Le 1er tour de l’élection présidentielle polonaise aura lieu ce dimanche 28 juin. Cette semaine, lepetitjournal.com vous présente les 5 candidats les mieux placés. Aujourd’hui Robert Biedroń !
Son parcours
Robert Biedroń est né le 13 avril 1976 à Rymanów, dans les basses Carpates, au sud-est du pays. Il grandit dans la ville de Krosno, juste à côté. Il obtient un master des sciences politiques en 2003.
Homosexuel (il est actuellement en couple avec Krzysztof Śmiszek, député à la Diète) , Il commence sa carrière politique en militant pour les mouvements LGBT.
Il rejoint en 2011 le mouvement de Palikot (devenu ensuite Twój Ruch) qui revendique un libéralisme social, des positions très pro Union Européenne, une plus grande séparation entre l’Eglise et l’Etat et qui souhaite la légalisation du mariage homosexuel et de l’avortement, des positions encore minoritaires en Pologne. La même année, il devient député à la Diète dans la circonscription de Gdynia. Il est le premier parlementaire polonais se disant ouvertement homosexuel.
En 2014, il est élu maire de Słupsk au deuxième tour avec 57,08% des voix et démissionne de son mandat de député 2 jours après son investiture. Pendant les 4 ans où il est maire, il réalise des économies, notamment en baissant son salaire et celui de tous les conseillers municipaux, mène une politique pro-écologique et avec sa fameuse initiative du « canapé rouge », met un canapé dans les lieux publics pour que les habitants puissent échanger avec leur maire.
Le 3 février 2019, il crée son parti Wiosna (printemps en français), à gauche de l’échiquier politique. Malgré son revers aux élections européennes de la même année avec seulement 6,1% des voix, il obtient quand même un mandat de député européen.
Aux élections parlementaires de la même année, son parti rejoint l’alliance de la gauche démocratique avec SLD et Razem. Cette alliance avec 12,56% des voix réalise un score jugé honorable par Robert Biedroń, compte tenu des débâcles précédentes. En 2020, il est désigné par cette même alliance comme le candidat de la gauche aux élections présidentielles.
Son programme
Les retraites
Il souhaite que la retraite minimale en Pologne soit de 1.600 PLN (360 EUR) par mois alors que certaines personnes âgées ont encore des retraites mensuelles inférieures à 1.000 PLN (230 EUR). Il souhaite que l’augmentation des retraites soit indexée sur l’augmentation du salaire minimum.
La santé
Il propose d’augmenter fortement le budget de la santé et d’obtenir un maximum d’aides européennes pour cela. Il propose qu’aucun médicament vendu sur ordonnance ne coûte plus de 5 PLN (1,15 EUR). Il souhaite la gratuité de tous les médicaments pour les enfants, les femmes enceintes et les transplantés cardiaques.
Des logements sociaux
Les logements sociaux n’existent pas vraiment en Pologne. Il propose de créer plus d’un million de logements sociaux destinés aux jeunes qui après un dépôt d’un dossier en mairie pourraient bénéficier d’un logement avec un loyer mensuel ne dépassant pas 20 PLN (4,60 EUR) par m2.
L’armée
Il propose la création d’un grand centre de développement de l’armée polonaise. Ce serait un centre où les plus grands esprits du pays travailleraient sur différentes technologies pour rendre l’armée polonaise particulièrement moderne.
Les tribunaux
Il propose une dépolitisation de institutions judiciaires et un retrait des lois très controversées sur la justice votées par le parti actuellement au pouvoir : le PiS. Il propose que le tribunal constitutionnel, la Cour suprême et le Conseil national de la magistrature redeviennent à nouveau totalement indépendants.
L’écologie
Il propose un plan d’indépendance énergétique et de sortir du tout-charbon. Il propose l’organisation en Pologne d’un grand sommet sur le climat en 2021. Il souhaite que la Pologne devienne le leader de la révolution verte en Europe centrale… Y’a du boulot…
Sa situation dans la course à la présidence
Sa campagne a du mal à décoller et les sondages lui donnent entre 3 et 5% des voix et souvent la 5e place. Peut-être aura-t-il la bonne surprise des élections parlementaires de 2019 où le score de la gauche était supérieur à celui des sondages. Cependant, une présence au second tour semble fortement invraisemblable, d’autant plus que beaucoup d’électeurs votant traditionnellement à gauche s’apprêtent à voter pour Szymon Hołownia, certes sans étiquette mais beaucoup plus haut dans les sondages.