Après trois semaines de débats, de sons, d’images et de paroles partagées, la Fierté LGBT+ entre dans sa dernière ligne droite à Valencia. Portée par le collectif Lambda, avec le soutien d’AVEGAL et d’un tissu associatif bien ancré, l’édition 2025 déroule son mot d’ordre : « Ara més que mai: Orgull » — Maintenant plus que jamais : Fierté. Une devise qui résonne comme une mise en garde face à ce que les organisateurs dénoncent : les reculs institutionnels orchestrés par la Generalitat et la mairie.
De la prière aux platines : une semaine arc-en-ciel à Valencia
Ce mardi 24 juin, la Pride change de registre pour toucher aux croyances : un rassemblement interreligieux œcuménique, prévu à 18h30, rappellera que la foi aussi est plurielle. Une veillée symbolique, à quelques jours d’un temps fort bien plus bruyant : la grande marche de l’Orgull LGTBIAQ+, attendue ce samedi 28 juin.
Le cortège s’élancera à 19h30 depuis le Pont de l’Exposicio, direction la plaza del Ayuntamiento, où la fête prendra le relais dès 21h30, sous les platines d’artistes locaux. À l’appel du collectif Lambda et d’AVEGAL, la foule devrait se compter en milliers.
La Pride monte le son
Cette année, Lambda a placé la musique au centre de sa programmation avec une série de concerts valorisant les artistes LGTBIQ+ et les compositrices encore trop peu visibles :
- Mercredi 26 juin (11h) : lecture du manifeste « Música amb Orgull » suivie du concert Music by LGTBIQ+ composers (Chris Dickey) à la salle Rodrigo du Palau de la Música.
- Mercredi 26 juin (18h30) : exposition « Una altra història ! » et concert du Cuarteto Valencia au marché de Ruzafa.
- Jeudi 27 juin (16h) : concert de l’Athena Brass Band, formation exclusivement féminine, également au Palau de la Música.
- Samedi 28 juin : grande fête sur la place de l’Hôtel de Ville après la marche.
- Dimanche 29 juin (18h) : concert du Female Ensemble, suivi à 19h30 du show de Liz Dust, au Centre Culturel Nave 3 (Parc Central).
Drag à Valencia : une communauté artistique vibrante et inclusive
Les collectifs LGBTQ+ gardent leur indépendance
Depuis le début du mois, le siège de Lambda s’est mué en agora queer. On y parle de transphobie, de parentalité, de mémoire antifasciste ou de violences sexuelles dans les marges du collectif.
À la croisée du militantisme et du soin, l’espace devient refuge et caisse de résonance. Parmi les temps forts, une exposition poignante : « La pérdida », signée George Ramos. En images, les silences brisés d’hommes gays victimes de violences sexuelles. L’accrochage reste visible jusqu’au 30 juin.
Comme l’an dernier, les principaux collectifs LGTBIQ+ ont choisi de se désolidariser du programme officiel de la mairie. S’ils organisent la fête finale sur la place de l’Ayuntamiento avec AVEGAL, ils dénoncent le « contrôle administratif » exercé par les pouvoirs publics et refusent toute récupération politique. « Nous nous sommes battus pour nos droits, et nous continuerons à les défendre sans reculer », affirme Fran Fernández, coordinateur général de Lambda.
Une ville en fête et en lutte
Cette année encore, Valencia confirme son statut de capitale LGBTQ+ ouverte et dynamique, où se mêlent bars, clubs, arts visuels et engagement politique. Des lieux emblématiques comme Deseo 54, La Matina, La Boba y el Gato Rancio ou Tete-à-Tete proposeront des soirées spéciales toute la semaine. Le 28 juin au soir, la Diputación de Valencia s’illuminera aux couleurs de l’arc-en-ciel, symbole d’une ville qui, entre contestation et célébration, n’a jamais aussi bien porté son nom : València sona a Orgull – Valencia résonne de fierté.
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