Le sommet, auquel participent les dirigeants d’une vingtaine de pays a débuté mardi, dans la ville de Kazan, dans le sud-ouest de la Russie et se tient jusqu’au 24 octobre. Pourquoi le sommet est-il important pour la Russie et la Chine, entre autres ?
Qu’est-ce que les BRICS ?
BRICS signifie Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Le groupe a été créé en 2006, et le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine se sont réunis pour le premier sommet des BRIC en 2009. L’Afrique du Sud a rejoint l’alliance un an plus tard. Le groupe définit des priorités et tient des discussions une fois par an lors du sommet, dont les membres se relaient pour l'accueillir. Ce sommet est le 16e à avoir lieu. En 2023, les BRICS ont invité l'Égypte, l'Éthiopie, l'Iran, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis après que ces pays ont déposé une demande d'adhésion. L'Arabie saoudite n'a pas encore officiellement rejoint le groupe, mais les autres l'ont fait. Une invitation a été adressée à l'Argentine au même moment, mais le pays sud-américain l'a refusée après que le président Javier Milei, élu en décembre, a fait campagne sur la promesse de renforcer les liens avec l'Occident. Au menu de ce sommet, la sécurité, les coopérations commerciales et stratégiques, l'intelligence artificielle et l'indépendance des paiements.
Qui participe au sommet des BRICS 2024 ?
Une vingtaine de dirigeants mondiaux ont assisté à l'ouverture dont le Premier ministre indien Narendra Modi, le président chinois Xi Jinping et le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Le président des Émirats arabes unis, Mohamed ben Zayed Al Nahyane, le président iranien Masoud Pezeshkian, le président égyptien Abdel Fattah el-Sisi et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed sont également présents à Kazan pour le sommet. Les dirigeants de plusieurs autres pays qui ont manifesté leur intérêt pour un approfondissement des liens avec les BRICS y participent également, notamment le président turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre vietnamien Pham Minh Chinh. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a annulé son voyage en Russie après avoir été blessé à la tête lors d’une chute à son domicile le 19 octobre. Le ministre des Affaires étrangères Mauro Vieira représentera désormais le pays au sommet. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est également présent.
Pourquoi le sommet est-il important pour la Russie ?
Depuis que la Russie a lancé une invasion de l’Ukraine en février 2022, le pays et son dirigeant se sont retrouvés isolés, faisant l’objet de sanctions de la part d’un grand nombre de pays occidentaux contre les banques, les raffineries de pétrole et les exportations. Or, le groupe élargi des BRICS représente désormais environ 45 % de la population mondiale et 25 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, relativisant largement l’effet des décisions des pays occidentaux. La Chine, en particulier, a maintes fois depuis le début du conflit en Ukraine, réaffirmé son soutien à l’économie russe, procédant à des achats massifs de ressources énergétiques. Vladimir Poutine et Xi Jinping se sont vus chaque année lors de visites officielles, le président chinois se déclarant en faveur d’une solution négociée au conflit « lorsque les conditions le permettront »
Pourquoi le sommet est-il important pour la Chine ?
L’alliance des BRICS élargie récemment à de nouveaux membres permet à la Chine d’étendre son influence internationale et de favoriser la dédolarisation des échanges mondiaux. En effet, les contrats chinois sont désormais assortis d’une clause obligeant au règlement total ou partiel en yuan et le fait de bénéficier d’un marché potentiel large, dans la continuité des Nouvelles Routes de la Soie, est la meilleure garantie de sortir de l’ordre mis en place par les Etats Unis au sortir de la seconde guerre mondiale. Au moment où la Chine subit un embargo sur les produits électroniques et se voit opposer par l’Europe des barrières douanières sur ses véhicules électriques, le renforcement des alliances dans le BRICS ouvre de nouvelles voies commerciales et technologiques. Si l’on n’attend pas de grands bouleversements de ce sommet, il devrait à minima permettre de renforcer les liens entre les pays participants, donner lieu à des déclarations sur les conflits en cours et surtout conforter la marche vers un nouveau système de paiement indépendant du dollar américain.
A suivre