Les élections législatives se tiendront les 5 et 19 juin 2022. Le vote électronique - qui est autorisé pour ce scrutin - est ouvert du vendredi 27 mai au mercredi 1er juin 2022 pour le 1er tour, puis du vendredi 10 juin au mercredi 15 juin pour le 2nd tour. C’est dans ce contexte que lepetitjournal.com interroge les candidats sur leur programme. Par souci d’équité, les questions sont les mêmes pour tous. Dans la 5ème circonscription des Français de l’étranger (Espagne, Portugal, Andorre et Monaco), notre série d’interviews se poursuit aujourd’hui avec Serge Bies, candidat du Rassemblement National.
Lepetitjournal.com : Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?
Serge Bies : Par AMOUR de la France et par souci de LIBERTÉ ! Je m’explique : lorsqu’on possède la nationalité française, on doit être fier de son pays, fier de le représenter, fier de sa culture chrétienne, fier de sa richesse, fier de son génie, fier de son histoire, c’est ça l’AMOUR de son pays.
Le peuple français s’est toujours battu pour la LIBERTÉ. Or au fil des années cette liberté se restreint de plus en plus pour faire place à l’autoritarisme et aux exigences de certaines minorités. Il suffit de se rendre plus souvent en France pour le constater, d’écouter certains médias qui ne sont pas aux ordres du gouvernement et de la propagande macroniste. Napoléon disait que l’Afrique commence au-delà des Pyrénées. Aujourd’hui, je me pose la question du sens de franchissement des Pyrénées.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
J’habite dans cette circonscription depuis près de 9 ans et plus précisément dans la Сommunauté valencienne où j’ai décidé de passer une retraite active en militant pour le Rassemblement National, dont je suis le représentant pour la 5ème circonscription des Français de l’étranger.
Parfaitement intégré dans la population espagnole, je suis très respectueux des us et coutumes locales. Je participe aux activités des associations françaises et espagnoles notamment dans le cadre de jumelages avec des villes françaises. Je participe également activement aux informations sur les réseaux sociaux, moyens d’échanges très instructifs, permettant de nous rapprocher malgré l’éloignement.
Politiquement, je suivais assidûment les travaux de mon ami Alain Lavarde, ex conseiller consulaire RN à Madrid, et actuellement, de mon ami Hervé Cardon, conseiller des français de l’étranger RN à Lisbonne. C’est ainsi que me sont rapportés les problèmes que rencontrent nos concitoyens et les décisions prises au niveau des consulats.
Ludiquement, j’ai deux passions, le cheval et la moto. Concernant le cheval, l’Espagne et le Portugal offrent un large éventail de races et surtout de nombreuses disciplines équestres. Et ma seconde passion, la moto, là encore les paysages, les balades sur les routes des montagnes sont un vrai régal.
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?
Beaucoup de mes amis français sont préoccupés par l’avenir de leurs enfants et petits-enfants bien souvent restés au Pays de la mère Patrie. Bien entendu, il y a les problèmes administratifs au quotidien, tout comme en France d’ailleurs, et ce n’est pas simple lorsqu’on n’est pas spécialiste de la langue de Cervantès, et dans ce cas, il est bien agréable d’avoir l’aide d’un ami comme Sylvain de Expat-Valencia ou de Lepetitjournal.com.
Je pense surtout au remboursement des soins de santé pour ceux qui ont décidé de rester affiliés à leur caisse de sécurité sociale française d’origine. Comme d’autres personnes, j’en ai fait les frais lorsqu’il s’agit surtout de soins dentaires, d’optiques ou même d’autres soins médicaux de spécialistes. Un exemple de soins prodigués en Espagne, déclaration cerfa envoyée en septembre, réclamation faite auprès de la CPAM en mars sur le retard du remboursement et dont la réponse est : “le délai de traitement des soins à l’étranger est actuellement de 6 mois. Je vous invite donc à patienter durant ce délai afin d’obtenir votre remboursement”. Vous trouvez ça normal ? Alors qu’en Métropole on est remboursé sous quinzaine ! Sommes-nous des “Sous Français” ? Ce sont ces petites choses qui gâchent la vie au quotidien de nos expatriés.
Comment voyez-vous le mandat de député ?
Il faut savoir, avant tout, que les députés représentent la Nation tout entière et non leurs électeurs. Les députés ne sont pas les porte-paroles de leurs électeurs, mais se déterminent par rapport à leur vision de l’intérêt général.
Certains candidats parlent de proximité, de terrain, mais ils oublient que notre circonscription est formée par 2 pays et 2 principautés. La 5ème circonscription des Français de l’étranger n’a pas la même taille qu’une circonscription départementale en métropole et je suis bien curieux de savoir comment ils vont gérer leur temps entre Paris et les provinces d’Espagne, du Portugal, d’Andorre et de Monaco ? Personnellement, j’opte pour avoir une représentation selon des critères à définir, dans les circonscriptions du Royaume d’Espagne, et de la République portugaise.
Par conséquent, c’est au nom de la Nation tout entière et de la ligne de conduite de mon parti politique de Droite Nationale, le Rassemblement National, que j’exécuterai mon mandat de député.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?
Je me permets de rappeler que Mme Genetet, députée LREM, a rédigé un rapport qui devait faire changer la loi de finances 2019 et qui aurait eu un impacte énorme et intolérable sur l’imposition d’un grand nombre de non-résidents recevant une retraite ou une pension d’invalidité ou autre de France en leur faisant subir une double imposition.
J’attire votre attention sur le fait que M. Mélenchon et sa nouvelle coalition NUPES envisagent de permettre à l’Etat français d’imposer tous citoyens français ou que soit sa résidence officielle. Comme pour la réforme d’Anne Genetet, cette disposition touchera en premier lieu les revenus de la classe moyenne et les retraités. C’est contre cette discrimination et double imposition que souhaitent LREM et NUPES que je lutterai.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
Ma campagne est organisée par le service de gestion des investitures du Rassemblement National, avec l’aide du représentant et du trésorier de la Fédération des Français de l’étranger du RN. Sur le plan local, par moi-même, ma suppléante Evangeline Combettes et mes partenaires du Rassemblement National, Hervé Caron au Portugal (conseiller des Français de l’étranger) et Alain Lavarde en Espagne (ex conseiller consulaire).
Pour les 4 pays de votre circonscription, quels sont les axes de travail sur lesquels vous vous concentrerez en priorité si vous êtes élu ?
Mes priorités pour ma circonscription seront l’application des mêmes droits que pour les Français de métropole dans les domaines suivants (non exhaustifs) :
- pour les soins médicaux et leurs remboursements (délais insupportables) ;
- la gratuité de l’enseignement ;
- la simplification pour l’obtention ou le renouvellement des documents administratifs ;
- la défense de la langue française par l’interdiction de l’écriture inclusive (imaginez un seul instant le ridicule s’il fallait prononcer l’écriture inclusive).
Comment jugez-vous le mandat du député sortant ?
Je ne le connais pas. J’ai un peu suivi Madame Cazebonne et je lui en veux terriblement pour avoir soutenu le rapport Genetet sur la double imposition et qui dénigre maintenant son suppléant, qui lui se débat entre tous les candidats qui se disent de la majorité.
À cet effet, je vous invite à visionner la vidéo de mon ami Hervé Caron, qui s’étonne aussi de la résistance du député sortant Stéphane Vojetta, “intermittent de la politique”, suspectant une motivation plus carriériste que sincère dans sa résistance aux consignes de son parti politique qui a choisi d’investir Manuel Valls plutôt que lui. Sur un ton badin et rigolard, il n’oublie pas de citer Samantha Cazebonne, députée avant d’être remplacée par son suppléant Stéphane Vojetta sitôt qu’élue au Sénat, et lui donne dans la série de l’été le rôle de la traîtresse puisqu’elle se trouve à la tête du comité de soutien à Manuel Valls, il lui attribue même le ”césar d’or de la trahison”.
Propos recueillis par Paul Pierroux-Taranto