Hammam Lif est une ville comptant 42 500 habitants, située entre mer et montagne, à 22 kilomètres de Tunis (gouvernorat de Ben Arous). Elle tire son nom de deux sources thermales émergeant au pied du Djebel Boukornine.
Histoire
Connue dans l'Antiquité sous le nom de Naro (d'origine punique) puis d'Aquae Persianae, cette localité est rebaptisée Hammamat El Jazira (bains de la péninsule) après la conquête arabe. Elle prendra ensuite le nom de Hammam Lif formé des termes hammam et anf (nez). En effet, ses sources ont la réputation de guérir les infections liées aux problèmes respiratoires.
L'autre source sert, encore aujourd'hui, à alimenter les établissements à usage public.
En mai 1943, des violents combats entre les troupes alliées et celles de l'Axe, battant en retraite vers le cap Bon, éprouvent durement la population civile.
Le Palais Dar el Bey
Vers 1750, Ali II Bey fait construire, pour son usage personnel, un pavillon au voisinage immédiat de l'une des sources qui prend le nom d'Aïn El Bey. Il fait aussi édifier des installations pour les voyageurs et les malades à proximité de la seconde source appelé Aïn El Ariane.
En 1826, Hussein II Bey fait construire, à côté du pavillon, une résidence pour y habiter avec sa famille et sa cour pendant une partie de l'année. Cette résidence assez modeste est à l'origine du palais beylical dont certains souverains régnants feront leur résidence d'hiver, tout en conservant l'usage des eaux d'Aïn El Bey.
Mohamed Bey (1855-1859) agrandit d'un troisième étage le palais d'Husein II Bey ; il modifie, également Bit el-Makaad (kiosque). Sous le règne de Naceur Bey (1906-1922), le troisième étage, qui menaçait ruine, est supprimé. Cependant, il restaure et aménage plusieurs salles, ainsi que les appartements de service. La majorité des Beys ont séjourné au palais jusqu'à l'abolition de la monarchie en 1957.
Le palais est abandonné depuis plusieurs décennies. Dans les années 80, des familles ont commencé à le squatter. Malgré quelques tentatives de relogement, les familles sont aujourd'hui près d'une centaine.
De nombreuses pétitions des riverains d’Hammam-Lif réclamant l’intervention de l’Institut national du patrimoine (INP) pour la restauration du Palais ont fini par sensibiliser les autorités : le Palais sera évacué prochainement et sa réhabilitation est à l'étude.
Le Casino
Le fameux Casino de Hammam Lif est mieux conservé. Face à la mer, monument classé par un arrêté de protection depuis le 1er septembre 2000, Il est le siège de l'association des Créateurs de la ville.
Le 29 décembre 2016, l’exposition “3ini 3ala Tounes” de la photographe tunisienne Alya Mlaïki, y a connu un succès d'estime.
Le 14 avril 2018, “PATRIMOINI”, un cycle de rencontres organisé par le Goethe-Institut Tunis et l’association Édifices & Mémoires en partenariat avec la municipalité de Hammam Lif, y est organisé.
Inauguré en 1904, le "Grand hôtel" au style mauresque, comprenait un hôtel, un casino, un théâtre ainsi qu’un petit zoo et sera exploité jusqu’en 1928.
C'est la grande époque des thermes et bains de mers, des salles de cinéma et du Palais Disca, construit au début du 20e siècle. La ville est bourgeoise, festive et compte trois grandes communautés tunisiennes : juive, chrétienne et musulmane.
Le fameux casino changera ensuite plusieurs fois de propriétaires, plus ou moins sérieux. Au début des années 70 deux immeubles sociaux seront construits à sa droite et à sa gauche, lui enlevant un peu de sa superbe.
Les travaux de rénovation estimés à 350 000 DT sont à l'étude.
A voir également :
Incendié le 3 août 2014, le mausolée "Sidi Bourigua" s'élevant au pied du Mont Boukornine, a été rénové.
Le Palais Disca, en parfait état, près de la gare.
L'ancien hôtel Zéphir au centre ville, devenu café et Villa Missaoui.
Voir l'album photo ICI
Liens utiles :
Association des Amis du Palais Beylical
Site de la ville