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Crimes et disparitions dans la Communauté valencienne : 5 tragédies non résolues

La Communauté valencienne n'échappe malheureusement pas aux affaires sombres et mystérieuses qui font tristement la une. Parmi ces tragédies, on peut déplorer des assassinats, des disparitions, des tortures, des viols. Cet article reprend cinq affaires non résolues ou qui ont suscité un grand émoi dans la Communauté valencienne.

l'ombre d'un revolver lors d'un crime dans la communauté valenciennel'ombre d'un revolver lors d'un crime dans la communauté valencienne
Maxim Hopman, Unsplash
Écrit par Léonie Maratzu
Publié le 27 juillet 2023, mis à jour le 4 septembre 2024

1. L’affaire d’Alcàsser, le triple homicide qui a traumatisé l’Espagne

C’est l’affaire la plus tristement célèbre de la Communauté valencienne. Le 13 novembre 1992, trois adolescentes d'Alcàsser disparaissent alors qu'elles se rendent dans une boîte de nuit à Picasent. Des opérations de recherche sont rapidement lancées, mais sans succès. Les corps des trois victimes seront découverts par hasard le 27 janvier 1993, soit 75 jours plus tard, par un agriculteur. La terrible découverte des corps, suivie de l'autopsie et des aveux du premier suspect, Miguel Ricart, ont profondément choqué la société.

Sculpture des filles d'Alcàsser dans le cimetière municipal.
Sculpture des victimes d'Alcasser dans le cimetière municipal. / Kokoo (CC BY-SA 3.0)

Ces jeunes filles, âgées de quatorze et quinze ans, ont enduré des tortures inimaginables et ont été violées à plusieurs reprises avant d'être tuées puis enterrées dans une fosse commune au cours de la nuit du 13 au 14 novembre 1992. À ce jour, seul l'un des deux suspects présumés responsables de ces meurtres, Miguel Ricart, a été jugé, mais il est actuellement en liberté. L'autre suspect, Antonio Anglés, n'a jamais été capturé et figure toujours parmi les hommes les plus recherchés par Interpol.

 

2. L’affaire Macastre : l’affaire d’Alcàsser oubliée

Quelques années avant l’affaire d’Alcàsser, un triple homicide similaire avait eu lieu à Valencia. En raison de la classe sociale des victimes, ces meurtres n'ont pas bénéficié de la même couverture médiatique et n'ont pas suscité autant d'attention que l'affaire d'Alcàsser. Pourtant, cette affaire demeure tout aussi choquante et énigmatique.

Le 14 janvier 1989, trois adolescents âgés de quatorze et quinze ans ont disparu après un week-end de camping à Catadau. Cinq jours plus tard, un agriculteur découvre un premier corps à son domicile. 77 jours plus tard, un autre corps est retrouvé dans des buissons situés à 400 mètres de la maison où la première victime avait été trouvée. Que ce soit pour le premier ou le deuxième corps, les causes du décès n'ont pas pu être déterminées lors de l'autopsie.

La dernière victime a été découverte par des enfants le 26 mai 1989. Contrairement aux précédentes, son corps présentait des signes de violence, avec une main et un pied sectionnés à l'aide d'une tronçonneuse. L'autopsie a confirmé que le pied retrouvé dans la rue Alcàsser à Valencia le 27 janvier appartenait bel et bien à cette victime.

Au moment des faits, l'enquête n'a pas permis d'identifier de suspects. Cependant, en raison des troublantes similitudes avec l'affaire d'Alcàsser, l'enquête a été rouverte lors du procès de Miguel Ricart. Néanmoins, celui-ci a catégoriquement nié toute implication dans cette affaire, laissant ces meurtres non résolus à ce jour.

 

3. L’assassinat de Cristina Llorca, un crime odieux toujours non résolu

Le 28 août 1992, le corps de Cristina Llorca, une jeune femme valencienne de 22 ans, est découvert par un agriculteur dans une orangeraie du quartier Junqueral à Bétera. Son corps sans vie était ligoté et bâillonné, laissant entrevoir l'horreur qu'elle avait dû endurer. Cette réalité a été confirmée par l'autopsie, qui a révélé que Cristina avait été poignardée à six reprises et avait subi une profonde coupure à la trachée. Cette année-là, la jeune fille venait d'obtenir son diplôme de chimie et se rendait en bus pour passer le week-end à El Ràfol d'Almúnia, où l'attendait son grand-père.

La Guardia Civil a exploré diverses hypothèses, mais n'a jamais réussi à identifier l'assassin de Cristina. Une piste a notamment porté sur la possibilité qu'Antonio Anglés, le meurtrier des filles d'Alcàsser, soit également l'auteur de ce crime. Un test effectué à l'Institut national de toxicologie a confirmé que les cordes trouvées dans la tombe où étaient enterrées les "chicas de Alcàsser" étaient identiques à celles qui liaient Cristina, bien qu'elles ne proviennent pas du même rouleau, selon le rapport. À ce jour, aucun suspect n'a été identifié pour ce crime horrible qui a profondément choqué les habitants de Bétera et d'El Ràfol d'Almúnia.

 

4. La disparition de Gloria Martínez

La version officielle de l'affaire, la seule qui a été officiellement acceptée et qui a conduit à la clôture du dossier par les tribunaux, affirme que la jeune fille de 17 ans s'est enfuie d'un centre de convalescence pour patients atteints de troubles psychiatriques à Alfaz del Pi et qu'elle n'a jamais été revue.

Cependant, les circonstances entourant cette fuite précipitée manquent de logique et soulèvent des doutes quant à leur crédibilité, notamment depuis que les infirmières et la direction de cet établissement médical ont présenté leur récit aux autorités. Si des sédatifs lui avaient été administrés pour la calmer et si ses mains et ses pieds avaient été attachés au lit pour l'empêcher de se faire du mal, comment aurait-elle pu s'échapper ?

Selon le récit officiel, elle se serait enfuie en escaladant le mur extérieur, qui mesurait deux mètres de haut, pieds nus et sans lunettes malgré une myopie de huit dioptries. De plus, cela se serait produit après minuit, dans une zone rurale sans centres urbains à proximité.

Ces incohérences ont conduit à l'émergence de nombreuses théories alternatives, bien que dénuées de fondement selon l'enquête policière. Certaines de ces théories suggèrent que Gloria n'a jamais quitté son lieu de détention ou qu'elle est décédée d'une surdose de médicaments.

À ce jour, Gloria Martínez figure toujours sur le portail Internet SOS Disparus, témoignant de la persistance de son cas.

 

5. L’affaire Pilar Plaza : la prostituée assassinée

Fin octobre 1995, le corps de Pilar Plaza, 44 ans, qui travaillait comme prostituée dans une maison de la rue Trinidad de Castelló est retrouvé sans vie. Après plusieurs jours sans nouvelles, des connaissances de Pilar Plaza auraient averti la police nationale qui aurait ensuite retrouvé le corps sans vie de la femme. 

Le corps de Pilar a été retrouvé avec une boule de papier dans la bouche, pour éviter qu’elle ne crie, et sa tête était recouverte d'un sac. Ce qui ne fit aucun doute sur la violence de sa mort. Au début, les enquêteurs ont soupçonné que le meurtrier pourrait être Joaquín Ferrándiz Ventura ou JFV, le tueur de Castellon, déjà responsable de cinq meurtres. Cependant, il n'a jamais avoué le crime et la police n’ayant aucune preuve pour l'incriminer, le dossier fut archivé.