Le Museo Carmen Thyssen Málaga expose les années marginales de l’Espagne

Le Museo Carmen Thyssen Málaga se plonge dans l'univers le plus étrange de José Gutiérrez Solana, Pancho Cossío et Francisco Bores avec sa nouvelle exposition temporaire "Negra es la noche", qui emmène le visiteur dans les bas-fonds d'une Espagne en proie aux personnages marginaux et aux images de la "mauvaise vie".

Un monde souterrain en noir et blanc

La Sala Noble expose cette rencontre créative unique l'œuvre graphique de ces trois artistes, protagonistes de l'élan modernisateur de l'art espagnol dans les années 1920 et 1930. À travers une trentaine de gravures sur bois, d'eaux-fortes et de lithographies, toutes issues de la collection du musée de l'Université de Cantabrie, le spectateur pénètre dans un monde souterrain en noir et blanc, reflétant les thèmes de ce que l'on appelle l'Espagne noire de l'époque, dans lequel se cache une iconographie sombre et macabre, surprenante par sa modernité stylistique et les protagonistes, personnages et environnements marginaux qu'elle dépeint.

Un portrait de la société des années 1920-1930

Comme l’explique la commissaire de l’exposition, Lourdes Moreno, cette proposition artistique vise à transporter le spectateur vers les dessous sombres de la réalité, vers ces territoires volontairement cachés, inconfortables, indésirables ou interdits dans lesquels, depuis Goya, de nombreux artistes espagnols se sont plongés avec passion à la recherche d'un véritable portrait de la société de leur époque.

Le monde dans lequel Solana, Cossío et Bores s'immergent dans ces œuvres reprend le flambeau, dans les années de la première avant-garde espagnole, du portrait de l'Espagne noire qui a fasciné tant d'artistes et qui a en Goya son plus grand représentant

La face cachée des nouveaux réalismes

“Negra es la noche" représente la face cachée des nouveaux réalismes espagnols de l'entre-deux-guerres, que le Museo Carmen Thyssen présente également en ce moment dans son exposition "Real(isms)". Nouvelles figurations dans l'art espagnol entre 1918 et 1936", qui revendique le premier engagement ferme en faveur d'un art qui rompt avec le passé et les postulats académiques du XIXe siècle.

L'exposition, dont le commissariat a été assuré par la directrice artistique Lourdes Moreno, en collaboration avec le département de conservation du Museo Carmen Thyssen Málaga, bénéficie de la collaboration de l'Université de Cantabrie, propriétaire des œuvres, et du parrainage de Cervezas Victoria.