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L’irrésistible croissance de la high-tech chinoise

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Écrit par Adrien Filoche
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 mars 2018

Parties à la conquête des marchés européens, africains et américains, les entreprises high-tech chinoises mènent une danse agressive. Au rythme actuel, l’industrie technologique chinoise sera à parité avec celle des États-Unis d’ici 10 à 15 ans.

Championne du monde de dépôts de brevets, la Chine est aussi le pays qui réalise le plus d'acquisitions high-tech au monde. L'empire du Milieu a ainsi mis la main l'an dernier sur quelque 456 sociétés de haute technologie selon l’institut américain d’analyse Dealogic. 

 

Trois mastodontes chinois en position d’attaque

IQiyi, WeChat, China Mobile, ces firmes high-tech chinoises ont récemment montré leur volonté de poursuivre leur internationalisation. Preuve que l’offensive chinoise est bel et bien lancée, le géant des télécoms China Mobile vient d’annoncer son implantation en France. Déjà présent à Londres, le plus grand opérateur du monde a décidé de s’attaquer au marché français. Avec ses 880 millions d’abonnés, 89 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2016 et ses 460.000 employés, China Mobile a de quoi donner le tournis à la concurrence. Dans l’optique de s’installer durablement en Europe, le mastodonte chinois a aussi signé un nouvel accord vendredi dernier avec Orange.

La plateforme chinoise de diffusion de contenus streaming IQiyi, émule de Netflix, a aussi fait parler d’elle aux Etats-Unis après avoir déposé mardi 27 février un dossier d'introduction en Bourse de 1,5 milliard de dollars (1,2 milliard d'euros). Avec ses 463 millions usagers mensuels actifs sur mobile, iQiyi est le numéro un du secteur de la vidéo en ligne en Chine. Son entrée en Bourse est perçue par le Wall Street Journal comme ‘’l’une des plus grosses de l’année dans le secteur technologique’’.  La plateforme de streaming a notamment profité en 2017 du succès colossal de son télé-crochet en ligne Rap of China, qui s’est achevé en septembre après avoir enregistré près de trois milliards de vues. L’émission est pour le moment suspendue, menacée par une campagne anti hip-hop des autorités chinoises.

Le mot ‘’censure’’, WeChat en a déjà entendu parler. En octobre 2017, le service de messagerie a interdit à ses utilisateurs de changer leur surnom, leur photo de profil ou encore leur biographie. Pourtant, l’application à tout faire chinoise -messagerie, réseau social, plateforme d’informations et de vente en ligne et système de paiement- vient il y a quelques jours de franchir la barre du milliard de comptes. Un coup de tonnerre retentissant. Encore à quelques pas de Whatsapp (environ 1,5 milliards d’utilisateurs) et Facebook (2,1 milliards), WeChat est en plein essor. Omniprésent en Chine, WeChat a vu progresser son nombre de comptes utilisateurs de 15,8 % en un an.

 

Le dragon chinois détrônera-t-il l’ogre américain ?

La high tech chinoise a décidément le vent en poupe. Longtemps moqué pour son retard technologique, l’empire du Milieu n’a plus de quoi rougir. Celui qui rougit de rage, c’est désormais le pays de l’Oncle Sam, se voyant déjà dépassé par le dragon chinois. En Bourse, les géants de l’Empire du Milieu, Tencent ou Alibaba talonnent Alphabet et Facebook. Alibaba, géant du commerce en ligne, équivalent d’Amazon est l’une des entreprises les plus florissantes de Chine avec environ 434 millions de clients actifs qui dépensent en moyenne 30 dollars par an. En 2017, les ventes de commerce électronique de la Chine ont atteint le double de celles des États-Unis

Côté téléphonie, les fabricants chinois confirment leur excellente santé. Au premier semestre 2017, Huawei conforte sa troisième place avec 36,5 millions de smartphones vendus dans le monde. Avec une part de marché de 9,5 % -en progression de 0,8 point par rapport au 3e trimestre 2016-, Huawei part à la chasse d’Apple (11,9 %) mais reste hors d’atteinte du géant coréen Samsung (22, 3%). En passant du téléphone à l’ordinateur portable, la firme chinoise Lenovo est en 2017 le second fabricant d’appareils dans le monde, juste derrière le géant HP.

Ambitieuse, la Chine s’est lancée à la conquête d’un secteur porteur :  l’intelligence artificielle. L’année dernière, l’empire du Milieu a assuré qu’il deviendrait leader mondial de l’IA d’ici 2030. Un site spécialisé doit être prochainement construit à Pékin. Il devrait accueillir jusqu’à 400 entreprises, selon l’agence de presse Chine nouvelle.  

 

Encore quelques points faibles

Malgré une excellente santé, The Economist estime que la technologie chinoise est toujours en retard vis-à-vis sa concurrente américaine. ‘’L’industrie technologique chinoise représente 42 % de celle de l’Amérique. Mais elle rattrape rapidement son retard. En 2012, ce chiffre n’était que de 15 %’’. La valeur marchande de la technologie chinoise ne représente qu’environ un tiers de celle de la tech américaine. D’autre part, la Chine reste exclusivement portée par ses mastodontes, et les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) sont encore loin d’égaler les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple). Pour autant, la high tech chinoise n’a pas fini de faire trembler la Silicon Valley.

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Publié le 8 mars 2018, mis à jour le 8 mars 2018

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