Vous êtes un Français installé à en Chine, les transports en commun commencent à vous peser ou voilà qu’une soudaine envie de retracer les routes de la soie se fait sentir ? Bonne nouvelle : échanger son permis de conduire français contre un permis chinois est un processus étonnamment simple et rapide. Pour les touristes, la route est un peu plus sinueuse, mais reste praticable. Voici le guide étape par étape, des démarches administratives aux applications de location.


Obtenir son permis chinois
Oubliez les récits d'antan : plus besoin de repasser le code ou la conduite. Si vous avez un visa de résident (travail, étude, famille) d'une durée supérieure à trois mois, l'échange est un formalisme… à condition d'être bien armé.
La check-list imparable
Direction le Vehicle Management Office (车管所) de votre ville, muni de vos originaux et de leurs photocopies :
- Votre passeport et votre visa de résidence.
- Votre permis français (le nouveau format carte ou l'ancien "rose").
- Le sésame : une traduction certifiée de votre permis par un traducteur agréé local. Attention, le permis voiture "Catégorie B" se traduit en "C1" et le permis moto « catégorie A » se traduit en permis « E ». Voici le contact d’un traducteur agréé (ID Wechat : liuliu12989 ), le coût de la traduction s’élève à 200 RMB et il vous suffit de d’envoyer votre permis français scanné et d’attendre la traduction qui arrivera 2 semaines plus tard dans votre boite aux lettres.
- Un certificat médical délivré en 5 minutes dans un hôpital public (un simple test de vue et de daltonisme). Il faut généralement chercher un "Hôpital d'examen médical pour conducteurs" 驾驶员体检医院 (Jiàshǐyuán Tǐjiǎn Yīyuàn).
- Le certificat de résidence temporaire avec le cachet du commissariat de quartier (PSB). L'attestation en ligne ne passe pas, il faut le document physique.
- 4 photos 1 « Cun寸 » (3.3 x 2.8 cm) fond blanc.
Où frapper à la porte ?
- À Pékin : Bureau principal, 16 Nansihuan Donglu, Chaoyang (朝阳区南四环东路16号).
- À Shanghai : General Office - Vehicle Management Department Branch (车管所一分所) 2638 Xiasha Road, Pudong New Area (浦东新区沪南公路2638号). Ou Second Branch (二分所), 1799 Zhongshan North Road, Baoshan District (宝山区中山北路1799号).
- À Guangzhou : Vehicle Management Office (广州市公安局交通警察支队车辆管理所) au 388 Huangang Road, Tianhe District (天河区华观路388号).
- À Shenzhen : Western Vehicle Management Office (车管所西丽办公点) au 1 Longjing Road, Nanshan District (南山区龙井路1号).
- À Chengdu : Vehicle Management Office (成都市公安局交通管理局车辆管理所) au 8 Shuinianhe South Street, Wuhou District (武侯区瑞年街8号).
Sur place : Comptez une trentaine de minutes, sans rendez-vous. Après vérification des documents, un petit test de reconnaissance des couleurs, et le tour est joué. Pour la modique somme de 10 à 20 yuans, vous repartez avec un permis de conduire chinois valable six ans. C'est presque trop simple.
L'assurance, votre ange gardien
Un conseil qui vaut de l'or : une fois le précieux sésame en poche, ne cédez pas à l'euphorie. En Chine, conduire sans une assurance locale valide est un risque démesuré. Votre assurance française avec la mention sécurité civile est indispensable, mais ce n’est pas tout. L'assurance obligatoire chinoise (交强险) est le strict minimum légal, mais souvent très limitée. Pour dormir tranquille, une assurance complémentaire (商业险) couvrant dommages, vol et responsabilité civile est indispensable. Ne signez jamais un contrat de location sans en décortiquer les clauses d'assurance.
Louer une voiture avec Didi ou Ctrip
Avec le permis chinois en poche, le royaume de la location s'ouvre à vous, dominé par deux géants : Didi et Ctrip.
Sur Didi Chuxing (滴滴出行), l'application du célèbre dauphin, la section Car Rental (滴滴租车) est reine. Le processus est entièrement digitalisé : vérification en ligne du permis, dépôt de garantie via Alipay, retrait en station libre-service. Pratique, fluide, idéal pour un besoin urbain ou un week-end.
Mais pour un voyage plus ambitieux, tournez-vous vers Ctrip (ou son alter ego international Trip.com). La plateforme agrège les offres des loueurs professionnels (Hertz, Avis locaux, etc.). On y compare les prix, les modèles et les conditions. La réservation se fait en ligne, mais la remise des clés se fait en personne, souvent à l'aéroport, avec un agent qui vérifiera votre permis chinois, votre passeport et votre carte de crédit. L'avantage ? Un service client multilingue et des forfaits "tout compris" souvent plus adaptés aux longs trajets.
Le réflexe absolu : À la remise du véhicule, sortez votre smartphone et filmez méthodiquement la carrosserie, l'intérieur, le compteur kilométrique et le niveau de carburant, sous le regard de l'agent. Cette précaution vidéo évitera tout litige coûteux à la restitution même si en général l’agent se charge de cette formalité et dépose la vidéo sur la plateforme.
Et le touriste dans tout ça ?
La légende selon laquelle un touriste ne peut pas conduire en Chine a la vie dure. C'est possible, mais le parcours est semé d'embûches administratives. Le visa touristique (L) ne permet pas l'échange de permis. Pour conduire légalement, il vous faut le trio gagnant :
- Votre permis français en cours de validité.
- Un permis de conduire international (PCI) obtenu avant le départ en France.
- Une traduction notariée en chinois de votre permis français.
Avec cette trilogie, vous êtes autorisé à conduire pour une courte durée (généralement alignée sur la validité de votre visa). À la location, préparez-vous à un examen minutieux de votre dossier par le loueur. Les grandes enseignes internationales sur Ctrip/Trip.com seront vos meilleures alliées.
Que vous soyez résident ou voyageur, prendre le volant en Chine est une liberté à portée de main. Pour le résident, c'est une formalité administrative rapide qui ouvre les portes d'une mobilité simplifiée. Pour le touriste, c'est une aventure qui se prépare à l'avance. Dans les deux cas, la règle d'or est immuable : pas de volant sans assurance adaptée, et pas de location sans inspection méticuleuse du véhicule. Bonne route !
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