Mobalpa, qui possède 17 magasins en Espagne, a connu un développement continu au cours des six dernières années, un rythme qui devrait s'intensifier grâce à un marché en pleine expansion, notamment en raison d'une forte demande en nouveaux logements.
Récemment nommé directeur de la filiale du groupe Fournier dans le pays, Frédéric Pellier compte capitaliser sur sa forte expérience retail acquise au sein de la galaxie Mulliez pour construire un réseau de franchisés prêts "à mettre les mains dans le cambouis" et faire décoller les deux marques phares du groupe : Mobalpa et SoCoo'c. "J'ai été séduit par une enseigne qui est ancrée dans le local, avec toute sa fabrication en France au cœur des Alpes, et qui défend le goût du beau et du bien fait", déclare le Perpignanais. Pour cet ex-rugbyman, désormais entraîneur au club du Liceo Francés historiquement rattaché au Lycée français de Madrid, les valeurs du sport valent aussi bien sur le gazon que dans les magasins et aux vestiaires comme dans la cuisine : "Ensemble, on est plus forts", défend-il.
Du terrain de rugby à la direction de filiale
"Ma vie est en Espagne", constate Frédéric Pellier depuis ses nouveaux bureaux madrilènes, évoquant ses copains de la communauté française, ses 3 enfants qui grandissent dans la double culture, ou encore la qualité de vie dans la capitale ibère. Pourtant en 2010, il était venu à Madrid pour "quelques années seulement", en tant que directeur commercial de Telandcom -distributeur d'offres mobiles multi-opérateurs. A l'époque, il se forgeait déjà une carrière au sein du groupe Mulliez, qui l'avait naturellement accueilli lorsque, forcé pour blessure de raccrocher les crampons, il avait dû, à 24 ans, rebondir professionnellement. Chez Décathlon d'abord, et donc Telandcom ensuite, l'ex troisième ligne s’était de fait rapidement et pleinement investi dans sa nouvelle vie et avait su saisir les opportunités au vol. "Je suis venu pour renforcer la culture de l'entreprise au sein de la structure locale", se souvient-il au sujet de son arrivée dans la capitale espagnole. A l'époque, il ne s'attendait certainement pas à terminer, 3 ans plus tard, comme directeur général de la filiale, ni à négocier la vente de cette dernière. L'expatriation agit souvent comme un accélérateur dans divers aspects de la vie, en particulier sur le plan professionnel. Somme toute, l'expérience qui s’est avérée "grandement formatrice" a également marqué la fin de sa mission chez Telandcom.
Nommé directeur de la filiale du groupe Fournier sur la péninsule Ibérique
C'est ensuite chez Mobivia, la holding automobile de la famille Mulliez, que Frédéric Pellier a développé et assis son expertise du retail en Espagne : en tant que directeur des Ressources humaines de Norauto Espagne, il a géré jusqu'à 2500 salariés dans le pays, avec des moments cruciaux, comme la crise du Covid, mais aussi la transformation digitale de la structure. "Au cours de toutes ces années, l'entreprise a grandi, nous l'avons propulsée dans la modernité, et avons participé à faire croître de façon significative son chiffre d'affaires", se réjouit-il. Un vrai succès, donc. Courant 2024, la collaboration va s’achever car Frédéric Pellier ne veut pas retourner en France et décide d’accepter en novembre 2024 le poste de directeur de la filiale du groupe Fournier sur la Péninsule. "Je dois à mon parcours une connaissance en profondeur du territoire et du marché espagnol, du retail et des centres commerciaux du pays", affirme-t-il. "J'ai acquis, dans la gestion opérationnelle de réseaux, une culture à la fois de la gestion des points de vente et de la gestion de l'humain", complète-t-il.
Mobalpa et SoCoo'c : objectif 60 magasins en Espagne en 2028
Le Groupe Fournier, avec plus de 100 ans de présence en France et maintenant 6 ans de présence en Espagne, où il s’est développé à travers sa marque phare, Mobalpa, est bien connu du public français. Vis-à-vis du public espagnol, la marge de progression est vaste. Elle devra être portée par le dynamisme de l'économie locale, certes, mais aussi par un marché beaucoup moins mature que celui de l'Hexagone et propice à la consolidation de nouveaux acteurs. "Nous disposons de 17 magasins dans le pays et nous prévoyons d'atteindre 60 points de vente en 2028", déclare le nouveau DG de la filiale ibère. Ce plan ambitieux "passe par des ouvertures en priorité à Madrid, Barcelone, Valence, Séville Malaga et Bilbao", explique Frédéric Pellier, "et l'identification de franchisés qui correspondent aux valeurs de la marque".
Des ouvertures en priorité à Madrid, Barcelone, Valence, Séville Malaga et Bilbao
Il précise : "On ne cherche pas des investisseurs, mais des personnes qui s'identifient fortement à notre projet, qui soient dans l'opérationnel, entrepreneuses et prêtes à s'impliquer activement". De fait, avec le prix de la meilleure enseigne et de la meilleure franchise 2024 et 2025, dans le secteur de la cuisines Mobalpa a des arguments pour faire valoir son accompagnement de franchisés. "Nous accompagnons nos partenaires sur tout le process", confirme Frédéric Pellier, "de la prospection des locaux à l'animation commerciale, en passant par le recrutement et la formation des équipes, mais aussi les démarches de financement auprès des banques". Pour ses franchisés, Mobalpa annonce des rendements de 8 à 10% par an, en plus du salaire.
Des perspectives optimistes, portées par la dynamique espagnole
"Le marché des cuisinistes en Espagne n'a rien à voir avec celui de la France", analyse Frédéric Pellier. Pour lui, sa configuration augure de vraies opportunités pour Mobalpa, ainsi que pour sa petite sœur Socoo'c, la marque au rapport qualité/prix très compétitif du groupe Fournier. "On a déjà beaucoup de franchisés Socoo'c en France qui sont intéressés pour ouvrir au sud des Pyrénées", révèle le DG de la filiale, "et je suis convaincu que cela correspond à un créneau sur lequel nous pouvons construire beaucoup". Outre un éclatement de l'offre beaucoup plus important que dans l'Hexagone, avec moins de marques identifiées par le consommateur final, c'est aussi la subsistance des petits acteurs de quartier qui participe à son fractionnement. L'arrivée massive d'acteurs internationaux devrait participer à une rationalisation du secteur, avec en perspective, une croissance annuelle comprise entre 4 et 5% jusqu'en 2028, selon l'Association espagnole du meuble.
"La cuisine est devenue le véritable épicentre du foyer", observe Frédéric Pellier, "et l’état d’esprit des Espagnols a beaucoup changé à cet égard, avec une attention accrue portée à la qualité de leurs intérieurs". En outre, avec les besoins pressants en nouveaux logements que connaît l'Espagne, et la relance de la construction qui en découle, les beaux jours des cuisinistes sont assurés. Reste à positionner sa marque et faire valoir ses arguments. "Nous sommes en train de construire une équipe qui sera en mesure de répondre aux exigences de nos ambitions", estime à cet égard le Perpignanais. "Nous voulons nous imposer sur le marché espagnols et pour cela nous avons déployer des moyens conséquents", conclut-il.
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