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Barcelone: Municipales 2019, ce qu'il faut savoir

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Yeshi Kangrang on Unsplash
Écrit par Arthur Diaz
Publié le 8 mai 2019, mis à jour le 9 mai 2019

Le 26 mai prochain, les Barcelonais seront appelés aux urnes pour les élections municipales qui se dérouleront en même temps que les européennes. Les sondages prévoient une mairie à gauche. 


Les Français résidant en Espagne pourront voter aux élections municipales le 26 mai. Pour ce faire, il est impératif de s’être inscrit au registre de votre ville de résidence (empadronado) avant le 31 janvier et d'avoir fait connaître son intention de voter à Barcelone pour ces échéances. Si ce n’est pas déjà fait, il sera alors impossible de glisser le scrutin dans l'urne.  

Le maire est élu par la corporation municipale des conseillers. Ces conseillers municipaux sont 41 à siéger et sont élus au suffrage universel par les Barcelonais en âge de voter. Ces élections sont organisées tous les quatre ans. Une fois ces conseillers élus, ces derniers procèdent à l’élection du maire parmi les candidats qui sont les têtes de liste des élections. Si aucun candidat n’obtient la majorité absolue, c’est tout de même la tête de liste qui recueillit le plus de voix qui est élue maire, et un jeu d’alliance est quasi inévitable. 


Des Français sur les listes électorales 

L’ancien Premier Ministre Manuel Valls, Franco-espagnol, se présente aux élections municipales sous la bannière de Ciutadans (Ciudadanos), de centre droit. Tandis que le PP est en chute libre, et bien que Valls ait appuyé son identité catalane et espagnole dans les médias, le candidat ne décolle pas dans les sondages qui accordent 13,1% des votes à Ciutadans selon Gabinet d’Estudis Socials i Opinió Pública (GESOP), soit 6 conseillers municipaux sur 41. 

Une autre Franco-espagnole s’est glissée dans les élections aux côtés de Manuel Valls : Chantal Moll, professeure de droit à Barcelone. Tout en présentant Chantal Moll, mais aussi la Belgo-Italienne Romina Bemelsma et ses autres colistiers, Manuel Valls s’est dit "fier d’avoir une liste européenne", traduisant son désir de faire de Barcelone, une capitale européenne. 

 

 

Bilan d’Ada Colau 

La maire sortante Ada Colau représentant la coalition Barcelona en comú risque bien de perdre le leadership en nombre de sièges, au profit d'ERC, et peut être bien aussi la tête de la mairie. Souvent critiquée pour l’insécurité dans la ville, sa gestion du tourisme et les vendeurs à la sauvette toujours plus présents, Ada Colau perd peu à peu la confiance des Barcelonais. Victorieuse en 2015, mais rapidement isolée, Barcelona en comú n’ayant pas la majorité à la marie, a eut du mal à faire approuver tous ses projets. Les vives déceptions vis-à-vis du non-respect de certaines de ses promesses en lien avec la politique de logement lui ont porté préjudice. Elle qui avait pourtant fait du logement, le fer de lance de sa campagne en 2015. Selon un sondage réalisé par ElNacional.cat, moins de 3 Barcelonais sur 10 ont confiance en Ada Colau. 

 


L’indépendantisme divisé 

En plus d’une gauche divisée, les partis indépendantistes le sont également. Ernest Maragall représentant la Esquerra Republicana de Catalunya (Gauche républicaine catalane, ERC) se retrouve en tête de liste des sondages. Défendant la création d’une République indépendante de Catalogne, Maragall est le frère de l’ancien président de la Generalitat et ancien maire de Barcelone Pasqual Maragall. Selon le Gabinet d’Estudis Socials i Opinió Pública, les intentions de vote entre Maragall et Colau seraient très proches, mais c’est Maragall qui remporterait les élections avec 22,5% des votes et 20% pour Colau. Le parti de gauche indépendantiste Candidatura d'Unitat Popular (CUP) ne reporterait en revanche aucun siège selon ces sondages. 

Le parti indépendantiste de centre droit Junts Per Catalunya, représenté par Joaquim Forn et initié par l’ex Président de la Generalitat Carles Puigdemont, se positionnerait cinquième de l’échiquier politique barcelonais.



 

Le jeu des alliances 

Alors que les sondages annoncent un retour du Parti des socialistes de Catalogne (PSC) avec 16,6% des intentions de vote, la gauche catalane prévoit des alliances. Aucun des partis ne risque d’avoir la majorité, soit 21 sièges. Une alliance entre Barcelona en comú et l’ERC pourrait se former pour ainsi récupérer la majorité et ne pas dépendre d’un tiers parti. 

Représenté par Jaume Collboni, le PSC pourrait pourtant bien lui aussi se retrouver dans une alliance avec l’ERC et Barcelona en comú. La maire sortante a en effet appelé Maragall et Collboni à faire une coalition de gauche pour former "un gouvernement progressiste et stable". Les républicains de Maragall sont ouverts à cette coalition, mais n’excluent pas une alliance avec Junts per Catalunya. Collboni ne s’est pas encore prononcé sur les alliances qu’il pourrait constituer après les résultats du 26 mai.  

Il ne reste plus que quelques jours avant les élections municipales, qui prévoient déjà un gouvernement qui se place à gauche de l’échiquier politique. Il reste maintenant à savoir quelles alliances vont se former pour diriger la mairie de Barcelone. 

Ces élections prendront place en même temps que les élections européennes, marquées par la candidature symbolique de Carles Puigdemont. L’ex-président de la Catalogne, en exil en Belgique, a été autorisé à se présenter aux européennes pour le parti démocrate européen catalan, malgré les poursuites déposées contre lui à Madrid suite à la déclaration unilatérale d’indépendance de la Catalogne. 
 

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