Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

LEGISLATIVES 2022-Marc Ridelle: "Rétablir les libertés, le 1er axe de ma candidature"

marc ridelle candidat législatives 2022 Espagnemarc ridelle candidat législatives 2022 Espagne
Écrit par Lepetitjournal Valence
Publié le 3 juin 2022, mis à jour le 5 juin 2022

Les élections législatives se tiendront les 5 et 19 juin 2022. C’est dans ce contexte que lepetitjournal.com interroge les candidats sur leur programme. Par souci d’équité, les questions sont les mêmes pour tous. Dans la 5ème circonscription des Français de l’étranger (Espagne, Portugal, Andorre et Monaco), notre série d’interviews se conclut aujourd’hui avec Marc Ridelle, candidat Les Patriotes.


Lepetitjournal.com : Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?

Marc Ridelle : Je suis nouveau en politique. J’ai décidé d’y prendre une part active à la suite de la mise en suspens de nos libertés au cours de ce que l’on a appelé la “crise sanitaire”. Cette privation de notre liberté de circuler, de voyager, de nous réunir, cette obligation de nous “distancier les uns des autres” m’a profondément choqué et attristé. 

Le monde a profondément changé en peu de temps, et la France, notre pays, aussi, tout particulièrement peut-être, car elle est supposée être l’étendard de cette liberté. J’ai été particulièrement choqué pour les enfants et les adolescents. Quelle conception de la vie nos gouvernants tentent-ils de leur imposer ? Insidieusement, sans faire trop de bruit. Au bénéfice de qui, de quoi ?

Le rétablissement des libertés, des soignants suspendus et la garantie qu’une telle mise entre parenthèses de ces libertés fondamentales ne se reproduira plus (par exemple en inscrivant l’interdiction du confinement dans la Constitution, comme l’a fait le Japon) sont le premier axe de ma candidature.

Le deuxième est celui de la souveraineté. Il s’agit de reprendre le contrôle de notre destin comme pays. L’avenir de la France ne doit pas se décider à Bruxelles, à Strasbourg ou à Francfort. Prenons par exemple les salaires : la Commission européenne a annoncé qu'elle supprimait tous les droits de douanes sur les produits ukrainiens. Sachant que le salaire moyen ukrainien est de moins de 300 euros par mois, cette décision va mettre en concurrence directe nos travailleurs et ceux de l'Ukraine. Et cette mesure va-t-elle aider à la paix en Ukraine ? Nullement. Parlons aussi des prix de l’énergie, qui se sont envolés et ont atteint des niveaux jamais vus auparavant, d’une part à cause d’un système européen de l’électricité qui n’est pas au service des consommateurs, d’autre part en raison de sanctions contre la Russie dont nous sommes les premières victimes. L’OTAN, qui met de l'huile sur le feu dans les conflits, quand elle ne les provoque pas elle-même, ne recherche pas la paix, tout au contraire.

Ce n’est pas une fatalité. La France peut et doit sortir de ces organisations supranationales. Je suis pour l’indépendance de la France. Je veux que la France retrouve sa voix, une voix indépendante, unique et singulière dans le concert des nations. C’est pourquoi nous proposons la sortie de l’Union européenne (Frexit) et de l’OTAN.

Le troisième axe concerne la corruption. L’heure est largement venue de nettoyer les écuries d'Augias. Vous êtes condamné pour corruption ? Vous ne pouvez plus jamais être élu, jamais. L'exemplarité des élus est une condition sine qua non de l’exercice de la politique. Vous n'arrêtez pas de pantoufler entre la fonction publique et de grandes entreprises privées ? On arrête vos pratiques et vos va-et-vient. Il faut mettre un terme à l'influence tentaculaire des intérêts privés. Je suis le candidat anti-McKinsey, anti-corruption.

Le quatrième axe est celui de la démocratie. Je suis le candidat du référendum d’initiative citoyenne (RIC). Une telle initiative permettrait certainement de réduire la désaffection des Français à l’égard de la politique et de susciter à nouveau leur intérêt pour la chose publique. En outre, cet exercice de démocratie directe permettrait sans doute de rapprocher les Français de l’étranger de leurs institutions en France, de rétablir ce lien auquel nous tenons tant.

Enfin, j’ai souhaité me présenter aux législatives parce que la Politique doit s’écrire avec un grand ”P”, elle ne peut pas, elle ne doit plus être politicienne. Les gens en ont assez des mêmes têtes, du mensonge permanent, du cynisme le plus absolu des “élites” qui nous gouvernent, qui ne gouvernent rien en fait tant elles sont soumises à la finance mondialisée et à des intérêts qui dépassent complètement le quotidien des Français.

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ?

Je me suis installé en Espagne en 2009, à Vigo d’abord. Je vis à Alicante depuis 2012. Je connais bien l’Espagne et le nord du Portugal, mais il me reste encore beaucoup à découvrir. Je suis binational, mais ma langue et ma culture sont avant tout françaises.

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?

Comme je le disais au début de cet entretien, je suis nouveau en politique. Je vis et travaille en Espagne depuis treize ans. Je partage évidemment les préoccupations des Français de l’étranger, car j’en suis un. Je connais bien ces préoccupations car elles sont miennes.

 

Comment voyez-vous le mandat de député ? 

Le mandat de député est un mandat national. Il est d’abord défini par votre rattachement à la majorité ou votre combat dans l’opposition. Je suis résolument dans l’opposition au gouvernement actuel.

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?

La retraite – Les démarches sont inutilement compliquées pour toucher une retraite à l’étranger, les retards dans le traitement des dossiers sont impressionnants, syndrome d’une administration qui périclite. Les montants sont gelés, alors que nous connaissons une inflation galopante, imputable aux décisions désastreuses des gouvernements. Qu’en sera-t-il de nos retraites lorsque l’on sait que le gouvernement actuel, à la suite de la Commission européenne, a décidé de reporter l’âge de départ à la retraite à 65 ans et d’augmenter par conséquent la durée de cotisation ? Les Patriotes défendent la retraite à 60 ans.

La situation internationale – Elle est aujourd’hui dramatique. C’est la guerre en Ukraine, et il semble qu’aucun des acteurs ne soit en faveur de la paix. L’Union européenne, fervent soutien des intérêts américains, ne fait qu’attiser le conflit. Outrepassant ses compétences, l’UE vend des armes à l’Ukraine. Que fait la France ? Elle suit le mouvement euro-atlantiste sans sourciller, sans voix propre.

L’éducation – Il y a lieu de s’inquiéter de la baisse significative de la qualité de l’enseignement français à l’étranger. Cet enseignement est par contre de plus en plus cher. La plupart des Français de l’étranger se voient contraints de renoncer un jour ou l’autre à ce que leurs enfants poursuivent leur parcours éducatif dans les Lycées français. Le montant des bourses octroyées est souvent dérisoire. La difficulté de l’accès à l’enseignement supérieur en France constitue un autre problème.

L’insuffisance des revenus – Vivre à l’étranger ne signifie pas être en villégiature. Nombre de nos compatriotes rencontrent de considérables difficultés à joindre les deux bouts. Que nous reste-t-il à la plupart d’entre nous après avoir consacré une fortune à l’éducation de nos enfants… Une retraite réduite à peau de chagrin.

Je n’aborderai pas la question du rayonnement de la France à l’étranger. Le président de la République se charge lui-même de la perte d’influence de la France à l’étranger et de sa dissolution dans une Union européenne de plus en plus folle et dangereuse.

 

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

Ma campagne est avant tout organisée grâce à l’effort des Patriotes, d’une équipe engagée qui a des convictions et veut les faire connaître. Nous existons depuis quatre ans. C’est la première fois que nous nous présentons aux législatives. Nous sommes soutenus par l’alliance souverainiste que nous formons avec Debout la France (Nicolas Dupont-Aignan) et Génération Frexit (Charles-Henri Gallois). Nos soutiens financiers sont nos adhérents et donateurs, nous ne recevons pas un centime de l’État ou des banques.

 

Pour les 4 pays de votre circonscription, quels sont les axes de travail sur lesquels vous vous concentrerez en priorité si vous êtes élu ? 

L’éducation de nos enfants, nos retraites, la simplification des démarches administratives, la création d’un lien beaucoup plus étroit avec la métropole.

 

Comment jugez-vous le mandat du député sortant ?

Je me situe certes dans l’opposition, mais mon propos n’est pas pour autant de critiquer mes adversaires dans cette élection. On peut toutefois déplorer que la réforme en profondeur des Lycées français promise par Mme Cazebonne, élue depuis lors sénatrice, ait fait beaucoup de bruit pour rien. Quant à M. Vojetta, son ancien suppléant et député actuel, qui nous promet monts et merveilles, il ne semble pas avoir l’oreille du gouvernement ou de la majorité présidentielle qu’il représente. À tel point que c’est Manuel Valls qui a été parachuté pour le remplacer…

 

Propos recueillis par Paul Pierroux-Taranto

Pensez aussi à découvrir nos autres éditions