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Immobilier : les prix grimpent de 18 % dans les zones sinistrées par la DANA

On les croyait à l’arrêt, elles sont reparties de plus belle. Six mois après les pluies diluviennes de la DANA, qui ont ravagé plusieurs communes de la province de Valence, les zones sinistrées voient leur marché immobilier reprendre des couleurs. Là où l’on redoutait un effondrement, la demande a grimpé, les prix aussi, dans un contexte d’offre raréfiée. Moins de biens, plus d’acheteurs : l’équation est implacable. C’est le constat dressé par une récente étude de l’ASICVAL, l’association des agences immobilières de la Communauté valencienne.

rue avec boue et meubles détruits dans une ville touchée par la dana dans la province de valenciarue avec boue et meubles détruits dans une ville touchée par la dana dans la province de valencia
lepetitjournal.com Espagne
Écrit par Paul Pierroux-Taranto
Publié le 25 mai 2025, mis à jour le 26 mai 2025

 

+18 % sur les loyers et les ventes dans les communes touchées par la DANA

Vente ou location, même refrain : les prix montent dans les communes sinistrées de la province de Valencia. Selon l’étude de l’ASICVAL, le tarif moyen d’un logement à vendre s’est envolé de 18,8 %, pour atteindre 171.428 euros, tandis que les loyers ont pris 18,1 %, flirtant avec les 800 euros mensuels. Un emballement nourri par un cocktail bien connu : des biens devenus rares (–31,3 % à la vente, –38 % à la location) et une demande en nette hausse (+22 % pour l’achat, +27,1 % pour la location).

« On s’attendait à un effondrement dans les zones les plus durement touchées. Mais très vite, la réalité a démenti les pronostics : la demande a tenu bon, dans un contexte où de nombreux logements étaient tout simplement inutilisables. Cette tension continue de faire grimper les prix », analyse dans un article de Valenciaplaza Nora García Donet, présidente de l’association des agences immobilières de la Communauté valencienne.

 

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Les habitants restent fidèles à leur commune

Pas de fuite en avant. Malgré la violence de la crue, la majorité des acheteurs et locataires restent fidèles à leur commune. D’après les agences interrogées, près de 60 % des personnes à la recherche d’un toit veulent rester là où la DANA a frappé, preuve d’un ancrage territorial profond.

Et ce qu’ils cherchent, ce sont des appartements en hauteur, avec ascenseur de préférence : un choix autant pratique que symbolique dans des zones récemment inondées. Près de 8 demandes sur 10 se portent sur ce type de logement, loin devant les immeubles sans ascenseur et les maisons individuelles.
 

 

Inondations à Valencia : le risque ne pèse pas lourd dans les critères d’achat

On pourrait croire qu’une inondation majeure comme la DANA change la donne. Qu’après avoir vu maisons et rues submergées, les acheteurs et locataires exigeraient, en priorité, de savoir si un logement est situé en zone inondable. Il n’en est rien. 

Selon les agents immobiliers interrogés, près de deux tiers (62,5 %) affirment que ce critère n’est pas devenu plus important pour leurs clients. Seuls 37,5 % constatent un intérêt accru pour cette information pourtant cruciale. En clair : beaucoup continuent d’acheter ou de louer sans trop se soucier de la vulnérabilité du bien. Un comportement qui interroge, alors même que le changement climatique rend ces épisodes de plus en plus fréquents.

 

 

Les agences remontent la pente, lentement

Sur le terrain, les agences n’ont pas été épargnées. Deux sur trois ont vu leurs locaux endommagés par la crue. Si 80 % d’entre elles ont pu effectuer les réparations, 20 % sont encore en chantier. Pourtant, le marché a repris : 70,8 % des agences ont retrouvé leur rythme de croisière, même si près de 4 sur 10 signalent une baisse des transactions.

Et demain ? Les professionnels restent partagés. Un tiers s’attend à une année stable, un autre mise sur une embellie. Mais près de 30 % redoutent un 2025 morose. Le sol s’est asséché, les façades ont été repeintes, mais la confiance, elle, mettra plus de temps à revenir.

 

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