Hier, mercredi 23 janvier, Rumiko Takahashi, dessinatrice japonaise, a remporté pour la première fois le Grand Prix du 46e Festival international de bande dessinée, qui se déroule à Angoulême. Elle est notamment l’auteure de « Maison Ikkoku », qui a été adapté en dessin animé sous le nom de « Juliette, je t’aime » et du manga « Ranma 1/2 ». Son prédécesseur, Richard Corben, était américain.
Cette victoire est un événement rare dans le monde du dessin, car les femmes y sont peu représentées et de plus, les artistes japonais sont rarement en haut de l’affiche. La seule fois où un Japonais, Katsuhiro Otomo, a remporté ce prix, c’était en 2015, le Festival existant depuis 1974. Et en ce qui concerne les femmes, une seule a reçu le Grand Prix. C'était en 2000.
Sa victoire rappelle donc que le manga fait partie intégrante de la culture du dessin et que les œuvres de ce genre réalisent des millions de ventes à travers le monde. Elles sont également très populaires en France. Rumiko Takahashi est l’une des mangaka les plus connues dans le monde. Des artistes, comme Balak, auteur de Last Man, reconnaissent son talent et son influence dans le monde du dessin.
La Japonaise, aujourd’hui âgée de 61 ans, a vendu plus de 200 millions d’exemplaires de ses œuvres. Ses fans la surnomment même « La Princesse du manga ». La scénariste Valérie Mangin a même déclaré : « La récompenser, c’est aussi réaffirmer que la bande dessinée n’a pas à avoir honte d’être une culture populaire, que le « tout public » n’est pas forcément synonyme de « médiocrité » et que s’adresser en priorité aux adolescents ne veut pas dire qu’on ne fait pas œuvre d’auteur ».