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Kid Francescoli "Finir par l’Espagne, c’est la cerise sur le gâteau !"

Kid FrancescoliKid Francescoli
Mathieu et Julia forment le projet musical Kid Francescoli (Photo©Titouan-Massé)
Écrit par Shirley SAVY-PUIG
Publié le 23 octobre 2018, mis à jour le 18 février 2021

Après une tournée internationale qui les a menés en Indonésie, au Japon et en Chine, le projet musical marseillais Kid Francescoli pose ses valises en Espagne pour trois concerts à Bilbao, Valencia et Madrid. Entretien avec Mathieu Hocine, son sympathique créateur.

 

Lepetitjournal.com : Comment peut-on décrire Kid Francescoli ? Qu’est-ce que c’est exactement ? Un projet, un groupe, un collectif ?

Mathieu Hocine : Je le considère comme un projet solo collectif (rires) ! Je suis à sa tête depuis le début mais au fil des albums et des tournées, j’ai collaboré avec des personnes différentes aussi bien en studio pour les enregistrements que pour la production des albums. C’était le cas sur les deux derniers avec Julia mais aussi Simon de French 79 pour la production sonore. Et en live on utilise différents formats : d’abord on était sept sur scène, puis en quatuor ou en solo et ensuite juste en duo avec Julia accompagnée d’un batteur. J’aime bien dire que c’est à géométrie variable car cela permet d’essayer des choses différentes et c’est ce qui est agréable dans la musique. Avoir cette étiquette de géométrie variable permet de ne pas être cloisonné à un style en particulier.

Justement, vous êtes catégorisés comme électro-pop, indie pop voire folktronic … 

Il y a beaucoup d’étiquettes différentes, parce que la configuration change. Par exemple quand j’étais seul sur scène, j’avais juste une guitare acoustique, puis après j’ai pris un virage plus électro. C’est donc pour cela qu’il y a plein d’étiquettes différentes.

Play me again, c’est un peu le jeu du chat et de la souris entre Julia et moi.

Vous m’avez dit juste avant cet entretien que vous étiez actuellement en studio.

Absolument ! Je suis en studio comme tous les jours, même pendant la tournée. J’essaie toute l’année de travailler, tous les jours, au moins l’après-midi, pour préparer le prochain album. Si ce n’est pas l’album, c’est le live, si ce n’est pas le live, c’est le remix, et si ce n’est pas le remix c’est l’album. Il y a toujours des choses à faire !

Votre dernier album s’intitule Play me again. C’est une invitation à jouer avec vous ?

C’est une invitation de Julia à moi car nous voulions que ce soit, après notre première collaboration qui s’était bien passée, un nouvel essai. Play me again c’est un double sens : il y a d’abord le côté où l’on écoute une chanson en boucle et ensuite, le défi que l’on peut se poser l’un à l’autre. Dans cet opus, c’est un peu le jeu du chat et de la souris entre Julia et moi.

Le dernier opus de Kid Francescoli

Quelles sont vos inspirations ? Vous citez souvent Enio Morricone mais il y en a d’autres j’imagine.

Mes influences ont évolué au fil du temps. Enio Morricone, c’est vrai que c’est l’artiste dans lequel je puise allègrement depuis le début et ça le restera jusqu’à la fin. Je trouve toujours une suite d’accord ou une suite sifflée pour lui faire référence. Mais après, au fil des albums les influences ont changé aussi. Au départ, à l’époque où je faisais de la musique dans ma chambre avec un sampler et un enregistreur à bande, c’était plus des groupes comme Air, DJ Shadow ou Grandaddy. Maintenant, c’est plus tourné électro avec Ratatat ou du rap avec Kendrick Lamar par exemple ou les Pachanga Boys.

Benicàssim c’est vraiment un endroit où je rêve de jouer.

Vous êtes originaire de Marseille. Quand on évoque la musique de Marseille, on pense forcément au rap et à IAM ou à la Funky Family. Mais en revanche côté électro, avec Air et Daft Punk, c’était plus la scène parisienne. Est-ce qu’il n’y aurait pas l’émergence d’une nouvelle scène électro marseillaise depuis quelques temps ?

Oui, on peut dire ça. Il y a aussi les clubs de Marseille qui produisent de nouveaux artistes électro pointus. Mais je pense que d’une manière générale, c’est la ville qui s’est réveillée. Et puis internet aide bien également à faire connaître de nouveaux noms. Tout le monde écoute plus de sons, est plus ouvert aux différents styles de musique. Un groupe comme le nôtre a la chance d’avoir un public, mais le rap est une musique qui est au cœur de Marseille. J’en ai profité aussi puisque pendant un stage, j’ai passé beaucoup de temps avec la Fonky Family pour leur deuxième album et c’est là que j’ai vu, en passant beaucoup de temps avec eux, que c’était un grand groupe. C’est bien pour une ville d’avoir des groupes étendard comme IAM ou la Funky Family, cela permet à des gens de se dire que tout est possible.

En 2004 vous aviez participé à un projet tremplin pour dont le but était de sélectionner un artiste pour le Festival international de Benicàssim et vous n’aviez malheureusement pas été retenu. Sans rancune avec l’Espagne ? 

C’était un projet démo qui date d’avant mon premier album en fait. J’ai l’impression d’avoir un peu découvert la vie à Benicàssim car à Marseille, à l’époque, il n’y avait pas beaucoup de groupes qui passaient. La première fois à Benicàssim en 2002 a été comme une révélation ! Il y avait DJ Shadow, Air, les Chemical Brothers, The Cure, Radiohead : c’était la folie ! J’avais l’impression d’être au paradis et je voulais absolument participer à ce festival … Mais je n’ai pas dit mon dernier mot ! (Rires). C’est vraiment un endroit où je rêve de jouer.
Mais j’ai eu une petite revanche quelques années plus tard. Je me souviens m'être rendu avec des amis au Primavera Sound Festival qui à l'époque se déroulait dans le Poble Espanyol à Barcelone. Et dans la voiture je leur avait dit : "un jour je jouerai dans cette salle là". Et cet année, quand je me suis produit dans cet endroit pour El Festival, je leur ai envoyé une petite vidéo mais de l’autre côté de la scène pour leur dire « voilà, je l’ai fait, j’ai joué en Espagne pour des Espagnols ! »

 

Kid Francescoli
Photo©Titouan-Massé

 

Et maintenant vous terminez votre tournée par l’Espagne et après Barcelone, vous serez en concert à Bilbao, Valence et Madrid. Comment trouvez-vous le public espagnol pendant vos lives ?

La grande différence entre le public français et espagnols, c’est que les français sont plutôt statiques durant mes prestations alors que les espagnols se lâchent beaucoup plus. On a l’impression que tout le monde est là pour prendre du bon temps et cela rend la scène plus agréable. En Espagne il y a un effet de vague alors qu’en France, le public est plus attentif, on dirait une mer d’huile.

Ce sont les derniers concerts de notre tournée. On a joué partout dans le monde, en Chine, en Indonésie, en Allemagne … Finir par l’Espagne, pour nous, c’est la cerise sur le gâteau ! C’est la meilleure façon pour nous de terminer cette tournée.

Le nom Kid Francescoli est tiré d’Enzo Francescoli, un grand joueur de foot uruguayen dont Zinédine Zidane est un grand fan. Vous n’échapperez donc pas à cette question : Quel est votre club préféré en Espagne ?

Je suis vraiment supporter de l’OM depuis tout petit, donc pour moi, c’est surtout l’OM avant tout. Mais si je dois vraiment en choisir un, je dirais le Real Madrid car j’ai toujours préféré Madrid. Et puis pour Zidane, forcément ! (rires)

 

 


Kid Francescoli en concert :

- Le 25 octobre à Bilbao à minuit dans le cadre du festival BIME City

- Le 26 octobre à Valence à 20h en partenariat avec l'Institut français à la Fabrica de Hielo

- Le 27 octobre à Madrid à 19h au Palacio de Cibeles

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