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L’INFO PRATIQUE DE LA SEMAINE – Mois après mois, quel poisson manger à Istanbul ?

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 5 janvier 2018

 Devant l'abondance et la variété des poissons sur les étals des marchands, ou bien dans les aquariums des restaurants d'Istanbul, on est parfois pris d'un doute : mais quel est le poisson de saison à manger impérativement en décembre, janvier, février, et mars?  La rédaction du petitjournal.com a défriché pour vous les bonnes infos pour consommer intelligemment, et surtout manger le poisson qui a le plus de goût à telle ou telle époque

Nous vous proposons pour les quatre prochains mois, de découvrir quels sont les poissons à consommer à Istanbul :
Décembre : le maquereau (uskumru), le tassergal(lüfer), la bonite(palamut), la grosse bonite (torik) sont les poissons à manger ce mois-ci car bien gras. Les rougets (tekir) et les anchois (hamsi) aussi?
Janvier : Le lüfer est vraiment le poisson du Bosphore à déguster en ce début d'année. La saison du merlan, et des moules commence. Les rougets et les mulets (kefal) sont de plus en plus présents sur les étals.
Février : Le turbot (kalkan) est le poisson roi de ce mois de février, et bonne nouvelle vous pourrez le trouver en abondance jusqu'en mai. La saison du mulet , des moules a vraiment commencé. En revanche, ce n'est plus la période pour déguster du lüfer, du palamut et de l'uskumru.
Mars : Mulet, loup de mer (levrek) et rougets sont les trois poissons du mois de mars. Le fameux çiroz (maquereau séché) apparait dans les restaurants.

Etals de poissons (photo flickr)

Avant de refermer cette info pratique, nous nous devions de faire un petit exposé sur le lüfer, le fameux poisson symbole du Bosphore, en danger aujourd'hui?

Le " lüfer" le fameux poisson qui orne les tables des stanbuliotes depuis des siècles est en danger? Très peu connu des Français avant leur arrivée à Istanbul, le tassergal  (Pomatomus saltatrix) est en fait le poisson favori des Stanbuliotes (accompagné par l'incontournable raki) qui le dévorent sous toutes ces formes? Il parait même qu'il y a eu des sultans ottomans qui consommaient des plats de " joue de lüfer", la meilleure partie pour les connaisseurs ! 

Le lüfer, tassergal en français, bluefish en anglais, poisson symbôle du Bosphore

Appelé avec des noms populaires différents en fonction de sa taille, le 5-6 cm " yaprak ", puis le délicieux "çinekop", l'ado "sarikanat" jusqu'à 20 cm, aujourd'hui  très difficile à trouver, le "lüfer" entre 20-30 cm et l'introuvable gros " kofana" de quelques kilos, le sort de ce même poisson semble sans espoir...

Yaprak, çinekop, sarikanat, lüfer et kofana sont le même poisson à différentes périodes de sa vie :

La consommation sans scrupule de ce poisson  (et d'ailleurs de tous les autres) de très petite taille et la trop inefficace législation de contrôle ont indigné une grande partie de la population et poussé Greenpeace-Turquie à lancer une campagne  " il fait combien de cm, le votre ? ", suivie très massivement.  La pression exercée sur les autorités de la pêche a porté ces fruits et la pêche du lüfer a été limitée aux poissons de 20cm minimum. Une chance pour le lüfer de récupérer ? Hélas ! La pêche et la vente des poissons en dessous de la taille permise continuent ouvertement à cause de l'inefficacité des autorités, et les commentaires sournois des vendeurs sans scrupules : "On ne vend pas de lüfer en dessous de 20 cm? mais il n'y a pas de limitation pour le çinekop !!! " n'arrangent rien.  Pour empêcher ce poisson de disparaître, ne pas hésiter à appeler le numéro de réclamations 174 du Ministère de l'Agriculture et de la Pêche dès que vous constatez une vente illégale. Aidez à sauver une icône du Bosphore !

Pour connaître les autres poissons à déguster à partir du mois d'avril, rendez-vous à la fin du mois de mars !

Meriem Draman (www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 28 novembre 2011

lepetitjournal.com istanbul
Publié le 28 novembre 2011, mis à jour le 5 janvier 2018
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