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Conduire une voiture à Singapour, ce qu’il faut absolument savoir

Avoir une voiture à Singapour est un luxe : d’une part parce que cela coûte très cher, d’autre part parce que le pays dispose d’une infrastructure de transports publics dense, efficace, économique, et fiable. Cependant si votre entreprise vous fournit un véhicule ou si, pour diverses raisons, vous tenez à en avoir un, voici ce que vous devez savoir.

Conduire une voiture à Singapour,  ce qu’il faut absolument savoirConduire une voiture à Singapour,  ce qu’il faut absolument savoir
Écrit par Jean-Michel Bardin
Publié le 14 août 2025, mis à jour le 12 octobre 2025

 

Un code de la route spécifique à Singapour

En tant qu’étranger, vous n’avez pas besoin d’un permis local pour conduire à Singapour la première année de votre séjour : un permis international avec une traduction légalisée suffit.  Vous devez cependant vous familiariser avec certaines spécificités du code de la route local.

La première chose qui saute aux yeux est bien sûr la conduite à gauche et son corollaire, le dépassement par la droite. Mais il y a bien d’autres choses à savoir pour ne pas se trouver en difficulté sur la route.

Par exemple, contrairement à ce qu’on pourrait penser, c’est aussi la priorité à droite qui prévaut à Singapour à une intersection en l’absence de signaux. Plus généralement, les intersections peuvent être un casse-tête pour les nouveaux conducteurs à Singapour. Tout d’abord, il n’est pas toujours possible de tourner à droite où on veut : il faut parfois continuer tout droit puis faire un demi-tour (U-turn) lorsque cela est possible. Ensuite, il faut se positionner dans la bonne file à l’avance. Enfin, de plus en plus d’intersections comportent des feux commandant séparément les différentes voies. 

Beaucoup des signaux sur le bord des routes sont standard ou aisément compréhensibles. En revanche, les marquages sur la chaussée indiquant le droit ou non de passer ou de s’arrêter sont moins intuitifs et méritent une étude préalable, en particulier les suivants :

 

explications conduire à singapour

 

Un autre point qui peut surprendre le conducteur novice est les yellow boxes qui au niveau des intersections ou après des arrêts de bus interdisent de s’engager à moins d’être sûr de pouvoir passer.

Sur l’ensemble du pays, la vitesse est limitée à 50 km/h sauf indication contraire. 

Il est maintenant pratiquement impossible de se garer le long des voies à Singapour. Il faut donc utiliser les parkings payants, ce qui contribue au coût de la voiture.

Pour éviter toute mauvaise surprise, il vaut mieux parcourir code de la route local avant de se lancer sur les routes singapouriennes. Cela vous serra de toute façon indispensable si vous séjournez à Singapour plus d’un an.

 

Convertir son permis en un permis local

En effet, au-delà d’un an de présence à Singapour, vous devez obtenir un permis local. Si vous disposez d’un permis délivré par un autre pays, il vous suffit de passer une épreuve de code (Basic Theory Test). Vous devez vous inscrire auprès de l’un des trois centres habilités à faire passer ce test :  Singapore Safety Driving Centre (SSDC), Bukit Batok Driving Centre (BBDC), and ComfortDelGro Driving Centre (CDC). Des tests en ligne sont disponibles pour vous entrainer avant l’épreuve officielle : la police en fournit un exemple.

Pour les non-résidents, le permis local est valable pour cinq ans. Au-delà, vous devez le renouveler, ce qui est possible en ligne. Des dispositions particulières s’appliquent pour les personnes âgées de plus de 65 ans.

La possession d’un permis de conduire singapourien peut vous faciliter la vie si vous perdez votre permis de conduire français. Comme vous le savez peut-être, sauf cas particulier, il n’est aujourd’hui plus possible d’obtenir un nouveau permis de conduire français depuis l’étranger si vous y résidez durablement. La seule solution est d’échanger votre permis singapourien contre un nouveau permis français à votre retour définitif en France.

 

Spécimen de permis de conduire singapourien (© Expatica)
Spécimen de permis de conduire singapourien (© Expatica)

 

To buy or to lease ?

Acheter une voiture à Singapour revient très cher : quand vous cumulez tous les coûts et taxes relatifs à l’importation d’un véhicule et à sa mise en circulation, vous devez débourser environ 200.000 SGD (135.000 euros) pour une voiture compacte, la moitié de cette somme environ correspondant au COE (Certificat Of Entitlement), qui vous permet de faire rouler votre voiture sur la route pour 10 ans. Compte tenu de ce montant, la plupart des Singapouriens achètent leur véhicule à crédit, sachant qu’à cela il faut rajouter les frais annuels d’assurance, de maintenance, de péage, de parking, et d’essence.

Si vous pensez séjourner plusieurs années à Singapour et utiliser votre voiture tous les jours, la solution la plus pratique est le leasing. Il vous en coûtera entre 2000 et 3000 SGD (entre 1350 et 2000 euros) par mois selon le modèle, mais vous n’aurez plus à vous soucier de la maintenance, de l’assurance, et de la revente du véhicule lorsque vous quittez Singapour.

 

Autres informations pratiques relatives à la conduite à Singapour

Pour réguler la circulation, Singapour a mis en place de nombreux péages (ERP), notamment sur les axes menant au centre-ville. Pour les payer, des dispositifs électroniques (OBU) sont installés dans les véhicules. Ils permettent aussi de payer les parkings. Les paiements se font à partir d’un porte-monnaie électronique qui doit être rechargé régulièrement.

Malgré la limitation du nombre de véhicules en circulation dans le pays, les heures de pointe voient des embouteillages significatifs. Pour les éviter, il vaut mieux circuler tôt le matin (avant 8h) ou tard le soir (après 19h).

Enfin, il faut savoir que les Singapouriens perdent leur discipline légendaire dès qu’ils se trouvent derrière leur volant. Les changements de direction ou de file sans avertissement et les queues de poisson sont monnaies courantes : donc soyez vigilants et maintenez vos distances.

 

Embouteillage à Singapour (© Flickr)
Embouteillage à Singapour (© Flickr)

 

Sortir de Singapour en voiture

Deux passages relient Singapour à la Malaisie : le causeway centenaire et le second tuas link ouvert en 1998. Le second est en général moins embouteillé que le premier, car moins direct. Mais vous devez cependant éviter les heures de pointe en début et fin de journée, notamment le week-end, sous peine d’y passer des heures.

Avant de partir, vous devez bien vous assurer que votre contrat de location ou d’assurance est valable hors de Singapour. Vous devez aussi avoir votre réservoir plein au moins aux ¾ sous peine d’amende. Enfin, pour pouvoir entrer en Malaisie, vous devez avoir un VEP (Vehicule Entry Permit) qui peut être obtenu en ligne pour quelques dollars.

La Malaisie étant aussi une ancienne colonie britannique, vous ne serez pas trop dépaysé en y conduisant. En revanche, il est bon de se munir d’une bonne carte routière ou du GPS pour ne pas se perdre, car les signalisations de direction ne sont pas toujours d’une grande clarté.

 

Le causeway centenaire entre Singapour et la Malaisie (© South China Morning Post)
Le causeway centenaire entre Singapour et la Malaisie (© South China Morning Post)

 

Enfin les Malaisiens au volant n’on rien à envier à leurs voisins méridionaux : donc prudence et bonne route !
 

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