En cette ère de smartphones, où chacun se prend pour un photographe, il est important de rappeler que la photographie est un art à part entière, le septième pour être précis. La Fondation Caixa, à Valencia, célèbre ce médium par le biais d'une exposition tirée des collections du Centre Pompidou. Jusqu'au 1er septembre, les visiteurs peuvent explorer un parcours qui retrace l'expérimentation photographique du siècle dernier à nos jours. On découvre qu’en matière de photo, la recherche appliquée existe aussi.
Visiones Expandidas : un cheminement riche et parfois surprenant
En 2019, la Fondation Caixa a signé un partenariat avec le Musée National d’Art Moderne – Centre de création industrielle, communément appelé Centre Pompidou. Plusieurs expositions ont vu le jour grâce à cette collaboration, notamment « Art et Nature » actuellement présentée au Caixa Forum de Madrid. Après la capitale espagnole et des étapes à Barcelone et Séville, c'est au tour de Valencia d'accueillir « Visions élargies, Photographie et expérimentation ». Cette exposition rassemble 92 œuvres de 69 artistes différents.
Julie Jones, commissaire de l'exposition, précise : « Les collections photos du Centre Pompidou comptent environ 40.000 tirages. C’est l'un des fonds les plus importants au monde. » Elle ajoute : « J’ai choisi les œuvres, pensé la structure de l’exposition, sa scénographie, conçu les textes et supervisé les accrochages ». En l’espèce, Julie a également dû adapter l’exposition à chacun des quatre lieux de présentation. Bien entendu, à chaque fois, la commissaire a travaillé avec des équipes et scénographes espagnols.
Le parcours de l’exposition n’est pas linéaire et chronologique. Il établit un dialogue entre œuvres historiques et contemporaines, en noir et blanc comme en couleur, mettant en lumière des affinités techniques, formelles et thématiques. Dans certains cas, il est difficile de s’imaginer qu’il s’agit d’une photo. On pense à des œuvres d’art contemporain. Il faut s’approcher de près pour s’assurer du cliché. Le visiteur se voit offrir cinq espaces différents et progressifs : « Lumières », « Mouvement », « Altérations », « La Vision à l’épreuve » et « Recréer des mondes ».
L’expérimentation au service de l’esthétique
Le principe de l’exposition est de montrer des expériences aboutissant à des créations. Les photographes ont travaillé avec la lumière, le mouvement, les espaces ou encore des instruments. Chaque section de la visite montre le fruit, au cours du XXème siècle, de ces procédés. Toutefois, au-delà de la recherche, les œuvres provoquent l’imagination. Elles interrogent, et parfois, peuvent étonner. Tout au long du siècle dernier, les artistes ont utilisé la photographie pour transgresser. L’évolution des matériels et des techniques ont permis de dépasser, voire de briser, les barrières.
L’amoureux de Doisneau ou de Cartier-Bresson n’y trouvera sans doute pas son compte. L’exposition a pourtant le mérite de montrer une autre face de la photographie. La visite ne dure pas des heures. L’espace est agréable et dispose d’éclairages feutrés mettant en valeur les œuvres. On entre dans un lieu où la scénographie est pensée pour la découverte d’un art souvent méconnu.
Une exposition à voir au Caixa Forum de Valencia
L’exposition se tient au Caixa Forum de Valencia, un lieu emblématique situé entre l’Oceanografic et la Cité des Arts et des Sciences. Inauguré en novembre 2009, ce bâtiment partiellement bleu est le plus haut de la cité avec ses 80 mètres, dépassant même l’Opéra de Valencia. L’Agora, fruit de l’imagination de l’architecte valencien Santiago Calatrava Valls. Celui-ci est également l’auteur de quatre autres monuments de la Cité, construits entre 1998 et 2008.
Sur le même sujet
L'annuaire 
