En 2021, l’investissement dans les start-ups espagnoles a été historique, avec 4,3 milliards d’euros, ce qui quadruple presque les chiffres de 2020. Mais ce qui est particulièrement significatif, c’est que les investissements des fonds étrangers s'envolent à 2,17 milliards d'euros, soit 335% de plus en un an.
L'année 2021 a été marquée par plusieurs records négatifs pour l’économie de l’Espagne, tels que le retour d’une inflation galopante, la flambée du carburant et de l’électricité ou un PIB moins performant que prévu. Cependant, certains secteurs ont connu un rebond et c’est sans nul doute le cas des start-ups espagnoles, selon les conclusions du rapport annuel de la Fondation Bankinter pour l'innovation.
+20% par rapport aux niveaux pré-pandémie
C’est ainsi qu’un total de 409 opérations d'investissement ont été clôturées dans des startups espagnoles, pour un coût s'élevant à près de 4,3 milliards d'euros. Cela représente une augmentation du volume d'investissement de 287% par rapport à 2020 (1,1 milliard). En termes de nombre d'opérations, on observe une croissance de 20% par rapport aux niveaux antérieurs à la pandémie, l’année 2020 ayant été marquée par le coronavirus, en particulier au cours des deux premiers trimestres.
Ceci explique que les opérations aient été en moyenne supérieure de 221% par rapport à 2020, où la taille moyenne des transactions était de 3,27 millions d’euros, contre 10,5 millions en 2021. Les principales opérations d'investissement de l'année ont continué à être menées par des entreprises traditionnelles telles que Glovo, Job&Talent, Wallapop et Idealista. Toutefois, ce classement a été rejoint par la participation de nouvelles entreprises telles que Capchase et Devo.
Madrid dépasse Barcelone
L’autre constatation importante du rapport de la Fondation Bankinter pour l'innovation est que Madrid a consolidé sa position de principale destination pour l'investissement dans les start-ups en Espagne. La capitale a même dépassé pour la première fois Barcelone.
En effet, l'année dernière, les investissements dans les start-ups ont été multipliés par sept à Madrid, soit 589%, et ont presque doublé à Barcelone, avec 212%. En ce sens, Madrid a récolté 2,48 milliards d'euros, contre 1,51 milliards à Barcelone. Quoi qu'il en soit, les deux hubs connaissent une croissance importante par rapport à 2020.
Valence et Pays Basque, en baisse
Valence arrive loin derrière, en troisième position une fois de plus, mais de justesse, car elle a clôturé une année très irrégulière avec une baisse de 53% des investissements, et un total de 83,5 millions d'euros. Le Pays basque arrive en quatrième position, avec une légère baisse d'activité de 5,9 % et 16 opérations conclues.
Un intérêt en hausse des investissements étrangers
Mais l'un des changements les plus frappants en termes de niveau d'investissement l’an passé a été l'augmentation de l’intérêt des fonds étrangers pour les start-ups espagnoles, qui ont augmenté de 335%, pour atteindre 2,17 milliards d'euros en 2021. Il est également de plus en plus fréquent de voir des opérations mixtes, où se côtoient des investisseurs locaux et étrangers, qui ont représenté 1,78 milliards d'euros, soit quatre fois plus qu’en 2020.
États-Unis, Royaume-Uni et France, principaux investisseurs
Les pays d'origine des investisseurs les plus actifs ont été les États-Unis avec 108 opérations, soit 77% de plus qu'en 2020, suivis par le Royaume-Uni avec 60 opérations et une augmentation de 53% et la France avec 21 opérations, soit 5% de plus que l'année précédente. Les investissements étrangers et mixtes représentent plus de 90% du volume des investissements en Espagne.
Les secteurs les plus performants
En ce qui concerne la répartition par secteur des opérations d'investissement en Espagne, l'année 2020 était bien sûr atypique, car elle avait été dominée par le secteur de la mobilité et de la logistique, mais en 2021, les secteurs les plus actifs comprenaient les entreprises axées sur la fourniture de services à d'autres entreprises. Le deuxième était celui de l'immobilier et de la Proptech (”Real Estate & Proptech”). Viennent ensuite des secteurs plus traditionnels comme la mobilité et la logistique, les Finitech et l'Insurtech ; Enfin, les logiciels ont connu une croissance de 1400% par rapport à 2020.