Tokyo est une mégalopole aux multiples visages et aux contrastes saisissants, bien plus que Kyoto. Indéfinissable, elle incarne à la fois l’immensité et l’intimité, la modernité et la tradition, le chaos et l’organisation, le bruit et le silence, la lumière et l’ombre…
L'appréhension avant Tokyo
Avant mon départ pour Tokyo à l’été 2014, j’ai lu plusieurs livres et visionné Lost in Translation de Sofia Coppola. Ce film m’a révélé une ville étrange, déroutante et chaotique.
Je suis donc arrivée à Tokyo avec la crainte que son immensité n’efface la magie et la douceur ressenties à Kyoto. Le contraste fut immédiat à la limite d’une surcharge sensorielle : les gratte-ciel, les foules, les néons, et le rythme de vie effrénée. Dans chaque quartier, on reçoit une nouvelle avalanche de stimuli !
Tokyo, une ville de contrastes
Tokyo réussit à marier tradition et modernité de manière unique. Le temple traditionnel Senso-ji à Asakusa, situé au cœur d’une ville ultramoderne, est un exemple parfait. La nature, quant à elle, résiste aux quartiers hyper-urbanisés comme Shibuya ou Shinjuku, s’imposant avec grâce dans des lieux tels que le parc Yoyogi, le jardin Hama-rikyū, ou encore le parc Ueno avec ses arbres fleuris.
Je vous invite à découvrir espaces verts, temples et sanctuaires grâce au site officiel du Tourisme à Tokyo.
Les quartiers, des microcosmes de la ville
Chaque quartier possède une identité unique, vous y trouverez sûrement votre bonheur :
- Shibuya et Shinjuku, symboles de la vie nocturne et du divertissement, où les lumières ne s’éteignent jamais ;
- Ginza et Marunouchi, synonymes de luxe, d’affaires et d’élégance, où se côtoient boutiques haut de gamme et gratte-ciels d’entreprise ;
- Harajuku et Akihabara, le royaume de la jeunesse, de la culture pop et de l’avant-garde, où mode excentrique et passionnés de technologie se rencontrent ;
- Ueno et Asakusa, un mélange d’histoire et de tradition, abritant l’un des plus anciens temples de Tokyo et le musée national de Tokyo ;
- etc…
Je vous recommande vivement mon guide préféré : Cartoville « Tokyo » de Gallimard.
L’art de se perdre à Tokyo
L’écrivain Michaël Ferrier, auteur de « Tokyo, Petits Portraits de l’Aube » , disait que « le meilleur moyen de se retrouver à Tokyo est de s’y perdre ».
Sortez des sentiers battus et laissez-vous surprendre en vous égarant volontairement dans les rues. Cela mène souvent à des lieux uniques et inattendus. J’ai ainsi découvert que la ville se compose de plusieurs villages dès que l’on quitte les grandes artères. Rassurez-vous, même si Tokyo peut sembler chaotique, elle est très organisée ; vous retrouverez toujours votre chemin, que ce soit seul ou aidé par un local bienveillant. Tentez l’expérience en vous arrêtant dubitatif, aussitôt quelqu’un surgira à votre rescousse pour vous guider, voire même vous accompagner jusqu’à l’endroit souhaité. L’hospitalité japonaise est fort réputée !
Tokyo, une ville aux multiples visages humains
Allez vers les Tokyoïtes, qu’ils soient salarymen, artistes, étudiants ou retraités. Personnellement, j’adore me rendre dans des bars ou des brasseries typiques izakaya. L’atmosphère conviviale et les boissons délient les langues et dissipent leur réserve, prouvant qu’on peut partager des moments d’intimité même dans une mégalopole.
Puis, la rue aussi est un lieu d’expression personnelle, où les gens s’affirment à travers la musique, les arts, les sous-cultures, la mode… À ce propos, prenez le temps d’observer la diversité vestimentaire : qu'elle soit traditionnelle, classique ou excentrique, chaque détail y revêt une importance particulière.
En effet, Tokyo se distingue de Kyoto tout en prolongeant l'expérience japonaise. J'ai eu un véritable coup de foudre pour cette ville fascinante, et mon appréhension s'est rapidement envolée. Tokyo, avec ses innombrables facettes, est une ville qu'on ne peut jamais totalement explorer ou comprendre, chaque visite est une nouvelle découverte. J’ai hâte de la retrouver ! Et vous ?
Photo de couverture : © Adina Mazzoni-Cernus