Ce jeudi 5 juillet a débuté l’exposition « Púdico-Público » de la Française Annette Messager à l’Institut Valencien d’Art Moderne. L’artiste a reçu à cette occasion le prix Julio González, un prix qui récompense pour la première fois une femme et qui a reconnu des artistes tels que Cy Twombly, Anish Kapoor, Markus Lüpertz ou Jasper Johns.
« L'exposition reprend les vingt dernières années de l'artiste française dont le travail souligne une forte critique, un manifeste féministe évident et une plongée dans l'esprit humain », a souligné José Miguel G. Cortés, le directeur de l'IVAM à propos de cette exposition qui réunit principalement des installations multimédias, dont deux de grands formats, accompagnées de dessins et de sculptures.
Le titre de l'exposition « Púdico-Público » annonce le caractère ambigu de l'œuvre d'Annette Messager qui se situe « entre le poétique et le politique, entre le rire et la frayeur », a ajouté José Miguel G. Cortés. « Le "Público" pourrait faire référence au sexisme, au racisme et à l'homophobie d'une grande partie de la société, alors que le "Púdico" fait allusion à des aspects cachés, magiques et mystérieux de ses œuvres », a-t-il nuancé lors de la conférence de presse du mercredi 4 juillet.
Annette Messager s’approprie dans ses installations, des éléments de notre quotidien tels que crayons, peluches, coussins et tissus comme la laine ou la corde, souvent liés à la femme. C’est ce qui l'a placée dans des approches féministes. Une étiquette que l’artiste refuse : « Je n'aime pas les expositions de femmes artistes, j'évite de participer parce que c'est comme s'ils nous mettaient dans un nouveau ghetto. Je veux exposer avec de bons artistes, qu'ils soient hommes ou femmes, ou transsexuels, je n'aime pas les catégories » affirme-t-elle.
Nous sommes moins libres qu'il y a 20 ans. Il est désormais interdit de vieillir et il sera bientôt interdit de mourir. Pourtant, l'art reste un domaine de liberté. (Annette Messager)
Messager appartient à la génération de mai 1968 avec laquelle elle partage l'attitude critique et qu'elle reconnaît comme "un mouvement très important". À cet égard, l'artiste a souligné que « par rapport au slogan de mai 68 – il est Interdit d'interdire – nous vivons maintenant dans une société pleine d'interdictions. Nous sommes moins libres qu'il y a 20 ans. Il est désormais interdit de vieillir et il sera bientôt interdit de mourir. Pourtant, l'art reste un domaine de liberté ».
Les œuvres de cette exposition se découpent en chambres et groupes thématiques sur un parcours qui évite la linéarité, « passant des œuvres les plus ambigües aux plus simples », comme l'a expliqué le Directeur. Des installations telles que Motion/Émotion (2010-12), un carrousel en mouvement qui pend des objets comme un tutu entrelacé avec une perruque, ou Sleeping deepred (2018), l'œuvre la plus récente affichée à l'IVAM, un sac de couchage capitonné qui nous rappelle ses dessins d'utérus, seront visibles jusqu’au 4 novembre.
Exposition Annette Messager - Púdico-Público, du 5 juillet au 4 novembre 2018
Adresse : Galerie 1 de l'Institut Valencien d'Art Moderne, calle Guillem de Castro , 118.
Horaires : Du mardi au dimanche de 10h à 19h et les vendredis jusqu'à 21h.
Tarifs : Entrée 6€, étudiants 3€, retraités et personnes à mobilité réduite entrée gratuite. Entrées gratuites tous les vendredis de 19h à 21h, les samedis de 15h à 19h, les dimanches toute la journée ainsi que le 19 octobre.