert en Chine aux essais cliniques de deux nouveaux vaccins

La Chine a annoncé avoir approuvé des essais cliniques sur l'homme pour deux vaccins expérimentaux. Les deux vaccins utilisent des agents pathogènes inactivés, a expliqué Wu Yuanbin, un responsable du ministère chinois de la Science et de la Technologie.

Les essais pour l'un des vaccins, développé à Pékin par la société pharmaceutique chinoise Sinovac Biotech ont été approuvés lundi par l'agence chinoise des médicaments et de la sécurité alimentaire, a précisé Wu Yuanbin. Le deuxième, développé par l'Institut de produits biologiques de Wuhan et l'Institut de virologie de Wuhan, a reçu le feu vert dimanche.

 

Chine Vaccin COVID-19

 

En France, l'Institut Pasteur mène à lui seul trois projets de "candidats vaccins"

Le génome du virus SARS-CoV-2 a été séquencé en entier (et en un temps raccord) par l'Institut Pasteur et partagé avec la communauté scientifique mondiale. 

Selon Frédéric Tangy, directeur du Laboratoire d’innovation vaccinale de l'Institut Pasteur, à Paris, le vaccin contre le coronavirus "avance bien", il ajoute "on travaille avec une plateforme qui a été prouvée. On sait donc qu’on peut aller plus vite. La preuve: nous avons déjà 2 candidats-vaccins en cours de test chez la souris, donc la production industrielle commence d’ores et déjà. "

Le chercheur et ses équipes vont utiliser le même procédé qui leur a permis, en 2003, d'élaborer un vaccin contre le SRAS. Pour le coronavirus ils vont travailler à partir d'un vaccin qui existe déjà : celui de la rougeole, considéré comme particulièrement sûr et Covid-19 appartient en effet à la même famille de virus. Ils vont donc assembler le génome du vaccin de la rougeole avec une partie de celui du coronavirus, pour obtenir un dérivé de vaccin que tous les pays du monde savent produire. Un premier vaccin pourrait être disponible, au mieux, courant septembre 2020.

Le vaccin BCG, une piste prometteuse

Des chercheurs s'intéressent à la composante inflammatoire sollicitée lorsque nous sommes en contact avec un virus. Ce vaccin ne serait pas utilisé pour se protéger du coronavirus, mais pour aider le système immunitaire à le combattre. Une équipe allemande s'y intéresse, de même que l'Institut Pasteur de Lille. Rien n'est encore prouvé, mais la piste est prometteuse selon les chercheurs des deux pays.

" Il est encore possible que le vaccin contre le Covid-19 " soit découvert en Espagne.

Notre pays est en "très bonne position" dans la recherche d'un vaccin contre le coronavirus a estimé le ministre des Sciences et de l'Innovation, Pedro Duque, lors d'une conférence de presse cette semaine. Le Centre national de biotechnologie (CNB) est "l'un des centres les plus avancés au monde. Il a souligné le niveau des scientifiques espagnols et fait référence aux projets en cours pour réaliser un vaccin, estimant qu"il est encore possible que le vaccin" contre le Covid-19 soit découvert en Espagne.

Le ministre a fait référence à l'équipe de Luis Enjuanes et Isabel Sola du laboratoire des coronavirus du Centre national de biotechnologie du Conseil supérieur de la recherche scientifique (CNB-CSIC) qui travaillent sur un vaccin antivirus complet  "probablement avant la fin avril, nous aurons un premier candidat pour un vaccin de classe mondiale avec un virus complet", pour commencer les tests sur les animaux.

Isabel Sola CNB Coronavirus espagne

Isabel Sola codirige l'équipe développant un vaccin contre COVID-19 au Laboratoire de coronavirus du Centre national de biotechnologie. Cette biologiste de 52 ans originaire de Navarre, copréside l'un des 40 groupes qui, de l'Australie au Royaume-Uni, en passant par la Chine, le Brésil, les États-Unis ou l'Allemagne, cherchent inlassablement un vaccin contre l'ennemi. "Je pense au coronavirus depuis mon réveil jusqu'à ce que je m'endorme.»

Il faut garder en mémoire que pour beaucoup de chercheurs, comme pour l'OMS, la mise à disposition d’un vaccin pourrait prendre jusqu'à 12 ou 18 mois. Un délai confirmé par Etienne Simon-Lorière, virologue à l'Institut Pasteur. "Cela peut sembler très long dans le contexte de l'urgence de l'épidémie, mais ce serait en fait un véritable tour de force. Le développement d'un vaccin, en général, prend plutôt 10 à 15 ans !"

Pour le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Gutteres, seul « un vaccin sûr et efficace » pourrait mettre fin à cette crise sanitaire qui frappe le monde.

 

Des dizaines de traitements en cours d’évaluation

Chloroquineplasma de patients guéris… Les chercheurs du monde entier sont mobilisés à explorer les différentes pistes thérapeutiques pour faire face à la pandémie de coronavirus. Plusieurs traitements sont en cours d'évaluation et de nombreux essais cliniques ont débuté : 26 en France, 49 aux Etats-Unis et 60 en Chine, beaucoup en lien avec l'OMS et plusieurs candidats de médicaments sont à l'étude.

 

La Chloroquine du controversé professeur Raoult

Cet antipaludique polémique, plébiscité par le désormais célèbre infectiologue de Marseille, le Pr Didier Raoult, est testé dans une cinquantaine de pays et a fait l'objet d'études par le passé contre le Sars, le Mers, Ebola, chickungunya et la grippe.

Professeur Didier Raoult Coronavirus Marseille

Se basant sur les recherches du professeur Raoult et sur leurs connaissances, trois médecins: Denis Gastaldi, Jean-Jacques Erbstein et Olivia Vansteenberghe, généralistes à Morhange, Créhange et Wormhout auraient testé un traitement efficace sur plusieurs centaines de patients. Pour le docteur Erbstein les premiers résultats seraient positifs: «Depuis quinze jours que j’expérimente cette formule, je n’ai plus ni décès ni hospitalisation »

Le Dr Gastaldi après avoir été touché par le Covid-19 s’est autoprescrit son protocole. «Je n’étais pas bien le vendredi et le lundi, je travaillais. Ce n’est peut-être pas dû au traitement, mais c’est le retour que me font presque tous les patients à qui je l’applique : au bout de trois jours, ils me disent qu’ils sont bien. »

Interrogé par RFI mercredi, Emmanuel Macron a expliqué qu'il avait «beaucoup de respect» pour Didier Raoult. «Je suis convaincu que c'est un grand scientifique, et je suis passionné par ce qu'il dit, et ce qu'il explique», a-t-il assuré. 

Sur son compte Twitter, le professeur Didier Raoult a assuré mardi 14 avril que “l'épidémie de coronavirus est en train de disparaître à Marseille”. 

Cette démarche est cependant sujette aux critiques de médecins qui invitent à la prudence...

 

L’antiviral REMDESIVIR du laboratoire Gilead.

Cette molécule, qui suscite beaucoup d'espoir fait également l'objet d'un essai clinique aux Etats-Unis sur 400 patients. Selon une étude préliminaire publiée le 10 avril dans le New England Journal of Medicine sur 53 patients hospitalisés, 68% montrent une amélioration clinique.

Le FAVIPIRAVIR (AVIGAN)

Cet antiviral utilisé notamment avec succès pour lutter contre Ebola, a fait l'objet d'essais cliniques sur 200 patients chinois dans les hôpitaux de Wuhan et de Shenzen. Il est pour l'heure interdit en Europe et aux Etats-Unis, en raison d'effets secondaires importants.

Une start-up de Nantes

En France, la start-up nantaise Xenothera a annoncé, ce mercredi, avoir conclu un partenariat avec le laboratoire pharmaceutique LFB pour l’élaboration d’un « candidat médicament », appelé XAV-19, à base d’anticorps, afin de booster les défenses immunitaires du malade et d’empêcher le virus d’entrer dans les cellules (et donc de se multiplier).

L’AP-HP de Paris

Une étude menée sur 900 soignants va évaluer si deux médicaments, l'hydroxychloroquine et l'azithromycine, sont efficaces pour empêcher d'attraper le Covid-19, ont annoncé ce mardi les hôpitaux de Paris (AP-HP). Ses résultats sont attendus dans environ «70 jours», a expliqué à l'AFP son responsable, le Pr Jean-Marc Tréluyer, de l'Unité de recherche clinique Necker-Cochin (AP-HP/Université de Paris). Nommée PrEP COVID, cette étude ne porte pas sur le traitement de la maladie, mais sur sa prévention.

 

Mais tous les chercheurs sont formels: ATTENTION aux REMÈDES MIRACLES : à ce jour, aucun traitement n'est validé contre le nouveau coronavirus par les autorités internationales.

Morts Monde COVID-19 21/04/2020
Mise à jour le mardi 21/04/2020 - 1AM - Source:Wikipedia

 

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