Avec 1.310 kilos de poudre, un « tremblement de terre » pyrotechnique long de 3 kilomètres et plus de 11.000 pétards d’annonce, la mascletà tirée ce mercredi 6 août à Aldaia a secoué toute la région de Valencia. Spectaculaire, inédite, symbolique : une déflagration mémorable pour cette commune de l’Horta Sud, qui signe là un exploit pyrotechnique et un acte de fierté collective.
Ce mercredi à 14h30, le ciel d’Aldaia a grondé comme jamais. Annoncée comme la « mascletà la plus puissante de l’histoire », la promesse a été tenue : sept à huit minutes de souffle continu, des détonations en cascade et un final sec, opaque, qui a refermé ce moment suspendu.
Derrière cette déflagration organisée par les Clavaris del Crist 2025 et orchestrée par Pirotecnia Mediterráneo, un anniversaire : les 225 ans de la “advocación del Santísimo Cristo de los Necesitados”. Et en filigrane, un besoin d’exister après la DANA. Car Aldaia n’a pas oublié ces inondations de l’automne dernier qui ont mis la commune à genoux. « Ce n’est pas seulement une fête, c’est un cri de résilience. Une manière de dire qu’Aldaia est debout », résume le maire, Guillermo Luján.
1.310 kilos de poudre pour une mascletà monumentale à Aldaia
1.310 kilos de poudre noire : du jamais-vu dans une mascletà. C’est six fois plus que la limite fixée à Valencia intra-muros. De quoi faire exploser les standards, au sens propre comme au figuré.
Il aura fallu trois jours de montage et des moyens dignes d’un chantier industriel pour assembler le tout : cinq séquences terrestres, cinq séquences aériennes, un « tremblement de terre » pyrotechnique de trois kilomètres — record mondial — découpé en quinze phases, et 11.400 pétards d’annonce, calibrés en trois tailles. Le final, d’une rare densité sonore, a laissé le public médusé.
Un choc pyrotechnique sous haute sécurité
Il fallait de l’espace pour encaisser un choc pareil. Le Cinturón Verde, vaste esplanade au nord d’Aldaia, a offert le décor idéal pour cette détonation titanesque, tout en permettant de maintenir un haut niveau de sécurité. Deux périmètres de protection délimités, présence renforcée de la police locale, de la Garde civile et d’agents de sécurité privée : rien n’a été laissé au hasard.
Et malgré une chaleur de plomb, le public a répondu présent. Des centaines de passionnés, curieux ou initiés, ont convergé vers Aldaia — certains venus de loin, d’Espagne, mais aussi d’Allemagne et des Pays-Bas. Tous réunis pour un même frisson : celui d’un instant pyrotechnique déjà entré dans la légende.
Le ciel a tremblé, Aldaia s’en souviendra
Pour Antonio García Juan, directeur de Pirotecnia Mediterráneo, ce tir hors norme restera comme « un défi technique et émotionnel », à la hauteur de l’événement. Et surtout, inimitable. « Les calibres que nous avons utilisés ne sont autorisés que dans des conditions très spécifiques. Ce tir ne pourrait pas être réalisé ailleurs », insiste-t-il.
Entre puissance sonore, scénographie millimétrée, émotion collective et fierté locale, Aldaia vient de graver son nom dans l’histoire pyrotechnique valencienne — et dans celle du genre, tout court.
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