Franky et Hin: "Nous avons créé des masques pour nos enfants!"
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Située dans la zone industrielle de Fo Tan, Maskology est une entreprise qui a été fondée par deux papas, inquiets pour la sécurité de leurs fils. Retour sur une success-story 100 % hongkongaise.
Afin d’en savoir plus sur les masques et leur conception à Hong Kong, je me rends à Fo Tan, près de Sha Tin. Là, dans un immeuble industriel, je découvre l’usine de l’entreprise Maskology.
Alors que je pénètre dans l’établissement, j’observe dans l’entrée des étagères recouvertes de masques colorés, devant lesquelles des ouvriers emballent les produits. Au bout d’un couloir, derrière une vitre et dans une salle aseptisée, des hommes fabriquent des masques sur des machines qui roulent sans interruption, tandis qu’à l’arrière quelques agents vérifient la solidité des élastiques. L’endroit est propre. Chaque espace bien délimité et les employés travaillent au son assourdissant des instruments.
Franky, le fondateur m’accueille chaleureusement et m’explique l’histoire de son entreprise, Maskology — en cantonais Hau Za Hok (study the mask), qu’il a créé pour son fils et celui de son associé.
"Made in Hong Kong, made for Hong Kong, made for our kids."
Maskology est une toute jeune entreprise, puisqu’elle a vu le jour en avril 2020. L’histoire a débuté en février 2020, alors que la pandémie de Covid 19 frappait l’Asie de plein fouet et que Hong Kong vivait un temps de pénurie: pénurie de masques, de riz ou de biens de première nécessité.
À cette époque, Franky et Hin, deux amis qui travaillent dans le domaine de l’éducation, commencent à s’inquiéter. Comment pourront-ils protéger leurs fils lorsqu’ils retourneront à l’école, si les masques manquent toujours? En effet, au printemps 2020, s’il était déjà difficile de se procurer des masques pour adultes, il était alors impossible, à Hong Kong, de trouver des masques pour enfants.

Malgré le fait qu’ils ne soient pas du métier, Franky et Hin décident de prendre un risque et fondent Maskology, avec pour idée de proposer des masques made in Hong Kong, pour les enfants de Hong Kong… Après quelques recherches, le matériel est commandé. En avril, l’entreprise ouvre ses portes. Le succès est alors immédiat et surprend les deux associés: plus de 28000 commandes en ligne en quelques heures seulement inondent le site.
En juillet 2020, ils lancent quatre nouvelles couleurs pour leurs masques. Aujourd’hui, la société propose des produits pour enfants et adultes, avec différentes tailles et différents designs. Et les enfants de Franky et Hin sont donc protégés: "Nos fils sont extrêmement fiers de porter des masques qui ont été fabriqués par leurs papas."
"Au départ, on ne connaissait rien. Il a fallu partir de zéro."
Au lancement de la compagnie, Franky et Hin ont tout à apprendre. Les machines arrivent à Hong Kong, mais le problème, c’est de trouver des ingénieurs qui savent les utiliser: "Hong Kong n’est pas un haut lieu de la manufacture. Entre les loyers qui sont exorbitants, les salaires, les usines sont plutôt situées ailleurs. Au début, lorsqu’on a acheté les appareils, il n’y avait donc personne pour venir les installer et s’en occuper. Il a fallu tout apprendre."
Au tout début, Franky, Hin et leur équipe rencontrent quelques difficultés avec les machines: "Au tout début, le responsable des opérations a passé des jours et des nuits dans l’usine pour en maîtriser les rouages. Le rythme était effréné. On ne dormait quasiment pas. Les machines fonctionnaient 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il y avait une telle demande et nous débutions… C’était fou!"

Soucieux de la qualité, ils se lancent en parallèle dans les procédures pour obtenir les normes ISO. En juin, malgré le stress, l’entreprise acquiert la certification: "Maintenant, on tourne. Mais au début, tout était très rapide, on n’avait pas le temps de se poser pour prendre des décisions. À présent, on a atteint notre vitesse de croisière et l’on peut enfin planifier la suite…"
Aujourd’hui, l’équipe peut se concentrer sur des tâches annexes, telles que le design ou le marketing. Ils sont désormais certifiés pour l’Europe, les États-Unis, l’Australie et l’Asie et souhaitent dorénavant pérenniser leurs activités.
Une équipe venant de tous horizons
Pour permettre leur fabrique de tourner, Franky et Hin embauchent… mais personne n’a d’expérience dans le domaine: "Avant le Covid, il n’y avait quasiment pas d’usines de masques à Hong Kong. Nos employés viennent dès lors d’industries et de secteurs complètement différents."
Certains arrivent après avoir perdu leur emploi et — au sein de la compagnie — se côtoient donc des gens avec des parcours et des compétences très diverses: "C’est ce qui rend notre équipe géniale, me dit Franky. Certains de nos membres n’auraient jamais eu l’occasion de travailler ensemble sans l’usine… On les engage parfois pour une tâche spécifique et on découvre qu’ils ont des connaissances dans de nombreux autres domaines. Ils peuvent alors nous aider selon leurs talents."
Des masques plus écologiques dès le mois de mars
À l’heure actuelle, le Covid a changé les choses et les entreprises de masques fleurissent dans toute l’Asie. Hong Kong n’y échappe pas… et Maskology réfléchit donc à la suite. Masques personnalisés pour les entreprises, développement outre-mer, offre variée, Franky et son équipe sont dynamiques et positifs sur l’avenir: "Avant le Covid, nous portions le masque lorsqu’on était malade. Mais aujourd’hui, les choses évoluent. À force, le masque est devenu une habitude… Les gens ont découvert qu’au-delà de protéger les autres si vous avez un rhume, vous pouvez les utiliser pour vous protéger des allergies, pour faire le ménage… ou même comme accessoire de mode. Maintenant, les masques ont des designs, des formes, des couleurs. On peut les associer avec nos vêtements! Ce n’est donc plus uniquement quelque chose de médical."
En parallèle, l’entreprise travaille sur un nouveau projet: la réalisation d’un masque biodégradable. "Si l’on se soucie vraiment de nos enfants, on doit penser à l’écologie. À l’heure actuelle, les masques classiques génèrent beaucoup de plastique. Avec notre équipe, nous sommes dès lors en train de concevoir un masque biodégradable qui sera — nous l’espérons — lancé cette année."

Pour ce faire, la compagnie s’associe avec une ONG appelée A Plastic Ocean Foundation. Dans ce cadre-là, les emballages non essentiels seront dans un premier temps supprimés et le plastique sera réduit de 80%. De plus, un pourcentage des ventes sera donné à la fondation afin de financer des nettoyages de plages et des sentiers de randonnée, à Hong Kong. Puis, dans un second temps, Maskology cherchera à développer un masque totalement “green”, composé de tissu biodégradable.
Actuellement disponibles en ligne, certains masques de la série Sakura seront commercialisés dès le mois de mars dans les Circle K de la ville.
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