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Tarifs, applications, conseils… Le guide des moyens de transport à Singapour en 2025

Singapour a beau être petit, il n’en reste pas moins qu’il faut régulièrement faire des kilomètres, pour aller travailler, faire ses courses, emmener les enfants à l’école, ou assister à un spectacle. Alors entre voiture privée, avec ou sans chauffeur, et transports publics, quelle est la meilleure solution ? Lepetitjournal.com vous donne quelques clés pour vous aider à choisir.

Portique ERP en centre-ville (© CNA)Portique ERP en centre-ville (© CNA)
Portique ERP en centre-ville (© CNA)
Écrit par Jean-Michel Bardin
Publié le 15 mai 2025, mis à jour le 17 juin 2025

 

Comme partout ailleurs, il faut commencer par trouver le moyen de minimiser ses déplacements en s’installant dans un endroit central entre votre lieu de travail et l’établissement d’enseignement que fréquentent vos enfants. Mais, à moins que vous soyez professeur ou que vous travailliez à la maison, il va bien falloir vous déplacer régulièrement. 

 

Singapour, un modèle en matière de gestion de l’automobile?

 

La voiture privée, un luxe réservé à un happy few à Singapour

A moins que ce soit un élément de votre contrat de travail, la voiture privée revient très cher à Singapour. Ce serait même l’une des villes où l’acquisition d’une voiture serait la plus chère. Mais c’est le prix à payer pour limiter embouteillages et pollution compte tenu de la taille du pays.

Tout d’abord, quand on ajoute les frais de transport et d’assurance liés à l’acheminement du véhicule à Singapour (qui n’en produit pas), les différentes taxes (importation, GST, enregistrement), et surtout le COE (système d’enchères permettant de limiter le nombre de véhicules en circulation dans le pays), il n’est pas possible d’acheter une voiture à moins de 140.000 SGD (environ 100.000 €) dont 75% pour le seul COE. 

Ensuite, rouler n’est pas gratuit à Singapour. Au-delà de l’assurance, de la road tax (équivalent de notre vignette), de l’essence (ou de l’électricité), et de la maintenance, vous devez prendre en compte les péages routiers (ERP) qui peuvent vous coûter jusqu’à 5 SGD par passage (soit quelques centaines de SGD par mois selon votre utilisation de la voiture) et les coûts de parking (les parkings gratuits sont rares à Singapour).

Il y a aussi l’option du leasing, qui inclut habituellement l’assurance, la vignette et la maintenance. Il faut alors compter au minimum 1500 SGD par mois. Mais le reste des dépenses reste à votre charge.

Enfin, pour conduire à Singapour, vous devez convertir votre permis de conduire dans l’année de votre arrivée. Pour cela vous devrez passer un test théorique sur le code de la route singapourien qui comporte quelques singularités.

 

Les subtilités des marquages sur le bord des routes singapouriennes (© LTA)
Les subtilités des marquages sur le bord des routes singapouriennes (© LTA)

 

Singapour c'est : 200 stations de métro, 350 lignes de bus, 5000 arrêts, 30 gare routières.

 

Des transports en commun efficaces et fiables à Singapour

Singapour jouit d’un réseau dense de métro (MRT/LRT) et de bus.  Aujourd’hui les six lignes de MRT et les trois lignes de LRT comptent environ 200 stations. Les trains roulent de 5h30 à minuit avec une fréquence allant de 2 à 7 minutes selon la période de la semaine. Le réseau de 360 km est un des plus longs réseaux urbains. Avec les nouvelles lignes et stations en construction, 80% des habitations se trouveront à moins de 10 minutes à pied d’une station d’ici 2030.

 

Le réseau de métro de Singapour (© LTA)
Le réseau de métro de Singapour (© LTA)

 

Les 350 lignes de bus complètent le métro, avec plus de 5000 arrêts. 30 gare routières, situées à proximité immédiate de stations de métro assurent la connectivité à travers toute l’ile.

Bien que les trains et les bus soient exploités par différentes compagnies, les tarifs et les modes de paiement sont homogènes sur l’ensemble du réseau. Le tarif varie en fonction de la longueur du trajet : de 1,2 à 2,5 SGD par trajet pour un adulte (les résidents seniors et les étudiants bénéficient de réduction de 40 à 50%). Cela veut dire qu’il faut présenter son moyen de paiement quand on rentre dans une station de métro ou dans un bus et quand on en sort. Le paiement peut être effectué simplement avec votre carte de paiement ou avec un porte-monnaie électronique local qui peut être intégré à votre smartphone. Vous pouvez aussi payer en espèces, mais cela vous reviendra beaucoup plus cher. Les Singapouriens, les résidents permanents, et certains étudiants étrangers peuvent bénéficier d’abonnements mensuels avantageux.

Les bus normaux ont les mêmes horaires de fonctionnement que le métro. Les bus de nuit, qui desservaient la plupart des quartiers de Singapour à partir du centre, ont été supprimés lors de la pandémie. Depuis 2023, un nouvel essai est en cours avec 2 lignes, l’une vers Punggol (via Ang Mo Kio et Sengkang), l’autre vers Woodlands (via Yishun et Sembawang).

 

Paiement d’un transport par bus avec le porte-monnaie local EZ-link (© Straits Times)
Paiement d’un transport par bus avec le porte-monnaie local EZ-link (© Straits Times)

 

Par ailleurs, la plupart des établissements d’enseignement organisent des navettes pour amener les élèves à l’école le matin et les ramener chez eux le soir. Ce n’est pas gratuit (exemple des tarifs de l’IFS), mais ça peut être très pratique. Certaines entreprises excentrées ont aussi des navettes pour leurs employés. De même des centres commerciaux et des condominiums offrent des navettes gratuites pour rejoindre les stations de métro les plus proches lorsqu’ils n’en sont pas à proximité immédiate.

 

Navette scolaire (© IFS)
Navette scolaire (© IFS)

 

Les transports en commun sont extrêmement fiables à Singapour. Les grèves n’y existent pas et les pannes sont si rares que, même minimes, elles font la une des quotidiens pendant plusieurs jours. Le métro est plus fiable que le bus en termes de temps de trajet, car il n’est pas soumis aux embouteillages, qui peuvent malheureusement survenir, même à Singapour, aux heures de pointe.

 

Le COE à Singapour, quésaco ?

 

Des taxis et des VTC bon marché

Même si vous optez pour la formule écologique du transport en commun, il peut y avoir des cas où un transport privé s’avère nécessaire : destination excentrée, urgence, transport de nuit, bagages ou objets encombrants, … Deux choix s’offrent alors à vous : le taxi classique ou le VTC (Véhicule de Transport avec Chauffeur du type Uber). 

Depuis son apparition en 2014, le VTC a pris une place considérable dans le marché du transport individuel singapourien. Le nombre de taxis traditionnels a diminué de moitié, et il y a aujourd’hui 4 fois plus de VTC que de taxis. Cela veut dire qu’à part l’aéroport et les grands centres commerciaux, il n’est pas évident de trouver des taxis, particulièrement aux heures de pointe et en temps de pluie. Le recours au VTC est donc indispensable. Aujourd’hui, 70% des trajets en transport privé se font en VTC. L’application de Grab, qui détient la moitié du marché, propose également du taxi classique. Mais il existe d’autres opérateurs VTC, comme Tada, Gojek et Zig.

Le coût d’un trajet est éminemment variable selon le moment de la journée, mais revient généralement bien moins cher qu’à Paris. Par exemple, pour couvrir les 20 km qui séparent l’aéroport du centre-ville, il vous en coûtera entre 25 et 45 SGD (soit entre 17 et 30 €). Pour un court trajet en ville ce sera entre 5 et 10 SGD (soit entre 3.5 et 7 €). En moyenne, il n’y a pas de différence notable de coût entre taxi et VTC. Mais en période de pointe, spécialement s’il pleut, les tarifs VTC peuvent s’envoler. Toutes choses égales par ailleurs, le tarif forfaitaire proposé par un VTC peut s’avérer plus cher que le résultat d’un taximètre.

 

Taxi vs VTC (© Straits Times)
Taxi vs VTC (© Straits Times)

 

Les deux roues, une option difficile à Singapour

Si le vélo est assez utilisé pour des courts trajets, notamment pour rejoindre la station de métro la plus proche, son usage quotidien sur longue distance n’est pas aisé. Tout d’abord, il y a encore peu de pistes cyclables et vous devrez soit composer avec les piétons sur les trottoirs, soit affronter les automobilistes peu charitables sur les routes. Ensuite, compte tenu de la température, vous serez vite en sueur et vous aurez besoin d’une douche à l’arrivée. Enfin, la pluie tropicale, fréquente à Singapour, peut vous tremper en quelques secondes. La moto, qui exige un permis local, peut être une solution, mais vous expose aussi aux aléas du climat local.

 

Parking à vélos près d’une station de métro (©Straits Times)
Parking à vélos près d’une station de métro (©Straits Times)

 

En résumé, les transports publics, avec un recours occasionnel aux taxis et VTC, restent la meilleure option pour vos trajets quotidiens, à moins que vous ne bénéficiiez d’une voiture de fonction. Non seulement vous ferez des économies, mais vous contribuerez à la sauvegarde de la planète.

 

 

 

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