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Lycée français de Valence : l’orientation en question

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©LPJV
Écrit par Shirley SAVY-PUIG
Publié le 19 décembre 2018, mis à jour le 20 décembre 2018

La traditionnelle « Semaine de l’orientation » du Lycée français de Valence s’est déroulée cette année du lundi 26 au vendredi 30 novembre 2018. Un moment clé pour les élèves qui leur a permis de découvrir des perspectives professionnelles et de rencontrer des spécialistes de différents secteurs. La semaine s’est achevée par le forum de l’orientation où plus de 30 représentants de l’enseignement supérieur, tant espagnols que français, étaient venus pour présenter leurs filières et leurs programmes. Retour sur cet événement.

 

Vendredi 30 novembre, 9 heures. Les élèves de Terminale du Lycée français se pressent devant les portes de la Salle Polyvalente. C’est une matinée un peu spéciale qui se dessine puisque les cours sont remplacés par la rencontre des représentants de grandes universités et écoles dans lesquelles ils souhaiteront peut-être s’inscrire.

En attendant que les portes de la salle s’ouvrent à eux, Iñaki, Paulo, Luis, Alvaro et Paul, tous les cinq élèves de Terminale, parlent tranquillement. Ils ont déjà une petite idée des études qu’ils aimeraient faire l’année prochaine : entre le droit, le tourisme, le social, le marketing ou la gestion des entreprises, ils espèrent pouvoir discuter avec des professionnels pour répondre à leurs questions mais ne savent pas réellement comment le forum va se dérouler.

de Gauche à droite : le consul honoraire de France, Alejandro Noguera, Maria-Adela Valero Aleixandre (vice rectrice de l'Université de Valencia), Francisco José Mora Mas (Recteur de l'Université Polytechnique de Valencia, Régis Raufast (Proviseur du Lycée Français de Valencia) et Manuela Guevara (Directrice des Etudes Espagnoles)
de Gauche à droite : le consul honoraire de France, Alejandro Noguera, Maria-Adela Valero Aleixandre (vice rectrice de l'Université de Valencia), Francisco José Mora Mas (Recteur de l'Université Polytechnique de Valencia, Régis Raufast (Proviseur du Lycée Français de Valencia) et Manuela Guevara (Directrice des Etudes Espagnoles)

 

Pour le moment, tous les élèves sont accueillis par Régis Raufast, le Proviseur du Lycée français qui les invite à se rapprocher de la scène pour écouter les discours d’ouverture. C’est tout d’abord Maria-Adela Valero Aleixandre, Vice-rectrice de l'Université de Valencia, qui prend la parole, suivie rapidement par Francisco José Mora Mas, Recteur de l'Université Polytechnique de Valencia.

 

30 établissements d’études supérieures représentés

Les élèves se lancent ensuite à l’assaut des stands des grandes écoles et des universités présentes ce jour-là. C’est au détour des allées que se dessine la silhouette de Quentin, notre champion de karting mais surtout élève de Terminale. Il sait déjà très concrètement ce qu’il souhaite faire plus tard : ingénieur automobile dans une école d’ingénieur spécialisée en France. Néanmoins, il souhaite prendre quelques informations auprès du stand de l’école Centrale et de toutes les écoles en lien avec l’ingénierie.   

Le choix des établissements présents lors de ce forum se fait en fonction des projets d’étude des élèves du Lycée comme nous l’a expliqué Manuela Guevara, Directrice des études espagnoles du Lycée français de Valence et coordinatrice de cette semaine de l’orientation. Certains établissements sont présents chaque année. C’est le cas du Lycée Lakanal de Sceaux pour lequel Guillaume Vincenot, professeur et responsable des relations internationales, est venu présenter le cursus des classes préparatoires aux grandes écoles, un format assez unique en Europe comme il nous le raconte : « L’enjeu est double pour nous puisqu’il faut à la fois expliquer les différences qui existent entre les acteurs bien distincts du marché post-bac entre les classes préparatoires traditionnelles, les prépas intégrées, les bachelors ou les cursus Bac+5, et valoriser le système de classes préparatoires. Je présente également le programme d’accompagnement du Lycée Lakanal qui vise à faciliter l’intégration des élèves étrangers avec par exemple la recherche d’un logement réalisé en partenariat avec le CROUS. »

30 établissements étaient présents

 

D’autres établissements sont présents pour la première fois comme l’EDC Paris Business School. Aliénor Baron, sa chargée de recrutement, est venue exprès de Paris pour l’occasion. Selon elle, les élèves des lycées français de l’étranger ont un profil très intéressant pour les grandes écoles : « Les élèves des Lycées français de l’étranger gardent une culture commune à la culture française tout en ayant une ouverture d’esprit et une certaine adaptabilité. Ce sont des valeurs très intéressantes pour les écoles de commerce. Nous savons que leur profil en fait des manager et, des commerciaux plutôt bons dans leurs domaines. »

 

Rester en Espagne ou tenter l’aventure en France ?

Bilingues, voire tri ou quadrilingues, bi-nationaux ou enfants d’expatriés, les élèves des lycées français de l’étranger sont appréciés pour leur profil atypique. Cependant pour eux, la question reste toute entière : doivent-ils continuer leur scolarité en Espagne ou la poursuivre en France ? Pour les aider dans cette décision, les représentants de Campus France Espagne sont présents pour répondre à leur question comme nous l’ont expliqué Anna Thépin et Maxime Le Frère. Leur objectif est d’inciter les élèves à partir étudier en France : « En Espagne, il existe tout un dispositif extrêmement abouti et construit que sont les classes bilingues, les bachilbacs et les Lycées français. Si les élèves issus de ces parcours souhaitent étudier en France, nous les poussons à venir nous voir car nous disposons d’un service de qualité pour donner de l’information aux étudiants, les orienter et leur apporter une aide nécessaire afin qu’ils puissent partir étudier dans de bonnes conditions. » Quelles sont les questions le plus souvent posées par les lycéens ? « Des questions liées à l’orientation en général ou savoir quelles sont les modalités d’accès aux universités françaises puisque le système est différent de celui des universités espagnoles avec, par exemple, l’absence des « nota corte ». Viennent ensuite les questions sur les informations pratiques, les systèmes de bourses ou encore le logement » ont-ils précisé.

Se renseigner pour mieux s'orienter

 

Mais l’enjeu est également de taille pour les universités valenciennes qui espèrent bien séduire les lycéens de l’établissement de Paterna comme nous l’a confié Arantxa Querol Monforte, Directrice-adjointe des relations internationales de l’Université Polytechnique de Valence : « L’objectif principal d’une journée comme celle-ci, c’est de présenter nos diplômes et toutes les options des doubles cursus possibles dans le cadre des échanges universitaires avec la France. C’est une opportunité pour les élèves du Lycée français d’obtenir un diplôme reconnu aussi bien en France qu’en Espagne moyennant quelques heures de cours supplémentaires. Il est également très important pour les élèves espagnols de savoir qu’ils peuvent accéder aux études françaises sans faire pour autant de classes préparatoires ou passer un concours. En général, une quinzaine d’élèves de notre Université partent chaque année pour l’Ecole Centrale en France grâce à ces échanges. »

 

L’insertion sur le marché du travail, la principale préoccupation des lycéens

Manuela Guevara, la directrice des études espagnoles du Lycée nous le confirme : la principale préoccupation des élèves reste l’insertion professionnelle. « Cela se reflète dans leur choix d’études. Lorsqu’il y a eu la crise, notamment dans la construction, les élèves ont par exemple arrêté de demander des filières comme l’architecture. Ils recherchent de plus en plus ces doubles diplômes qui ont une dimension internationale parce qu’ils se rendent compte que c’est ce qui va vraiment leur permettre de rentrer plus vite sur le marché professionnel. »

La terrible crise qui a frappé l’Espagne en 2008 aura donc laissé quelques séquelles parmi ces élèves qui semblent dorénavant privilégier des choix prudents.

Le stand Campus France
Le stand Campus France

 

Un raisonnement que ne partage pas Alexandre Noguera, Consul honoraire de la France à Valence. Ancien élève du Lycée français, il a réalisé une partie de ses études à la Sorbonne à Paris et participait à ce forum en tant qu’observateur bienveillant. Son conseil pour les élèves ? « Qu’ils fassent un choix passionnel plutôt que rationnel justement. J’en connais qui ont cherché une filière, qui ont choisi une voie en pensant aboutir à une carrière qui leur rapporterait de l’argent. Cependant ils n’aimaient pas ce qu’ils faisaient et se sont réorientés vers ce qui était leur vraie passion. Si l’on n’est pas heureux dans ce que l’on fait au travail, on ne sera pas heureux dans la vie. Mon conseil c’est donc qu’ils choisissent avant tout ce qu’ils aiment. »

Prochaine étape pour ces élèves ? Les inscriptions en ligne dans les filières de leur choix mais surtout le baccalauréat dans six mois, le sésame pour les études supérieures, quelles qu’elles soient. 

Shirley Photo Pro
Publié le 19 décembre 2018, mis à jour le 20 décembre 2018
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