On dirait un petit bijou marin, aux reflets turquoise et aux mouvements gracieux. Mais derrière sa beauté hypnotisante, le Glaucus atlanticus – surnommé « dragon bleu » – cache un danger bien réel. Depuis plusieurs semaines, ce mollusque venimeux de 3 à 4 centimètres attire l’attention des baigneurs et des autorités en Espagne et aussi sur les plages de la Communauté valencienne.


Le dragon bleu, un « pokémon » marin aussi fascinant que redoutable
Repéré à Canet, Torrevieja, Santa Pola et Guardamar del Segura, le dragon bleu séduit par son apparence spectaculaire. De nombreux biologistes le comparent même à un « pokémon », tant sa silhouette rappelle ces créatures imaginaires. Mais cette fascination peut vite se transformer en mésaventure : au contact de la peau, le mollusque libère un venin extrêmement douloureux, encore plus intense que celui des méduses dont il se nourrit. Brûlures, vertiges et vomissements figurent parmi les symptômes possibles.
Une présence inhabituelle sur le littoral valencien
Normalement observé dans les eaux tropicales ou tempérées, le dragon bleu flotte à la surface, entraîné par les courants. Sa présence dans le sud de la Communauté valencienne reste rare, mais les scientifiques soulignent que le changement climatique et les modifications des courants marins pourraient expliquer ces apparitions plus fréquentes.
Ces dernières semaines, plusieurs spécimens ont provoqué la fermeture temporaire de plages à Guardamar del Segura, où le drapeau rouge a été hissé par précaution. Les autorités locales appellent à la vigilance : « Ne le touchez pas, même avec des gants. Prévenez immédiatement les secouristes ou les autorités », a rappelé le maire José Luis Sáez.
Quand TikTok transforme le danger en mode
Malgré les avertissements répétés des experts, une nouvelle tendance circule sur TikTok : des baigneurs filment leurs « exploits » en manipulant des dragons bleus trouvés sur la plage. Certains, dans une imprudence totale, vont jusqu’à les embrasser avant de les remettre à l’eau, dans l’espoir de récolter des vues et des abonnés. Plusieurs ont fini aux urgences après ces gestes insensés.
Les spécialistes rappellent que le Glaucus atlanticus concentre dans ses appendices dorsaux le venin des méduses dont il se nourrit, notamment celui de la redoutable galère portugaise. Le contact avec la peau peut provoquer des brûlures, des douleurs aiguës, des vomissements, voire des réactions allergiques graves nécessitant une prise en charge médicale immédiate.
@isb.dermatologo Dragón azul: la babosa que cierra playas en España #dragon #azul #dragonazul #mar #españa ♬ sonido original - Isb.dermatologo
Pas un ennemi, mais un rappel à la prudence
Pour les experts, la présence du dragon bleu doit être interprétée comme un signal de la richesse – et de la fragilité – de la biodiversité marine méditerranéenne. Observer ces animaux à distance reste la meilleure manière d’en profiter. En attendant, sur les plages valenciennes, la curiosité et l’émerveillement se mêlent à une consigne claire : ne pas céder à la tentation de toucher ce fascinant petit mollusque.
Sur le même sujet













