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159 heures supplémentaires en un mois !

Burn out JaponBurn out Japon
Écrit par Julien Loock
Publié le 7 octobre 2017, mis à jour le 7 octobre 2017

Le Japon est un pays où les heures supplémentaires sont particulièrement démesurées et déraisonnables. Miwa Sado, journaliste pour la NHK, a ainsi tristement perdu la vie après 159 heures supplémentaires de travail... en un mois. C'était en 2013. L'affaire vient d'être rendue publique.

Ce chiffre choque. Les burn-out mortels au Japon sont malheureusement légion chaque année. Dans le pays, un employé sur cinq réalise un minimum de 49h de travail par semaine. Ce sinistre problème récurrent de la société nippone a un nom : le karoshi, ou mort au travail par surmenage. Le cas de la journaliste Miwa Sado pourrait devenir, on l'espère, un sérieux déclic pour les entreprises japonaises à revoir leur politique de gestion des heures de travail supplémentaires.

En juillet 2013, Miwa Sado, alors reporter politique à Tokyo, est retrouvée morte dans son lit suite à un arrêt cardiaque. Elle venait d'accumuler le chiffre pharaonique de 159 heures supplémentaires. Le mois précédant son décès, la journaliste n'avait profité que de deux jours de repos seulement. L'affaire est aujourd'hui rendue publique (quatre ans plus tard) grâce à la pression exercée des parents de Miwa Sado pour que des mesures fortes soient enfin appliquées et ainsi combattre fermement les autres cas potentiels de karoshi qui se trament dans les entreprises du pays. La chaîne japonaise NHK s'est engagée à améliorer les habitudes de travail de ses employés.

Jeudi dernier, le président de la NHK, Ryoichi Ueda, a déclaré à la presse : "Nous sommes désolés d'avoir perdu une excellente journaliste et prenons au sérieux le fait que sa mort ait été reconnue comme liée au travail. Nous allons continuer à travailler sur une réforme avec l'aide de ses parents". Espérons que la regrettable mort de Miwa Sado ne soit pas vaine et que les mœurs changent, petit à petit, dans les entreprises nippones, pour que la qualité de travail des employés soit grandement améliorée.

80 heures de travail supplémentaires est le plafond officiel à ne pas dépasser pour éviter le risque sévère de karoshi. 80 heures... Un chiffre fou et déconnecté de la qualité de vie de l'employé  et qui est, malheureusement, atteint par de nombreux Japonais, d'après un rapport de 2015 ayant mis en lumière les habitudes de travail de plusieurs entreprises entre décembre 2015 et janvier 2016.

Nous vous parlions dernièrement du parallélisme entre Tokyo 2020 et la prise de conscience du besoin ponctuel d'avoir recours au télétravail. Les habitudes de travail sont coriaces au pays du Soleil-Levant et, sans vouloir céder au pessimisme, il faudra encore d'autres cas de karoshi pour que des mesures fermes soient définitivement adoptées.

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