Après avoir passé plusieurs mois à Istanbul dans le cadre du programme Erasmus, de nombreux étudiants français s’apprêtent à prendre le vol de retour maintenant que l’année universitaire touche à sa fin. Que retiendront-ils de leur séjour? Lepetitjournal est allé leur poser la question.
Samantha, 23 ans, étudiante en droit
« Avant de me rendre à Istanbul, j’avais un a priori négatif concernant la place de la femme dans la société. Je pensais que la vie serait plus dangereuse qu’à Paris et qu’on me regarderait davantage en raison des vêtements que je porte. Au final, je me sens beaucoup plus en sécurité à Istanbul. Le soir quand je rentre chez moi, les hommes ne sont pas agressifs. J’ai été interpellée dans la rue deux ou trois fois, mais rien à voir avec ce que j’ai déjà expérimenté en France. Il y a une forme de respect à Istanbul qui m’a beaucoup plu. »
Eléonore, 23 ans, étudiante à l’ENS
« Je prends des cours de turc depuis que je suis arrivée à Istanbul. Une fois, un chauffeur de taxi s’est posé mille et une questions pour savoir pourquoi je parlais sa langue. Il a d’abord pensé que j’avais de la famille ici, voir un copain. Quand je lui ai dit que j’avais eu cette initiative de moi-même, ce dernier était très choqué mais surtout très heureux. C’est comme s’il ne comprenait pas pourquoi moi, en tant que jeune occidentale, je voulais apprendre la langue. Le contact avec ces personnes m’a permis d’améliorer mon niveau de turc sans me sentir jugée. »
Dhoha, 25 ans, étudiante en économie
« Une chose qui m’a beaucoup interpellée en Turquie : l’importance du calme. Les Turcs en général n’aiment pas beaucoup le bruit. Par exemple, dans les transports en commun, il est rare qu’une personne parle à voix haute. Si c’est le cas, les autres passagers ne se gêneront pas pour lui dire de baisser le ton. C’est la même chose dans les appartements : il est possible qu’à 22 heures on vienne toquer chez vous pour vous demander de faire moins de bruit, si vous avez invité quelques personnes. »
Charlotte, 23 ans, étudiante en communication
« J’ai été frappée par l’amplitude horaire des magasins. À n’importe quelle heure il est possible d’acheter à manger, des cigarettes, etc. Je pense que c’est ce qui va le plus me manquer. En plus, il est facilement possible de créer un lien avec le vendeur. Il se souvient de nous et pose souvent des questions. Sûrement parce que je suis française, mais cette proximité reste agréable. »
Amel, 21 ans, étudiante en marketing
« Les turcs sont vraiment patriotes. J’ai pu le constater lors d’un match Galatasaray-Hatayspor. J’étais avec des amis, français et turcs, et nous avions une conversation très intéressante. À un moment, je me suis aperçue que plus personne autour de moi ne parlait, mais prise dans mon élan j’ai continué la discussion. On m’a alors fait un signe pour que je me taise. C’est à ce moment que j’ai compris que l’hymne national passait, expliquant le silence aux abords du stade. »