Présente avec une délégation de 18 startups sur un pavillon triplement agrandi, la ville de Hong Kong renforce sa position stratégique à VivaTech 2025. Au cœur de cet effort, trois entrepreneurs français installés à Hong Kong – Dominique Getrey, Emmanuel Carcassonne et Xavier Roso – font le lien entre les acteurs technologiques asiatiques et européens. Tous trois membres de la French Tech Hong Kong – Shenzhen, ils témoignent d’un salon marqué par l’intensification des échanges, les dynamiques de souveraineté numérique et la structuration d’un marché technologique transcontinental.


Une double représentation au service des écosystèmes
Comment se présente le pavillon de Hong Kong cette année ?
Organisé par HKTDC, en collaboration avec le partenaire stratégique, le Bureau économique et commercial de Hong Kong à Bruxelles, et des organisations comme Invest Hong Kong, Hong Kong Science and Technology Parks Corporation et Hong Kong Cyberport, le pavillon de Hong Kong a triplé de taille par rapport à l’édition précédente : près de 100 m² contre 30 m² en 2024. Le positionnement est excellent, entouré de grandes marques comme PwC, Bouygues, LVMH. Cela attire beaucoup de visiteurs.
Quel est votre rôle à VivaTech cette année ?
Nous sommes à la fois les représentants de la communauté French Tech Hong Kong – Shenzhen et partenaires du pavillon de Hong Kong. Cela nous permet de naviguer entre deux espaces : celui des technologies françaises à l’international, et celui de la promotion de l’écosystème hongkongais en Europe. Nous animons les stands, accompagnons les startups, rencontrons des institutionnels… VivaTech est un concentré de connexions, et notre rôle est justement d’en créer. La présence de la mission French Tech permet aussi de formaliser les partenariats.
Accélérer les ponts entre la France et l’Asie
Les échanges sont-ils en hausse entre les deux territoires ?
Clairement. Nous avons vu défiler des représentants de Business France, des responsables institutionnels, des incubateurs. Cyberport et Science Park ont rencontré Euratech à Lille, Station F à Paris, et manifestent un vif intérêt pour la structuration d’un dialogue avec l’écosystème français. Ce type de mission exploratoire permet de construire du concret, au-delà de l’événementiel.
Un nouveau cadre juridique est-il à l’étude pour ces échanges ?
Oui, l’un des sujets majeurs abordés cette semaine, c’est la création d’un 28e régime d’incorporation au niveau européen. Il permettrait à une entreprise non-européenne – comme une startup hongkongaise – de s’implanter dans l’UE sans devoir choisir un pays spécifique, en bénéficiant d’un accès direct au marché public européen et d’un cadre fiscal unifié. Ce serait une avancée majeure pour fluidifier les collaborations transfrontalières.
Intelligence artificielle et cloud souverain
Quels sont les thèmes technologiques dominants cette année ?
L’intelligence artificielle est omniprésente, avec une forte mise en avant des plateformes SaaS et des questions de souveraineté numérique. L’annonce du partenariat stratégique entre Mistral AI et Nvidia est l’un des faits marquants du salon. Mistral, spécialisé dans les modèles de langage, veut désormais héberger ses propres données et devenir un acteur de l’infrastructure cloud souveraine en Europe.
Sur d’autres stands, on voit émerger des alternatives européennes aux outils collaboratifs de type Google Workspace, spécialement conçues pour les collectivités et administrations publiques. Le respect du RGPD, l’hébergement en Europe et l’indépendance technologique sont des critères de plus en plus demandés. Souveraineté est clairement l’un des mots-clés de cette édition.
VivaTech est-il un salon d’affaires ou d’exposition ?
C’est avant tout une vitrine. On y rencontre des investisseurs, des décideurs, des partenaires potentiels, mais les accords se concrétisent souvent après. Ce qui compte, c’est la visibilité. Montrer que l’on existe, que l’on innove, que l’on peut s’intégrer dans une chaîne de valeur internationale. C’est aussi un lieu où startups et grandes entreprises interagissent de plus en plus naturellement.
Un regain d’attractivité pour Hong Kong
Quel message souhaitez-vous transmettre à la communauté d’affaires ?
Etudiants, startuppers, scale-ups et investisseurs, il y a une forte curiosité pour Hong Kong, son écosystème tech, ses opportunités de stage ou d'implantation. Hong Kong est clairement de retour sur la carte de l’innovation. Après la crise du Covid, la dynamique a repris, et les signaux sont positifs. Les communautés d’affaires nous posent à nouveau la question : « Que se passe-t-il à Hong Kong ? Est-ce le moment d’y aller ? » La réponse est oui. Les liens avec la France s’intensifient, les institutions suivent, et les écosystèmes s’interconnectent. La French Tech Hong Kong-Shenzhen, Business France et les organisations gouvernementales de Hong Kong sont sommes là pour entretenir cette dynamique – et montrer qu’elle est réciproque. Alors n'hésitez plus. Mettez-nous à l'épreuve !
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