Le salon professionnel Vinexpo Asia 2024 a clos ses portes à Hong Kong après 3 jours à plein régime et une fréquentation exceptionnelle. Cela tombe bien pour les producteurs et distributeurs français qui, en plus des grandes marques installées sur la marché international, étaient venus en force avec 131 exposants, la plus grosse délégation du salon, regroupé sur la pavillon français de Business France.
10 000 visiteurs professionnels à Vinexpo
Avec 10 000 visiteurs professionnels attendus, composés pour moitié d’importateurs et pour moitié de grossistes, distributeurs, cavistes, détaillants, hôteliers, restaurateurs, le salon Vinexpo Asia est un incontournable des événements internationaux dédiés au secteur du vin. Selon les experts présents sur le salon mercredi, la première journée avait déjà dépassé les scores de participation de l’édition 2023 de Singapour à 14 heures. On s’attend donc à des chiffres finaux de fréquentation impressionnants pour cette édition à Hong Kong.
Inauguration de Vinexpo par l’ambassadeur de France
Venu tout spécialement pour l’événement, Bertrand Lortholary, ambassadeur de France en Chine a procédé au lancement du Pavillon France. Il a notamment insisté sur le fait que « malgré les défis auxquels l'industrie est confrontée aujourd’hui, la France reste le premier fournisseur de vins de la Chine. Alors que les préoccupations en matière de durabilité stimulent la demande de produits biologiques et de vins naturels., l’expertise française dans ce secteur correspond parfaitement à celle attentes du marché.” Puis, faisant référence à la visite récente du président Xi Jinping en France : « la déclaration des Présidents fait référence à l’adhésion de la Chine à l’Organisation de la Vigne et du Vin (OIV) en 2024. Cet engagement a été tenu la semaine dernière, avec le dépôt effectif de l’adhésion par les autorités chinoises. »
Les professionnels du vin francais satisfaits
Parmi ces 131 exposants, une grande partie des terroirs français étaient représentés : Alsace, Beaujolais, Bordeaux, Bourgogne, Cognac, Champagne, Corse, Languedoc, Normandie, Provence, Vallée de la Loire, Vallée du Rhône et Roussillon. Nous sommes allés à la rencontre de 4 d’entre eux : Oscar Nagore, responsable Chine pour Gérard Bertrand, Charlotte Rébillon, de l’Interprofession des vins de la Vallée du Rhône, David Bernescut, directeur marketing de la Maison SInnae et Romain Jariod, responsable export pour Maison Bouey
La Chine est notre Nouvelle Frontière
Quels sont vos objectifs pour ce salon ?
Oscar Nagore : Gérard Bertrand, c’est 17 domaines et une trentaine de marques commerciales. Notre objectif est de faire de la Chine le second marché après la France. Nous sommes ravis que le président Macron ait invité Xi Jinping à déguster un Domaine Hospitalet dont nous nous occupons. Lorsque nous avons commencé, nous vendions en Chine 500 bouteilles. Aujourd’hui, après 4 ans, c’est plutôt de l’ordre de 40 000 unités, le fruit d’un travail continu pour promouvoir notre marque. La Chine est notre Nouvelle Frontière.
David Bernescut : Nous représentons 200 vignerons en Vallée du Rhône méridionale. Le salon se passe très bien avec le retour des sensations d’avant covid, des allées pleines. Nous recevons principalement des importateurs grâce à nos agents présents ici et l’intergroupe Vallée du Rhône qui a organisé un wine dinner rassemblant des prescripteurs, des sommeliers, des formateurs et importateurs.
Faire goûter nos nouveautés
Romain Jariod : Nous rencontrons ici nos clients habituels pour présenter les nouveaux produits mais aussi de nouveaux prospects, souvent contactés par email mais que nous n’avons pas eu l’occasion de rencontrer, en Asie ou aux Philippines par exemple. Nous pouvons donc leur faire déguster les vins, vu qu’il est parfois difficile ou très cher d’expédier des échantillons dans certains pays. Nous pouvons faire le point sur les stocks et leurs besoins en stocks, ou proposer de nouvelles références.
Comment s’est déroulé ce salon ?
Oscar Nagore : Il y a une fréquentation record des Chinois. Pour autant le marché a changé, plus difficile pour les produits de luxe et plus orienté sur l’entrée de gamme. Les goûts des consommateurs aussi s’orientent vers une consommation de type apéritif avec des vins moins alcoolisés, voire pétillants. C’est un salon très positif pour garder le contact avec ce marché mais aussi accueillir les importateurs de toute l’Asie. Nous sommes ici en parallèle avec le salon de Pékin sur le duty free, qui marche aussi très fort.
Les vins du Rhône plaisent aux Chinois
Charlotte Rébillon : Le premier jour a été une bonne journée avec beaucoup de visiteurs et de très bons retours des exposants. La soirée importateurs a rassemblé 68 importateurs chinois et hongkongais. Par rapport à l’édition 2018, il y a beaucoup plus de Chinois versus le reste de l’Asie Pacifique. Pour nous c’est plutôt positif car les vins du Rhône semblent plaire énormément, tant en rapport qualité prix qu’en profil de bouche.
David Bernescut : Le bilan est positif, même si les ventes se font ailleurs. Il s’agit surtout de présenter les nouvelles cuvées et millésimes, voire d’avancer dans le processus de formalisation de commande, suite à une mission précédente avec Business France. Nous sommes depuis 15 ans en Chine mais il nous faut aujourd’hui reconstruire notre présence après la pandémie sanitaire. Ce salon est donc essentiel pour nous.
Romain Jariod : Beaucoup de nos clients ont fait l’effort de venir après 6 ans sans nous voir pour certains du fait du covid et les affaires se passent très bien. La demande mondiale est plus faible depuis le Covid, mais c’est un cycle dont il s’agit d’attendre le redécollage, la demande ayant été mise en sommeil. Aujourd’hui, les clients remettent leurs stocks à neuf.
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