Discours du premier ministre du Portugal et président du Conseil européen, José Sócrates (Photo Ricardo Oliveira / Cabinet du PM)
Par-delà ces subtilités politiques qui ont fait grincer les dents du gouvernement polonais, l'attitude officielle ne surprend pas les observateurs, connaissant les penchants des frères Kaczyński, qui ont déclaré par le passé à maintes reprises qu'ils ne seraient pas opposés dans certains cas au rétablissement de la peine de mort. Depuis l'adhésion de la Pologne à l'UE, les jumeaux ont fait preuve d'un peu plus de modération évitant de se mettre en porte-à-faux avec la Charte européenne.
Ils n'ont pas non plus d'ailleurs marqué une opposition stricte à cette journée préférant souligner que cette journée était déjà mondiale depuis 2003 et qu?il était inutile de surenchérir. Avec l'habilité qui leur est coutumière pour éviter d'être jugé comme des empêcheurs de touner en rond, ils ont proposé sans beaucoup d'espoirs de subsituer cette journée par une autre consacrée à la défense de la vie, contre l'avortement et l'euthanasie. En Pologne, cette décision a également fait débat, mais la prudence des hommes politiques qui ne souhaitent pas heurter l'opinion publique en pleine période électorale n'a pas contribué à mobiliser massivement les partisans de la Journée Européenne.
Malgré tout les défenseurs des droits de l'homme s?organisent
Halina Bortnowska et les partisans de la Journée Européenne contre la peine de mort (Photo LPJ - Varsovie)
Mardi, le jour même de la conférence de Lisbonne, environ cent personnes ont exprimé leur désaccord avec la ligne politique polonaise devant le palais présidentiel. Le lendemain, au coin de rue Świętokrzyska et de la rue Jasna, les passants pouvaient signer une pétition destinée aux autorités européennes, aux pays membres et aux défenseurs des droits de l'homme. L'initiatrice de l'opération, Halina Bortnowska, publiciste dans la presse catholique et militante de l'opposition anticommuniste, refuse toute récupération politique et fait sienne les propos tenus par la philosophe Magdalena Środa : "L'abolition de la peine capitale dans la législation européenne constitue l'un des plus grands succès dans le combat de la civilisation contre la barbarie. C'est également le signe, que le message chrétien de l'amour de son prochain, fondé sur l'élimination de la violence et de la cruauté dans la vie publique, remporte une lente mais sûre victoire".
En 2 heures de temps, entre 10 et 12h, heure à laquelle la pétition a été remise dans les mains de Mme Róża Thun, qui représente la Commission européenne en Pologne, 1.000 personnes ont signé la pétition tout en arborant des petites cocardes pour marquer leur sympathie envers le mouvement. J.R. (www.lepetitjournal.com - Varsovie) vendredi 12 octobre 2007