Alors que la transition énergétique mondiale s'intensifie, Hong Kong redouble d’efforts pour s'imposer comme un acteur incontournable des carburants verts, notamment dans les secteurs maritime et aérien.
70% de carburants verts en 2040
Hong Kong a récemment intensifié ses efforts pour se positionner en tant que centre stratégique pour les carburants verts, particulièrement dans le secteur maritime et de l’aviation. Le 15 novembre 2024, le gouvernement hongkongais a annoncé son plan d’action pour le développement des carburants maritimes verts. Ce plan ambitieux vise à utiliser de plus en plus de carburants verts dans les conteneurs : 20% d’ici 2030 jusqu’à 70% d’ici 2040. Malgré ces efforts, l’absence d’infrastructures pour le mélange et le stockage des carburants à Hong Kong comme le SAF (carburant d’aviation durable) et le méthanol vert constitue un obstacle majeur. Des études récentes, comme le livre blanc publié par le Business Environment Council, mettent également en lumière les défis financiers liés aux investissements nécessaires pour développer ces infrastructures. Le gouvernement hongkongais a réagi en proposant des incitations, notamment une réduction des frais portuaires et d’enregistrement pour les navires utilisant des carburants propres, ainsi qu’un soutien technique pour les opérateurs de bunkering en gaz naturel liquéfié.
Une forte concurrence régionale
La concurrence est rude en termes de carburant vert. Singapour, leader incontesté dans le domaine des carburants verts pour l'aviation, a pris une avance significative dans le secteur maritime et de l’aviation en établissant notamment des quotas obligatoires pour les carburants durables. La cité-État a déjà fixé un objectif pour que les vols au départ de son territoire utilisent au moins 1 % de carburant mélangé SAF à partir de 2026, un chiffre qui pourrait atteindre jusqu’à 5 % d’ici 2030. Cette dernière connaît une croissance particulièrement rapide de la vente de carburants bio. Shanghai et Shenzhen, quant à elles, accélèrent leurs investissements dans des méthaniers et des infrastructures de carburant durable, consolidant leur position en Asie. La Malaisie, la Thaïlande, le Japon et la Corée du Sud ont également annoncé ou proposé des objectifs à court ou moyen terme pour l'utilisation du SAF.
La pression internationale
Les secteurs maritime et aérien, responsables respectivement de 3 % et 2 % des émissions mondiales de carbone, sont sous pression pour atteindre les objectifs de décarbonation fixés par des organismes internationaux tels que l’Organisation Maritime Internationale et l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale. Ces organisations ont fixé des cibles ambitieuses, notamment une réduction de 20 % des émissions maritimes mondiales d’ici 2030 et une utilisation accrue des carburants durables dans l'aviation. Hong Kong doit également adapter rapidement son offre pour répondre aux nouvelles normes de l’UE sur les carburants durables, en visant une réduction immédiate des émissions de 2 % pour les navires à destination de l’Europe. Ce seuil augmentera à 6 % d’ici 2030, exigeant des efforts constants pour maintenir la compétitivité du port.